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© Source : RFI
- 01 May 2020 03:15:00
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CAMEROUN :: Felix Agbor Balla dans le viseur du ministre de l’Enseignement supérieur :: CAMEROON
Le ministre camerounais de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, accuse Felix Agbor Balla, leader de la société civile et défenseur des droits humains notamment des populations anglophones, de violer « le code d’éthique et de déontologie » de l’université de Buea, où ce dernier enseigne le droit politique et constitutionnel depuis 2015. Dans un courrier que RFI a pu consulter, il demande au recteur de cet établissement de prendre des « mesures » pour « mettre un terme à cette situation ». Felix Agbor Balla rejette ces accusations et dénonce « des motivations politiques ».
Le ton du courrier adressé par le ministre de l’Enseignement supérieur camerounais au recteur de l’université de Buea est incisif. Felix Agbor Balla y est accusé de « transgresser le caractère clos et apolitique de l’université ». Le ministre rappelle avoir déjà demandé une première fois au recteur d’agir « toutes affaires cessantes » pour mettre fin « définitivement » à cette situation et lui demande des comptes sur les mesures prises.
Dans l’entourage du ministre, on se défend d’ordonner ainsi à demi-mot « la suspension » de l’enseignant. Les universités sont « autonomes » mais « quand un enseignant transforme sa salle de classe en un lieu de campagne politique, le système doit pouvoir le rappeler à l’ordre », estime le secrétaire général du ministère, le professeur Wilfred Gabsa, sans donner plus de détails sur les faits précis reprochés au leader anglophone.
Procédure disciplinaire
Le recteur Horace Ngomo assure quant à lui avoir « suspendu les enseignements de Felix Agbor Balla, le temps qu’une procédure disciplinaire soit enclenchée ».
L’enseignant s’en étonne. « Je n’ai reçu ni avertissement, ni notification, ni même la moindre demande d’explication », déclare-t-il. Surtout, il se défend d’avoir jamais utilisé ses cours pour répandre ses opinions. « S’ils ont des preuves, qu’ils les fournissent », lance le défenseur des droits de l’homme, qui entend bien en attendant dispenser les cours prévus au cours du semestre qui vient de débuter.
Il est convaincu d’être visé non pas pour des questions d’entorses déontologiques, mais plutôt du fait de son « influence » et de ses prises de positions publiques souvent « critiques » vis-à-vis du gouvernement, notamment depuis le début de la crise anglophone.
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