Référendum en Guinée : la nouvelle Constitution largement adoptée avec une forte participation
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Le projet de nouvelle Constitution en Guinée a été approuvé à 89 % lors du référendum organisé dimanche, selon les résultats provisoires officiels annoncés mardi soir. La nouvelle Loi fondamentale ouvre la voie à une candidature du chef de la junte à une future élection présidentielle.

Quatre ans après la prise de pouvoir par des militaires, les Guinéens ont approuvé à 89 % une nouvelle Constitution, selon les résultats provisoires officiels du référendum visant à la fin de la transition, annoncés mardi 23 septembre au soir. Espéré depuis des années par la population et la communauté internationale, ce scrutin a inauguré une séquence électorale cruciale dans ce pays à l'histoire jalonnée de coups d'État et marquée par la violence de régimes autoritaires.

Quelque 6,7 millions de Guinéens étaient appelés à voter dimanche sur une population d'environ 14,5 millions d'habitants.

Le "oui" à la nouvelle Constitution l'a emporté à 89,38 % tandis que le "non" a recueilli 10,62 %, selon les résultats provisoires officiels annoncés par Ibrahima Kalil Condé, ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation, qui a indiqué un taux de participation à 86,42 %.

Le ministre a estimé que le référendum s'était déroulé "dans un climat apaisé et fortement sécurisé". Il a affirmé l'engagement du gouvernement "à œuvrer pour un processus électoral transparent, crédible et conforme aux principes démocratiques de notre République".

Les résultats définitifs seront annoncés par la Cour suprême, à une date qui n'a pas été précisée.

Accusant la junte de vouloir se maintenir au pouvoir à la faveur de ce référendum, les leaders de l'opposition – dont beaucoup sont en exil – avaient appelé au boycott, dénonçant une "mascarade électorale" aux résultats "connus d'avance". Malgré cet appel, nombre de Guinéens se sont rendus aux urnes. Les électeurs interrogés par l'AFP ont affirmé en majorité avoir voté pour exprimer leur volonté de sortir de la transition militaire.

Les militaires s'étaient initialement engagés à rendre le pouvoir aux civils avant la fin 2024.

Depuis qu'il a renversé le président civil élu Alpha Condé en 2021, le chef de la junte Mamady Doumbouya, 40 ans, dirige le pays d'une main de fer. La junte a multiplié les restrictions contre les libertés.

Une chape de plomb s'est abattue en Guinée sur les voix dissidentes depuis l'arrivée des militaires au pouvoir. Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations – interdites depuis 2022 – sont réprimées et de nombreux dirigeants de l'opposition ont été arrêtés, condamnés ou poussés à l'exil. Les disparitions forcées et enlèvements se sont multipliés, rapportent les défenseurs des libertés.

La campagne pour le "oui" au référendum a été ostentatoire à travers le pays et largement incarnée par Mamady Doumbouya, à grand renfort d'affiches à son effigie, de rassemblements et de fanfares. Celle du "non" avait, elle, été quasi inaudible.

L'organisation du référendum permet à la junte de donner le change aux exigences d'élections de la communauté internationale et des bailleurs. Les autorités souhaitent se "normaliser" et renouer avec les organisations sous-régionales, régionales et internationales.

Pas de calendrier pour les élections

Elles ont donc annoncé des élections présidentielle et législatives pour assurer un retour à l'ordre constitutionnel avant la fin de cette année. Néanmoins, aucune date n'a été donnée.

Cette Constitution remplace la "Charte de la transition", établie par la junte après le coup d'État et qui interdisait notamment à ses membres de se présenter aux élections. Or cette interdiction ne figure plus dans la nouvelle Constitution, ouvrant la voie à une candidature de Mamady Doumbouya, chef de l'État et chef des armées.

Tout semble indiquer que Mamady Doumbouya sera candidat, en dépit de sa promesse de ne pas se présenter à une présidentielle.

Interrogé dimanche par l'AFP, le ministre secrétaire général de la présidence guinéenne, le général Amara Camara, a estimé que "cette Constitution est l'émanation profonde des aspirations du peuple de Guinée, elle n'est pas une Constitution écrite par le général Douboumya".

Quant à la date d'une future présidentielle, le général a estimé que les autorités "ont rempli leur promesse vis-à-vis de la communauté internationale en organisant ce référendum et en ayant une année électorale". "Beaucoup avaient émis des doutes sur l'organisation de ce scrutin et nous les avons levés ; nous espérons que nous pourrons également organiser les élections législatives et présidentielle" le moment venu, a-t-il dit.

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