Noun: Comprendre la nouvelle crise sur la Rive gauche
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La cohabitation entre les populations de la Rive gauche du Noun a été moult fois émaillée de violents affrontements. Si les chefs installés dans cette localité accusent les hommes du sultan roi des bamoun d’en être les instigateurs, au palais de Foumban, l’on se dit plutôt engagé à contenir la boulimie foncière de certains chefs.

Ces derniers mois, la tension est montée d’un cran entre les chefs de la Rive gauche du Noun et le palais de Foumban. A l’origine, une note du sultan enjoignant ces chefs de mettre à disposition d’un certain nombre de personnes d’importantes parcelles de terrain. Outre ce fait, il y a la descente effectuée par le 1er adjoint du sultan Roi des Bamoun le 15 mars 2020 à Momo et à Tenjouonoun.

A la tête d’une délégation constituée de quelques notables et ministres du palais, il avait ordonné l’arrêt des travaux de construction de certaines maisons. De même, les populations accusent cette personnalité de premier plan du palais de Foumban, d’avoir arraché l’enseigne plantée à l’entrée du village et commis d’autres exactions. Selon ces populations, des faits similaires s’étaient produits avant les précédentes rixes. Et elles redoutent que les mêmes causes n’induisent les mêmes effets.

Selon Nji Dr. Ngoupayou Inoussa, cette descente n’avait nullement les intentions qu’on lui prête. Le 1er adjoint du sultan indique que la délégation qu’il conduisait allait simplement passer un message paix du sultan et inviter les populations à adhérer au combat qu’il mène pour préserver les terres qui sont bradées selon lui, par les chefs locaux. « Un défunt chef avait effectivement fait de la vente des terrains son exercice favori », reconnait le chef de Kwetvu. « Mais on ne peut prendre l’exemple de ce chef qui n’est plus en vie pour généraliser à tous les autres », nuance SM Dassi Tankam avant d’accuser les personnes nommées par le palais d’être au centre de la vente sauvage des terrains. « Quand ils arrivent, ils demandent qui vous a installé. Ensuite, ils vous demandent de quitter », martèle-t-il.

Cet avis épouse en partie celle de l’Association des jeunes pour la promotion de la culture, l’éducation et le développement économique et social (Ajpcedes). Cette organisation de la société relevait dans son rapport sur la crise sur Rive gauche du Noun publié en 2017, que « les ‘’Mutjü’’, investis comme gardiens des domaines des rois Bamoun, ont organisé une véritable campagne d’expulsion des Bamiléké sur des parcelles qu’ils exploitent depuis des années. Ils ont redistribué des parcelles aux Bamoun, en piochant sur les parcelles déjà aux mains d’autres personnes (majoritairement Bamiléké), malgré le fait qu’ils étaient seulement autorisés à distribuer des parcelles vierges, non exploitées. Dans d’autres cas, ils distribuent à plusieurs personnes, la même parcelle, ce qui provoque des affrontements entre personne ou groupe de personnes. En réactions, elles se sont engagées dans des manifestations violentes et meurtrières ».

Pour mémoire, le dernier conflit entre les populations de la rive gauche du Noun en mars 2013, avait fait au moins deux morts, des dizaines de blessés et d’importants dégâts matériels.

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