Journée Mondiale de la liberté de la Presse: L´ultimatum du Président de la FAJ aux dictateurs africains
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Ce 03 mai marque la célébration de la Journée Mondiale de la liberté de la Presse. Le Président de la Fédération Africaine des Journalistes (FAJ), le nigérian Muhammed GARBA en a profité pour lancer un ultimatum à tous les dictateurs et dirigeants africains qui bafouent les résolutions de l’ONU en violant les droits des journalistes.

Dans sa déclaration officielle, le Chef d’entreprise de presse basée au Nigéria et Président du plus grand syndicat de journalistes et employés de presse au Nigéria est formel : plusieurs dirigeants africains se sont hasardés jusqu’ici à poser des actes sur des employés de presse et journalistes condamnés avec la dernière énergie par les Nations Unies.

DECLARATION DU PRESIDENT DE LA FEDERATION DES JOURNALISTES AFRICAINS, MR. MUHAMMED GARBA


La Journée Mondiale de la Liberté de la Presse comme encapsulé par l'Assemblée générale des Nations Unies en Décembre 1993 dans la Déclaration de Windhoek était d'établir, de maintenir et de promouvoir une presse indépendante, pluraliste et libre.

Ainsi, la Journée mondiale de liberté de la presse est observée chaque année le 3 mai pour informer la communauté internationale que la liberté de la presse et la liberté d'expression sont des droits humains fondamentaux.
Donc, c’est aussi l’occasion d’informer les citoyens sur les violations de la liberté de la presse dans des dizaines de pays à travers le monde. De nombreuses mesures répressives et oppressives sont quotidiennement prises contre la presse comme la censure, amende, suspension ou fermeture des publications, tandis que les journalistes, les rédacteurs et les éditeurs sont harcelés, agressés, emprisonnés et même assassinés.

La Journée Mondiale de la Liberté de la Presse de cette année a pour thème: «Laissez le  journalisme prospérer ! Vers une meilleure couverture de l’information, l'égalité des sexes, et de la sécurité à l'ère numérique."

Alors, nous croyons fermement que pour que la démocratie fonctionne correctement, la société a besoin d'accéder à l'information et l'analyse, il est devenu un sujet de préoccupation que nous célébrons cette Journée à un moment où plusieurs de nos Nations sont encore confrontés à des problèmes socio-économiques et troubles politiques.
Cette situation a continué à exercer de nombreux défis en particulier dans les domaines de la sécurité et de leurs conséquences imposants concomitants sur l'humain et les droits des personnes. Ainsi, le journalisme dans notre continent se bat dans un environnement d'exploitation difficile avec implications concomitantes sur les performances de journalistes, de leur intégrité, l'impartialité et la survie globale.

Cependant, alors que nous réfléchissons sur le thème de la commémoration de cette année, il est important de noter que les médias ont été l'un des principaux bénéficiaires du monde numérique. Avec la numérisation des informations, notre travail semble être devenu les principales forces motrices derrière les changements récents dans le journalisme. La révolution dans la technologie de l'information a affecté de nombreux facettes du journalisme y compris les valeurs de presse, l'éthique professionnelle, les flux de travail, conditions de travail et la gestion de la salle de rédaction.

En effet, les études montrent que les médias numériques ont non seulement changé les pratiques de journalisme dans nos pays, mais ont aussi significativement changé la façon dont les journalistes travaillent dans les marchés émergents avec de nouvelles opportunités, les risques et les défis au quotidien.

Plus précisément, la numérisation a créé de nouvelles plates-formes d'édition et des canaux de diffusion pour les journalistes professionnels et aspirants reporters citoyens de même. Même si la pratique des médias traditionnels de manière restreinte, partiale, ou sensationnel couvrant des sujets sensibles n’ont pas changé de manière significative, les observateurs croyaient que les médias numériques ont ouvert la voix pour les groupes minoritaires en augmentant dans de nombreux pays.

En outre, nous devons reconnaître l'énorme contribution des médias numériques dans le processus de démocratisation de la plupart de nos pays. Un exemple en est les récentes élections au Nigeria et de nombreux autres pays du continent où presque tous les candidats utilisent les plates-formes de médias sociaux pour communiquer avec les électeurs. Les plates-formes numériques ont, en effet, remarquablement augmenté le volume des discussions politiques et suscité l'intérêt du grand public. De nombreux observateurs ont attribué la violence lisse au libre déroulement des élections à la vigilance tenu par ce nouveau média. En effet, les médias numériques ont dans une large mesure contribué à l'approfondissement des valeurs démocratiques dans le continent.

Cependant, tout en reconnaissant l'exploit des nouveaux médias dans la nouvelle collecte et la diffusion, nous devons être prompts à noter que le développement ne va pas sans un coût. Des rapports crédibles indiquent des conséquences négatives sur ceux qui utilisent les nouveaux médias notamment les journalistes. Un certain nombre de journalistes ont perdu la vie alors que d'autres vivent sous des menaces ou des intimidations. Un rapport par exemple révélé que, 276 journalistes dont les plates-formes primaires sont sur Internet ont été tués entre 2011 et 2013.

De même, il a été révélé que beaucoup, sinon la plupart, des autres journalistes qui ont été tués également utilisés des outils numériques dans leur travail quotidien, qui peut les avoir exposés à de diverses manières.
Des préoccupations sont également de certains États et acteurs non étatiques qui soumettent de nombreux journalistes à la surveillance numérique qui va au-delà des normes internationales sur la vie privée et la liberté d'expression. Ceux-ci comprennent: le piratage de données et d'attaques perturbatrices sur des sites Web et des systèmes informatiques, surveillance numérique illégale ou arbitraire, suivi de localisation, et logicielles et matérielles exploits à l'insu de la cible. D'autres incluent; des comptes d'utilisateurs compromis, la confiscation ou le vol de leurs ressources numériques.

Non seulement les menaces de mort sont maintenant envoyés par courrier électronique en réponse à du contenu Web, mais les mouvements des journalistes sont exposés à travers les données de géolocalisation téléphone cellulaire liée, leurs vies personnelles étant visible sur les médias sociaux, et leurs communications méta-données extraites. En plus, les tendances négatives sont également l'intensification des harcèlements fondés sur le sexe, le phishing, les attaques de domaine faux, (MitM) attaques Man-in-the-Middle, et déni de service (DoS).

La preuve de ces violations est toutefois révélatrice du fait que les journalistes ont besoin de protection contre les menaces de crimes numériques. Il est également instructif de reconnaître la nécessité d'une mesure proactive pour améliorer la sécurité numérique en vue de le rendre plus cher pour ceux qui souhaitent monter des attaques numériques.

Ces défis doivent également servir appel de réveil pour tous les intervenants sur la liberté de la presse vers la compréhension de nouveaux défis de sécurité du journalisme en vue d'y remédier. À cet égard, la FAJ se joint les mains avec les parties prenantes à mettre en place des mesures qui sont nécessaires par les organisations des médias pour accroître la protection contre toutes les menaces, de sensibiliser et d'améliorer la sécurité de nos membres. Ces questions de couverture tels que le comportement numérique des praticiens, le renforcement des capacités de la sécurité numérique, des services d'expertise numérique, etc.

Le but de la FAJ est une approche multi-partie prenante à protéger les journalistes de façon plus large, y compris les dimensions numériques. Avec la coopération des acteurs concernés, les droits à la libre expression et la liberté de la presse peuvent être fixés  y compris dans leurs interfaces avec l'Internet. De cette manière, le flux libre de l'information journalistique peut continuer à apporter sa contribution à la société et d'assurer plus largement que les avantages de l'Internet ne sont pas éclipsés par ses risques.

La FAJ à ce stade aimerait réitérer son éloge à l'Assemblée générale des Nations Unies qui a déclaré le 2 Novembre qu’il soit célébré chaque année la Journée Mondiale pour mettre fin à l'impunité. La résolution de l'ONU condamne sans équivoque toutes les attaques, d'intimidation et de violence contre les journalistes et travailleurs des médias ainsi que des appels sur tous les Etats membres pour les protéger.

La FAJ a reconnu que la résolution est d'assurer que tous les crimes contre les journalistes et travailleurs des médias soient étudiés et traduit en justice, et de promouvoir un environnement dans lequel ils peuvent travailler de façon autonome, sans ingérence. Tout en se félicitant de cette étape sans précédent dans la promotion de la liberté d'expression, la FAJ appelle les Etats africains et les tribunaux à emboîter le pas.

 

© camer.be : Yannick Ebosse

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