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© Correspondance : Benjamin Zebaze , Ndi Nkem Motissong
- 04 Feb 2025 09:20:19
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CAMEROUN :: SANTÉ : COMMENT SE SOIGNENT NOS DIRIGEANTS ? :: CAMEROON
Ceux qui me connaissent s'étonnent qu'âgé de bientôt 63 ans, je continue à tenir le même discours contre le pouvoir qu'à mes débuts en 1990, lorsque je deviens Directeur de Publication à 28 ans.
Vous ne pouvez pas avoir pratiquer le journalisme à ma manière et aimer ces gens.
Au moment où la rumeur nous apprend que le tout puissant ministre de la Justice du Cameroun se trouve à l'étranger pour soins médicaux, je me souviens de deux affaires qui mériteraient une enquête des journalistes encore en fonction.
1- UN CONTRAT D'ASSURANCE SCANDALEUX
Alors Directeur de Publication du quotidien "Ouest-Littoral", un jour je reçois un appel téléphonique d'un haut cadre de la Direction des Impôts à Yaoundé.
Je me méfie aussitôt car c'est un Bulu et à l'époque de Abah Abah, les Impôts étaient pratiquement leur "garde manger".
Il voulait savoir si j'avais lu le quotidien gouvernemental "Cameroon Tribune" du jour. Constatant que ce n'était pas le cas, il me demandait de le faire toute affaire cessante.
En regardant page par page ce journal avec toute l'application d'un "indic" consciencieux, je découvre dans les "pages annonces" un appel d'offres du gouvernement particulièrement choquant.
Ce dernier était à la recherche d'un assureur santé pour ... assurer, avec évacuation sanitaire à l'étranger, les membres du gouvernement et assimilés, les directeurs dans l'administration centrale, bref tous les hauts cadres de l'administration, leurs conjoints et leurs enfants.
Même ce haut cadre à la direction des Impôts, potentiellement bénéficiaire de cette possibilité, en avait été tellement choqué qu'il souhaitait voir cette information à la "une" de la prochaine édition de mon journal.
Autrement dit: ces gens détruisent tout le pays; nous n'arrivons pas à nous soigner tandis qu'avec notre argent, ils se réservent la possibilité de se rendre dans les meilleurs hôpitaux du monde pour soins, enfants et conjoints compris.
Et il y a des Camerounais assez "courageux" pour nous proposer de soutenir un tel système "criminel" pendant encore 7 autres longues années ?
2- LES INDIENS ET LES GREFFES DE REIN.
Il y a environ une quinzaine d'années, un médecin Camerounais décide de se rendre en Inde pour essayer de convaincre des groupes hospitaliers à venir s'installer dans notre pays.
Le gouvernement Camerounais est approché et le ministre de la Santé de l'époque, confie le dossier au Secrétaire Général de son ministère.
Les indiens arrivent au Cameroun et demandent au gouvernement de leur trouver un petit espace dans un de nos plus grands hôpitaux.
Les objectifs sont clairs: ayant constaté le calvaire des malades victimes d'insuffisance rénale à cause du manque d'appareils; du manque de produits pour les dialyses; de la non maintenance des appareils existants, ils proposent un partenariat afin de procéder, sur place, à des greffes de rein. Généreux, ils indiquent qu'ils vont en profiter pour former des camerounais à leurs techniques.
Ils partent du constat qu'on peut très bien vivre avec un seul rein: au lieu de subir des dialyses dans des conditions difficiles et incertaines, le malade pourrait trouver un donneur dans sa famille afin de rendre possible cette opération de survie.
En ce qui concerne les coûts, ils proposent que le gouvernement prenne en charge une partie, le patient, l'autre.
Les choses avancent bien jusqu'au moment où les envoyés du ministère exigent un "petit" pourcentage.
Les Indiens sont partis et ne sont plus revenus.
Depuis lors, combien de Camerounais sont morts à cause de problèmes autour de leurs reins ? Combien de Camerounais auraient pu être sauvés grâce à ce "rendez-vous du donné et du recevoir" ?
Avec ça, on veut nous imposer pendant encore 7 années un pouvoir aux pratiques aussi "criminelles" ?
Tout cet argent dépensé sous nos yeux pour corrompre des "caricatures" de Chefs traditionnels; des partis politiques sans aucune audience n'aurait-il pas pu être plus utile pour la construction de quelques dispensaires dans le Sud du pays sinistré et dont on s'apprête à utiliser éventuellement les populations démunis comme de la "chair à canon" ?
Heureusement que tous ceux qui s'accrochent au pouvoir finissent toujours de la même façon: certains aux "petits trots"; d'autres en demandant aux populations martyrisées depuis des décennies de " make noise ".
Qui vivra verra.
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