Péninsule de Bakassi : Le Nigeria revient à la charge
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Dans ce pays voisin du Cameroun, des voix s’élèvent dans le but de renverser le sens des accords de Greentree.

Le mardi 18 aout dernier, cette ambition s’est clairement déployée dans l’État fédéral du Cross River. En visite dans cette zone limitrophe au Cameroun, Fani Kayode a dénoncé «l’exécution incomplète» de l’accord signé le 12 juin 2006 sous l’égide des Nations unies, entre le Cameroun et la République fédérale du Nigeria, au sujet de la péninsule de Bakassi. Dans une vidéo consultable sur YouTube, le président du Peoples Democratic Party (PDP) accuse le Cameroun de ne pas s’acquitter de la contrepartie financière prévue dans le cadre dudit accord: «Les compensations nécessaires n’ont pas été versées.

Il a été convenu que 500 millions de nairas seront versés par mois, en contrepartie de quoi les puits de pétrole vont au Cameroun». Le leader de la formation politique sous la bannière de laquelle l’ancien président Olusegun Obasanjo remporta successivement deux scrutins présidentiels (1999 et 2003) et qui porta Goodluck Jonathan au pouvoir en mai 2010 est formel. Dans le document cité supra, il précise que «la décision de la Cour était qu’ils (le Cameroun) pouvaient prendre la péninsule de Bakassi. Mais une fois que cela aurait été fait, il fallait que cela soit ratifié par le corps législatif nigérian et qu’il y ait un référendum, un plébiscite pour que le peuple de Bakassi accepte cela. Malheureusement, on n’a pas eu la possibilité d’organiser un référendum; la question n’a jamais été soumise à l’Assemblée nationale. Et par conséquent, à mon avis, je soutiens fermement que ce territoire, qui a été cédé au Cameroun, était illégal et appartient donc toujours au Nigeria».

Appel

Pris comme tel, ce propos montre un Fani Kayode convaincu qu’il faut redéfinir un autre horizon au problème de Bakassi. D’où le sens de son appel lancé en direction de Muhammadu Buhari le 18 aout dernier. Dans son exposé des motifs, l’homme politique invite le président de la République fédérale du Nigeria à «reprendre cette affaire à bras-le-corps». Ce d’autant plus que, selon la presse nigériane, un chantier de construction d’un port en eau profonde devrait voir le jour au large de Bakassi. Un investissement de 800 millions de dollars dont l’analyse de rentabilisation a été officiellement approuvée par le conseil fédéral du Nigeria depuis octobre 2019, apprend-on.

Pour le moment, le Cameroun n’a pas encore réagi par rapport à ces actualités. Dans son silence, Yaoundé ne se fait aucun doute relativement à sa souveraineté sur Bakassi. Au terme d’une longue bataille judiciaire et diplomatique, celle-ci a été reconnue par la Cour internationale de justice (CIJ) depuis le 10 octobre 2002. En application de cet arrêt de cette juridiction internationale et de l’accord de Greentree du 12 juin 2006, la République fédérale du Nigeria a acté le transfert d’autorité «sur la totalité de la presqu’ile de Bakassi» au Cameroun.

Une étude réalisée en 2003 par la Banque mondiale a révélé que «le pétrole présent dans cette zone maritime frontalière entre les deux pays est de grande qualité». Selon la même source, Bakassi, «contient 10% des réserves mondiales de pétrole et de gaz, et est une bonne zone pour la pêche».

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