La secte islamiste nigériane aurait également fait trois morts et incendié plusieurs maisons hier dimanche, dans l’arrondissement de Mokolo, à l’Extrême-Nord.

Boko Haram a une fois de plus perpétré des attaques en territoire camerounais. Selon des sources concordantes, les hommes d’Abubakar Shekau ont sévi à Tourou, dans la  partie septentrionale du Cameroun, faisant 80 otages : des hommes, des femmes et des enfants âgés de 10 à 12 ans. Tous habitaient les villages Maki et Maba dans l’arrondissement de Mokolo, dans le Mayo-Tsanaga. Ces deux localités ont été complètement détruites, précise une source sécuritaire. Il y a aussi, apprend-on de la même source, trois morts, 80 maisons incendiées et 150 bœufs emportés. De l’avis de plusieurs observateurs, c’est la plus grande prise d’otages de la nébuleuse nigériane en territoire camerounais depuis le déclenchement de ses actes terroristes.

Il faut noter que l’attaque de Mokolo intervient deux jours après la décision du Tchad d'envoyer un millier de militaires, avec des blindés et d'autres équipements, soutenir les armées camerounaises et nigérianes pour combattre Boko Haram. Un premier groupe des troupes tchadiennes constitué par des parachutistes a débarqué jeudi soir à Maroua, chef lieu de la région de l'Extrême-Nord, et s'est rendu dès le lendemain matin, pour la reconnaissance du terrain, dans l’arrondissement de Mokolo, dont dépend la localité de Tourou, théâtre de l'attaque islamiste de dimanche.

Rappelons que, avant cette dernière incursion, les « fous de Dieu » ont perpétré le 12 janvier à Kolofata, une attaque qui a fait 157 morts dans ses propres rangs, contre un soldat camerounais. Déjà, fin juillet 2014, ces djihadjistes nigérians avaient enlevé à Kolofata, l’épouse du vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées, et une quinzaine d'autres personnes lors d'une autre attaque ayant fait 10 morts environ.