Riposte : L’armée lance l’opération « Bamenda clean »
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Les forces de défense et de sécurité (Fds)déterminées à mettre hors d’état de nuire tous les miliciens et leurs soutiens dans la ville.

Au lendemain du décès brutal de l’inspecteur de police Bikoi Nlend, les Fds sont décidées à en découdre avec les miliciens sécessionnistes. Pour donner le ton, le corps sans vie de Lucas Fonteh, alias General MadDog, a été exposé sous bonne garde à City Chemist, au matin du dimanche 6 septembre 2020. Un avertissement à ceux qui pensent que les «Ambaboys» peuvent continuer à mener leurs exactions et se dissimuler au milieu des courageuses et résignées populations, qui prennent encore le risque de vivre à Bamenda.

Dans un communiqué signé hier,8 septembre 2020, conjointement par le général de brigade Ekongwese Divine, le général de brigade Nka Valère et le commissaire divisionnaire Gousmo Emile, respectivement commandant de la 5ème région de gendarmerie, commandant de la 5ème région militaire interarmées et délégué régional de la sûreté nationale pour le Nord-Ouest, les populations de la ville et ses environs sont informées du lancement de «Bamenda clean »,une «opération spéciale de sécurisation de la ville »,à partir de cette date.

« Le but de cette opération est de protéger et de sécuriser les populations de la ville de Bamenda et ses environs. Elle est la réponse aux diverse attaques perpétrées par les terroristes et criminels telles que les vols et les pillages, les braquages des banques et magasins, les assassinats des civils et des personnels des forces de défense et de sécurité ». Les trois hauts responsables, qui disent agir sur instruction du haut commandement, trouvent « inacceptable » le climat de terreur imposé par les sécessionnistes.

Par conséquent, ils invitent les populations à collaborer à l’opération, en respectant par ailleurs la décision du maire de la ville, approuvée par le préfet de la Mezam, qui restreint les mouvements des motos dans la ville. Privées ou affectées au transport public des personnes, elles sont désormais confinées aux voies contrôlables.

Malentendus

En réaction à ces mesures, les « Ambazoniens » ont aussi décrété la non-circulation des voitures. Et Bamenda est plongée dans une « ville morte » prolongée, paralysée. Au lendemain du décès brutal de l’Ip1 Bikoi, un policier de 30 ans qui devait se marier à la fin de ce mois selon ses collègues, l’armée a arrêté des dizaines de personnes suspectes. Une frange de la population parle de vengeance et accuse les militaires de pillage et d’incendie des boutiques. Elles déclarent que les troupes ont arrêté les gens sans discernement, forçant certains à se déshabiller ou à s’asseoir par terre pendant plusieurs heures.

Ce qui en rajoute aux accusations du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique, qui a rendu publique une liste d’atrocités commises dans les régions en crise entre mai et août, parmi lesquelles les exécutions extrajudiciaires, les arrestations arbitraires, les détentions illégales et les mauvaises conditions de détention des détenus, à qui on applique des traitements inhumains et dégradants.

Des accusations battues en brèche par les chefs militaires, qui assurent que leurs hommes travaillent avec « professionnalisme », en respectant les directives du haut commandement. Au contraire, ils attendent des civils qu’ils dénoncent tous les combattants séparatistes présumés dans leurs localités. Leur professionnalisme n’empêche pas à certains, effrayés, de fuir vers les villages voisins et les villes francophones, comme Mbouda et Bafoussam. Ces derniers jours, le gouvernement incite les déplacés à retourner au village. Le reporter du Jour a croisé un fuyard, qui confie avoir fait plus de 12 km à pied, pour se mettre en sécurité.

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