Abdoulaye Yogo Mahamat a été abattu par des hommes en tenue alors qu’il dormait sous son camion.

Dans la nuit de dimanche à lundi 07 décembre 2015, trois éléments du groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (Gpign) ont abattu un aide chauffeur dans la localité de Borongo, arrondissement de Betaré-Oya, dans la région de l’Est. Selon diverses sources sécuritaires à Betaré-Oya et à Bertoua, c’est à la suite d’une dispute entre les trois gendarmes et l’aide chauffeur que l’un d’eux a dégainé son arme de service et a tiré sur Abdoulaye Yogo Mahamat. « Il était couché sous le camion lorsque les trois gendarmes sont venus et ont tiré sur lui. Parce qu’il s’était exclamé à la suite de l’explosion d’une bouteille de bière que l’un des gendarme à laisser tomber sur la chaussée », a expliqué à votre journal un sous-officier de la gendarmerie en service à Betaré-Oya.

Information confirmée par les gendarmes de la brigade de gendarmerie de Betaré-Oya. « Les témoins rapportent que les trois gendarmes ont laissé une bouteille de vin qui a explosé et fait du bruit. Le camionneur qui était couché sous son camion s’est levé pour demander qui ils étaient. Puisque les trois étaient en civil. C’est à la suite de cette brève altercation que la victime est rentrée dormir. La suite c’est que l’un des gendarmes a dégainé son arme et tiré sur le camionneur », confie une source proche de l’enquête. Selon le certificat de genre de mort délivré par le médecin chef de l’hôpital protestant de Garoua-Boulai, Abdoulaye Yogo Mahamat, né en 1987, est mort d’un traumatisme de l’oesophage par arme à feu. Joint au téléphone par le Jour, le colonel Enow, le commandant de la légion de gendarmerie de l’Est, a confirmé l’information mais s’est refusé à tout commentaire sur l’affaire.

« Rappelez-moi dans trois jours pour la suite de l’enquête. Pour l’instant, tout ce que je peux dire c’est que nous sommes au stade de l’enquête », a-t-il expliqué. Selon lui, les trois gendarmes sont aux arrêts depuis lundi dernier. Ils ont été entendus par les enquêteurs ainsi que les éléments de l’antenne de la sécurité militaire de Bertoua (Semil). Le président national du syndicat des chauffeurs professionnel du Cameroun a condamné cet acte barbare et ignoble. « Nous sommes sans voix. Ceux qui sont chargés de garantir notre sécurité sont les premiers à utiliser leurs armes contre nous. Je condamne avec véhémence et réclame justice pour ce camionneur », a affirmé Ibrahima Yaya, président national du syndicat des chauffeurs du Cameroun.

C’est dans la soirée du lundi 07 décembre 2015, qu’Abdoulaye Yogo Mahamat a été inhumé au cimetière musulman de Garoua-Boulai. Une double enquête administrative et judiciaire a été ouverte par le gouverneur de l’Est.