Paul Biya n’a jamais aimé les Camerounais !
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Paul Biya n’a jamais aimé les Camerounais ! :: CAMEROON

Depuis 1982 qu’il est au pouvoir, notre chef de l’Etat se caractérise par son mutisme, son présidentialisme et ses sempiternels discours répétitifs. Mais au fond, Paul Biya n’a jamais réellement aimé les Camerounais…

Un mutisme synonyme d’indifférence

Voilà un président qui se fait caractériser par son mutisme, au point où un universitaire en a carrément fait sa thèse de doctorat (cf. François Marc Modzom) ! Car Paul Biya est un président silencieux, c’est un président absent, et c’est un dirigeant qui ne tient pas de conseils de ministres depuis dorénavant plusieurs années.

Il n’aime pas le peuple camerounais ! Parce que quand on est un « grand-père de la nation » comme ils disent, on se préoccupe des nombreuses préoccupations de notre République. Surtout que le bas-peuple camerounais souffre énormément, et cela depuis plus d’une bonne quarantaine d’années. Paul Biya n’adresse pas de paroles réconfortantes, il n’expédie pas ses condoléances aux victimes que nous avons tous les jours dans les catastrophes naturelles et les crimes passionnels, et il ne fait pas montre d’intéressement sur les problèmes quotidiens qui concernent le petit peuple qui croupit ici sur notre « continent ».

De plus, il ne rend pas visite à ses propres soldats sur le front. Il ne tient pas des discours d’apaisement pour assouplir le conflit anglophone qui est devenu une guerre civile. Il ne descend jamais sur le terrain, il ne rend pas de comptes à son propre peuple qui l’aurait soi-disant élu à plus de 71 % en 2018, et il se comporte en plénipotentiaire qui ne s’adresse à ses compatriotes que le 31 décembre, le 11 février et le 20 mai lors de ses soporifiques discours traditionnels.

Un présidentialisme à outrance

C’est le chef de l’Etat par excellence ! Paul Biya, c’est presque un demi-dieu. C’est un démiurge, un deus ex machina, un président Tout-Puissant, bref, un Créateur comme l’ont eux-mêmes baptisé ses propres créatures…
De mémoire de citoyen du monde, je n’avais jamais vu un président aussi surprotégé. Le genre de président qui obstrue toute la circulation de toute une ville, qui paralyse l’économie de son propre pays, lorsqu’il doit effectuer le moindre déplacement. Je n’avais jamais vu ça ! Car ce monsieur est capable de faire brouiller votre connexion internet et votre réseau téléphonique, lorsqu’il se retrouve dans la même pièce que mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè. Il est toujours entouré d’une horde de militaires armés jusqu’aux dents, et qui sont prêts à mitrailler sur tout ce qui bouge […]

C’est un hyper président. Il nomme aux emplois civils et militaires, il nomme à la magistrature, c’est lui qui choisit le Premier ministre, c’est lui qui nomme les ministres, les secrétaires généraux des ministères, les Directeurs généraux des entreprises étatiques ou semi-étatiques, les membres du Conseil constitutionnel, certains membres du sénat (30 %), les délégués généraux, les gouverneurs, etc. Il est omnipotent. Il a quasiment le droit de vie ou de mort sur n’importe quel citoyen camerounais, et cela ne semble pas lui perturber son sommeil.

Nous avons un chef de l’Etat qui veut tout contrôler, qui possède tous les pouvoirs entre ses mains, qui bénéficie d’un Code électoral taillé sur mesure pour pouvoir conserver son trône ad vitam aeternam, et qui est aussi le maître incontesté de notre Chambre basse ; c’est-à-dire l’Assemblée nationale qui est constituée de cent quatre-vingt pseudos-députés.

Des discours mythomanes et machiavéliques

Et puis, il y a ces fameux discours de fin d’année. Des discours insipides, vides de contenu pour la plupart, et qui ne nous annoncent généralement que de très-très mauvaises nouvelles…

Vrai-vrai hein, Paul Biya n’aime pas les Camerounais. Car s’il se souciait un peu de nous, il allait au moins prendre la peine de relire souvent ses discours, avant de venir nous les réciter en mondovision. Il allait souvent demander à ses rédacteurs que « Les bendskineurs c’est un métier ? », « Où sont les cinq cent mille emplois que vous dites que j’ai créés ? », ou encore « C’est vrai que nous avons vraiment réalisés 700 km de routes bitumées en 2023 ? »
Sérieux ! Il n’allait pas nous parler de la poubelle et des ordures (c’est lui le maire de la ville de Douala ?), des coupures d’électricité intempestives qu’il fait toujours semblant de re-découvrir, et, surtout, il allait définitivement arrêter de nous bassiner les oreilles avec ses sempiternels éléphants blancs. Car en réalité hein, Paul Biya est le seul président au monde qui répète chaque année le même-même discours, qui refait les mêmes promesses qu’il ne tient jamais, et qui revient l’année suivante sans présenter son bilan, comme s’il s’agissait là de son tout premier mandat et de son tout premier discours à la Nation…

Une mauvaise gestion des ressources nationales

Et ses discours sont généralement truffés de mauvaises nouvelles : on va augmenter le prix du carburant, on va diminuer les salaires, on va devoir se serrer la ceinture et on va également devoir faire preuve de beaucoup de résilience… Tsuip !

Paul Biya aime nous faire le sissia ! Il menace les enseignants qui revendiquent leurs primes, et il multiplie les ultimatums à l’endroit des séparatistes sécessionnistes du NoSo ; alors qu’un vrai dialogue ou une descente sur le terrain —tout simplement—, seraient capables de mettre définitivement un terme à cette malheureuse crise fratricide.

C’est un mauvais président ! Il dilapide les immenses ressources sous-terraines que nous possédons, en les bradant aux étrangers à des tarifs qui défient toute concurrence et tout bon sens : le fer, la bauxite, le bois, le manganèse, le pétrole, le cobalt, etc, sont facilement cédés à des exploitants expatriés. Alors que si on les exploitait nous-mêmes, cela ramènerait notre croissance à un score compétitif de 12 points, pratiquement quatre fois celui que nous connaissons actuellement…

Paul Biya est parti acheter des ordinateurs complètement inutiles —et qui s’appellent des PB—, pour nous endetter à hauteur de 75 milliards de francs CFA, que les générations futures devront malheureusement supporter. Et c’est pareil avec les plans d’ajustement structurels qui n’ajustent aucune structure, c’est pareil avec les accords de partenariats économiques qui plombent ostensiblement notre capacité d’exportation, c’est pareil avec les prêts bancaires au FMI et à la Banque mondiale, c’est pareil avec notre gestion monétaire qui est tout simplement chaotique et catastrophique ; car en 2024, nos réserves monétaires sont encore contrôlées et stockées unilatéralement dans un compte qui est situé à l’étranger…

Paul Biya n’avait jamais aimé le peuple camerounais

Depuis 1982 qu’on lui a donné le pouvoir, notre chef de l’Etat se caractérise par son indifférence, son présidentialisme à outrance et ses sempiternels projets répétitifs. Mais au fond, Paul Biya n’avait jamais réellement aimé le peuple camerounais…

Paul Biya n’aime pas les Camerounais ! C’est un président froid, sans émotions et sans états d’âme, et qui ne réagit que lorsque les évènements au Cameroun menacent incontestablement sa conservation du pouvoir.
Paul Biya n’aime pas les Camerounaises ! C’est le seul président au monde qui ne fait pas le tour de son propre territoire, qui ne s’adresse pas à ses journalistes ni aux médias de son pays, et qui se soigne et ne se repose qu’exclusivement à l’étranger. Paul Biya n’avait jamais réellement aimé ses compatriotes, sinon il ne nous aurait pas plongés dans un tel marasme depuis dorénavant quarante-deux ans.

Car ce monsieur a fait fermer des dizaines et des dizaines d’entreprises nationales. Il nous a fait subir deux dévaluations qui étaient pourtant évitables. Il laisse des dettes colossales qui seront supportées par les générations de nos petits-enfants, et entre-temps lui il mène sa vie de roi, de pharaon, de dictateur plénipotentiaire qui n’a aucun compte à rendre à ses administrés, et qui interdit d’ailleurs toute revendication sociale et toute manifestation publique politique.

Alors oui, il est bien évident que Paul Biya n’a jamais vraiment aimé le peuple camerounais…

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