La récréation semble être terminée. Parce qu’habituellement quand le Président s’absente, c’est quartier libre pour tout le monde. Les plus chanceux des ministres s’en vont en mission à l’étranger où ils prolongent délibérément leur séjour si celui du Nom Ngui’i se rallonge lui aussi. Ceux qui restent au pays ont du temps à consacrer à leurs jolies mousmées et peuvent également suivre les constructions de leurs immeubles ou l’extension de leurs plantations. Bref personne ne travaille véritablement et les activités du ministère sont reléguées au second plan.

Mais quand le Président revient, les choses changent littéralement. Comme c’est le cas depuis quelques jours, du moins depuis son retour d’Europe. C’est le branle-bas de combat général. Chaque ministre, DG ou responsable de quelque chose s’investit, avec force publicité pour montrer qu’il travaille beaucoup. Séminaire par-ci, inauguration par-là, colloque ou visite de chantier plus loin, on a l’illusion que la République bouge. Parce que les télévisions sont largement mises à contribution pour éblouir le boss, en montrant qu’on est au four et au moulin pour faire émerger le pays à l’horizon 2035.

Alors même que personne n’y croit. Car c’est depuis longtemps que les gens, à commencer par ceux d’en haut, ne se font plus d’illusions. En coulisse beaucoup pensent que les carottes sont cuites et que l’affaire-là n’est plus possible. Alors il ne reste plus qu’à faire la comédie, comme on l’observe maintenant. Une comédie chèrement payée par le contribuable camerounais qui nourrit et entretient grassement tout ce beau monde à … ne rien faire.

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