Désastre, Crise Permanente et Stress Post-traumatique à Yaoundé
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Alors que la dictature est mise sous un autre «régime sec» par les donateurs internationaux et que les prisonniers politiques reconnus par notre organisation sont en fait en prison à vie, cette production continue de désordre n'est jamais temporaire à Yaoundé mais délibérée et permanente.

Le cadre dominant, ici, n'est pas l'État en faillite, mais comment la production de désordre est elle-même un outil de survie pour le régime. C'est une politique de crise permanente qui ne peut être transcendée ou surmontée comme ce black-out continu d'électricité qui se produit en permanence dans les grandes villes du pays et qui ne trouvera hélas jamais un terme.

Cette perte de puissance électrique reflète assez la perte de puissance collective traduite dans un parti-État RDPC ne peut pratiquement pas être remplacé à travers des élections libres et transparentes.

En conséquence concrètement toutes les crises auxquelles le régime est confronté ne sont pas des événements fortuits, mais un processus long et régulier de production de désordre. Aussi, toutes les productions de vulnérabilités auxquelles sont confrontés les Camerounais ordinaires sont en réalité liées par une seule structure d'événements qui est la production volontaire de désordre; un désordre volontaire qui ne devait pas se produire de la sorte parce qu'il y a toujours eu d'autres alternatives constructives et productives. Il s’agit d’une politique de chaos délibéré.

La clé pour tout comprendre c'est d’intérioriser enfin que cette politique du désastre est la production de décisions humaines et ne peut en aucun cas être imputée à certaines forces ésotériques, à la malédiction, ou à la théorie du complot.

D’où la nécessité de comprendre l'interaction entre le soudain et le répétitif, et comment ces toiles interdépendantes se réunissent pour créer des ouragans de stade 5, entraînant le sentiment de changement de pratiques adaptatives. Elles créent une fabrication collective et une compulsion du troupeau à travers un trouble post-traumatique, le déni et la répression intériorisés. Dans l'ensemble, il s’agit d’un sentiment d'impuissance collective qui rend toute forme d'activisme et de dissidence inefficace. En conséquence, la production de désordre comme moyen de dés-empêcher et de détruire «l'ennemi» de l'État. La production de désordre est donc ici une impulsion totalitaire.

C’est ainsi notamment que les dirigeants dans les différentes strates de la satrapie de Yaoundé créent leurs propres adeptes, comme le Nnom Ngui a créé ses propres «créatures». C'est là précisément que le CL2P a toujours combattu les leaders charismatiques et le conformisme de masse, en insistant sur la nécessité de produire de meilleurs leaders conformément à la philosophie africaine d'Ubuntu selon laquelle nous sommes des êtres sociaux par nature et qu'un doigt ne peut pas ramasser un grain.

Cette pratique relationnelle de l'être social et de la communauté est un meilleur moyen de construire une communauté volontariste, à travers des formes productives de mobilisation et d'actions collectives. En pratique, il s’agit de la nécessité de décoloniser le leadership sur le continent et l'héritage de la modernité coloniale par des pratiques décoloniales perturbatrices.

Pr. Olivier J. Tchouaffe, PhD, porte-parole du CL2P

http://www.cl2p.org 

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