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© Essingan : Marie Robert Eloundou
- 15 Feb 2016 06:00:00
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CAMEROUN :: WIKILEAKS : Quand Motaze tire à boulet rouge sur le régime Biya :: CAMEROON
Les propos du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, tenu lors de son premier passage à ce poste, sont rapportés par l’ancienne ambassadrice américaine au Cameroun, Janet Garvey, dans un câble diplomatique.
Louis Paul Motaze est à son deuxième séjour comme ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Il a occupé ce poste de 2007 à 2011 avant d’y revenir le 02 octobre 2015. Il y a 6 ans, il s’était laissé aller à quelques déclarations surprenantes pour un pilier de la politique économique du régime. Ses propos sont révélés par un câble diplomatique américain daté du 05 juin 2009. Un discours un peu désobligeant vis à vis du régime Biya qu’il avait tenu devant l’ambassadrice américaine au Cameroun, Janet Garvey, et qui gagne à être rappelé.
Recensement de la population bloqué par Paul Biya Le ministre Motaze estimait avoir « achevé son travail qui n’attendait plus que l’approbation du chef de l’Etat ». Il révélait que la présidence de la République rechignait à publier les résultats parce que certaines informations avaient été « manipulées par les élites ». Plusieurs années après, les résultats de ce recensement de la population restent un secret d’Etat.
Accusations contre le Minfi et autres sur le dossier Camair-Co Le Minepat est apparu confiant au sujet de l’existence d’un marché pour cette compagnie en dépit d’un environnement mondial difficile. Il militait néanmoins pour l’implication d’une société privée américaine du nom de « Lion Air » dans le lancement de la nouvelle Camair-Co. Il fait état de ce que certaines autorités l’ont vivement combattu sur ce dossier le soupçonnant d’avoir des accointances avec la société « Lion Air ».A l’instar du ministre des Finances (Minfi) de l’époque qu’il dénonce explicitement en déclarant qu’il a refusé de signer le contrat de « Lion Air».
Sous-consommation des budgets, études des projets bâclées Louis Paul Motaze était très inquiet de la « piètre exécution du budget », surtout au niveau de l’investissement. Il a dénoncé les lenteurs dans les grands projets d’infrastructures en raison des très nombreuses études dont certaines sont bâclées. Il a estimé « dangereux » de laisser certains projets à l’instar de l’usine énergétique de Kribi soient laissés à la merci du secteur privé.
Mauvaise orientation générale de l’économie camerounaise M. Motaze s’est montré inquiet voire angoissé par l’absence de croissance ou la faible croissance. Il estime alors que l’orientation de l’économie s’attarde sur le développement du secteur social au détriment de l’investissement et de la création d’emplois. Il soutient que trois secteurs doivent faire l’objet d’une attention soutenue : l’agriculture, le développement des infrastructures et l’amélioration du climat des affaires.
Des échecs du régime Biya sur le plan économique, Louis Paul Motaze ne voudrait pas en être comptable on dirait. Lui qui a pourtant la charge de ce secteur depuis plusieurs année et à qui, est dévolu la gestion de plusieurs projets et grandes réalisations mis en oeuvre par l’Etat à l’instar du Port en eau profonde de Kribi, des barrages de Lom Pangar et de Memve'ele, des projets d’exploitation du fer de Mbalam et de la bauxite de Ngaoundal.
Incroyablement soucieux de prendre ses distances et paraître à son avantage face aux américains, Louis Paul Motaze n’est pas loin d’avoir suscité plutôt le sentiment contraire auprès de ses interlocuteurs. L’ambassadrice Garvey écrit à son sujet que « comme tant d’autres ministres, il nous laisse sur notre faim quant à des idées capables de relancer le progrès dans son portefeuille – l’économie dans le cas d’espèces- et impute par trop la mauvaise gouvernance aux donateurs et au secteur privé ».
Un acte de mauvaise gouvernance dont M. Motaze ne pourra guère se dédouaner, la signature avec Herakles Farms, le 17 septembre 2009, des accords controversés laissant à l'entreprise américaine 70 000 hectares pour un dollar par an pendant 99 ans pour créer une palmeraie et disposer des ressources des terres.
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