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© Source : AFP
- 20 Oct 2020 19:17:00
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CÔTE D'IVOIRE :: Présidentielle en Côte d'Ivoire : mission périlleuse pour la Cedeao :: COTE D'IVOIRE
Alors que des affrontements ont fait plusieurs morts ces derniers jours, l'organisation ouest-africaine joue la carte de la diplomatie, sans succès pour l'instant.
Tandis que, sur le terrain, les violences se multiplient, une mission de la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) s'est rendue dimanche et lundi à Abidjan. C'est la deuxième fois que l'organisation régionale s'implique dans le processus électoral ivoirien, en l'espace de quelques semaines, alors que la campagne ouverte jeudi dernier pour la présidentielle du 31 octobre se déroule dans un climat tendu. « Aucune crise ne peut être résolue sans le dialogue », a déclaré Shirley Botchway, ministre ghanéenne des Affaires étrangères qui conduit la délégation ouest-africaine, à l'issue d'une rencontre d'un peu plus d'heure avec deux des candidats de l'opposition, l'ancien président Henri Konan Bédié et l'ex-Premier ministre Pascal Affi N'Guessan. « Nous étions là la semaine dernière, nous revenons pour poursuivre notre travail », a-t-elle ajouté. L''institution ouest-africaine veut à tout prix réactiver le protocole de la Cedeao relatif au maintien de la paix et de la sécurité. Objectif ? Que le pays ne déraille pas à nouveau.
En tout cas, la mission s'est révélée périlleuse à cause des dissensions entre les deux parties, le pouvoir d'un côté et l'opposition. Illustration du climat qui domine, cette mission de bons offices, à deux semaines du scrutin présidentiel ivoirien, s'est déroulée alors que des troubles civils ont fait trois morts ces trois derniers jours.
L'opposition mise en garde
Du côté de l'opposition, le message n'a pas bougé depuis la dernière visite de la Cedeao, le ton s'est en revanche durci avec le passage à la phase active de la désobéissance civile. « Nos revendications sont connues, elles vont de la Commission électorale à la participation des candidats recalés, en passant par le retrait de la candidature de M. Ouattara, la réforme du Conseil constitutionnel, l'audit de la liste électorale. Tout ça est connu », a déclaré de son côté Pascal Affi N'Guessan, promettant « de se battre jusqu'à ce que (ses) revendications soient satisfaites ».
La ministre ghanéenne a invité les opposants à éviter que l'appel à la désobéissance civile ne se transforme en actes de violences sur le terrain. Et les motifs d'inquiétude ne manquent pas. Le boycott actif consiste à perturber la distribution des cartes électorales, de faire barrage au « coup d'État électoral que le président Alassane Ouattara s'apprête à commettre », et d'« empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin ». Par la voix de l'ancien président ivoirien, Henri Konan Bedié, patron du PDCI, l'opposition a également saisi le secrétaire Général de l'ONU, déclarant ne pas se sentir concerné par le processus électoral en cours. « Ce n'est pas juste. Ce sont des actes criminels auxquels vous ne devez pas vous adonner », a recadré Shirley Botchway. « Si vous n'êtes pas d'accord, vous devez privilégier le dialogue », a-t-elle prôné.
Elle a en outre saisi cette « opportunité, au nom des ministres de la Sécurité de la Cedeao et de la Commission de la Cedeao, pour appeler, les citoyens du pays, les militants et en particulier la jeunesse, à ne pas permettre d'être utilisés pour perpétrer des actes de violences ».
Le pouvoir joue le rapport de force
La délégation de la Cedeao emmenée par la cheffe de la diplomatie ghanéenne a aussi rencontré le chef de l'État et candidat à un troisième mandat controversé Alassane Ouattara, ainsi que le Premier ministre Ahmed Bakayoko. « Après toutes les rencontres, il nous est apparu nécessaire d'échanger avec le chef de l'État sur les questions qui ont été soulevées », a fait savoir, la ministre ghanéenne dont le pays a été très actif dans la résolution de la crise malienne.
Des violences intercommunautaires opposant partisans et adversaires du président Ouattara ont fait au moins deux morts depuis vendredi à Bongouanou (200 km au nord d'Abidjan), fief de Pascal Affi N'Guessan.
« Le président de la République ivoirienne nous a assuré que sa campagne électorale est pacifique et que toutes les dispositions sont prises pour protéger les populations dans le cadre des élections crédibles et transparentes », a-t-elle indiqué. « Il est pleinement engagé pour faire en sorte que l'élection présidentielle se déroule dans un environnement apaisé ».
En août et septembre, des violences interethniques avaient déjà fait une quinzaine de morts dans plusieurs villes du pays dans le sillage de l'annonce de la candidature du président Alassane Ouattara et après le rejet par le Conseil constitutionnel de 40 candidatures, dont celles de l'ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro et de l'ancien président Laurent Gbagbo.
La crainte de violences électorales est forte en Côte d'Ivoire, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3 000 morts. Dans ce contexte, la médiation ouest-africaine peut paraître comme la dernière chance pour les acteurs ivoiriens de renouer rapidement le dialogue.
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