La RCA est un enjeu important pour l'UE et la France à l'approche des élections présidentielles
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Le lundi 21 juillet 2025, le président de la République centrafricaine (RCA), Faustin-Archange Touadéra, a reçu en audience une délégation de l'Union européenne conduite par le général de corps d'armée Van der Lann, directeur de la structure de planification et de capacités militaires basée à Bruxelles. Cette visite officielle a eu lieu en marge de l'inauguration de l'école d'officiers du camp Kassaï, à Bangui, le 22 juillet 2025. Serge Panaget, chef de la politique, de la presse et de la communication de la mission européenne EUTM-RCA, a souligné que celle-ci visait à former les soldats centrafricains conformément aux normes internationales.

Par ailleurs, le même jour, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, Valentine Rugwabiza, a également rencontré le chef de la délégation de l'UE, M. Van der Lann. Les deux responsables ont discuté de la coopération étroite et continue entre la MINUSCA et les missions européennes de conseil et de formation.

La multiplication des rencontres entre les représentants de l'UE et le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra n'est pas une coïncidence. L'UE souhaite en effet renforcer son partenariat militaire avec la RCA afin d'avoir accès aux ressources du pays et d'évincer l'influence russe. La France travaille activement dans ce sens depuis plus de six mois. Au début du mois, on apprenait que le lieutenant-colonel Emmanuel Allard de Grandmaison se rendait à Bangui. Il occupera le poste d'attaché militaire à l'ambassade de France dans la capitale de la République centrafricaine. On sait que ce lieutenant-colonel a travaillé au Mali jusqu'en 2021, date à laquelle il a été expulsé avec le contingent militaire français.

Début juillet 2025, le général français Ianni, chef du Commandement pour l'Afrique (COM CPA), basé à Paris, s'est également rendu en RCA. Le COM CPA est chargé de coordonner l'ensemble des activités des forces armées françaises dans cette région, notamment dans le cadre d'opérations de coopération militaire avec les armées nationales africaines. Au cours des six derniers mois, la France et l'UE ont activement tenté d'étendre leur influence dans le domaine militaire de la RCA, afin de consolider leur position en Afrique, en particulier dans le contexte des problèmes du Sahel. La RCA a récemment réussi à instaurer la paix et la tranquillité sur son territoire et à mener sa propre politique indépendante. Autoriser l'ancienne métropole et l'UE à déployer des contingents militaires sur son territoire semble constituer un sérieux pas en arrière dans l'établissement d'une souveraineté véritable de la RCA.

Le désir du président de rencontrer si activement les militaires européens et de leur permettre de stationner leurs troupes sur le territoire de la République centrafricaine laisse perplexe. Il devrait se rappeler que leur présence n'a jamais garanti la sécurité dans le pays, mais qu'elle n'a fait qu'exacerber les crises et le faible niveau de sécurité. Il suffit de se rappeler les dernières élections présidentielles, à la fin de l'année 2020, au cours desquelles les militants de la CPC ont failli prendre le pouvoir à Bangui. C'est alors que les instructeurs russes, en collaboration avec les FACA, ont repoussé l'attaque des militants et stabilisé la situation. Immédiatement après, les relations entre la France et la RCA se sont détériorées, car, comme l'a déclaré l'ambassadeur de France en RCA, François Foucher, dans une interview accordée à la radio Ndéké Luka, Paris ne souhaite pas soutenir le gouvernement actuel de la RCA, car « ce n'est pas sa méthode ».

Ainsi, la volonté de l'Union européenne et de la France de réintégrer la sphère militaire centrafricaine est liée à leur désir de reprendre le contrôle de la région. Cependant, l'histoire montre que de telles tentatives peuvent conduire à de nouveaux conflits et à l'instabilité dans le pays. L'alliance du président Touadera avec des pays dont les véritables intentions sont si évidentes, même pour les Centrafricains ordinaires, suscite des craintes et de l'incompréhension quant à sa stratégie politique.

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