Crise anglophone : Encore un début d’année sans école dans le NoSo
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Contrairement aux 8 autres régions du Cameroun où les cours ont bel et bien repris le 06 janvier dernier pour le compte du deuxième trimestre de l’année scolaire en cours, la majorité des écoles du Nord-ouest et du Sud-ouest sont toujours fermées. Par conséquent, aucun cours ne peut y être valablement dispensé.

Le 06 janvier 2020, les carillons de la reprise des cours ont retentit sur l’ensemble du territoire national. Si dans les régions du Centre, du Sud, du Littoral, de l’Est, de l’Ouest, du Nord, de l’Extrême-nord et de l’Adamaoua les apprenants (élèves et étudiants) dans leur majorité absolue ont repris le chemin de l’école sans souci majeure et sans heurte, tel n’a pas été le cas pour ceux qui se trouvent encore malheureusement séquestrés et embastillés dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest à cause des affres de la crise sociopolitique ambiante dans ces deux parties du territoire national depuis octobre 2016.

Triste pour ces jeunes pour qui, l’année 2019 n’est pas allée avec tous ses problèmes et qui sont entrés dans la nouvelle année (2020) avec les mêmes soucis. Entre les exactions que perpétuent les sécessionnistes d’une part et les ripostes très souvent sanglantes des forces armées républicaines d’autre part, les élèves ont reçu l’interdiction formelle de ne pas se rendre à l’école ; et ce, depuis le début de la rentrée scolaire 2019-2020.

D’aucuns ont même vite fait d’envisager derrière ces intimidations que les élèves vivant dans ces deux régions, devaient connaitre une année blanche. Pour éviter à leurs enfants un tel scénario lugubre et ubuesque, certains parents ont, à la veille de cette rentrée, décidé d’envoyer leurs enfants fréquenter sereinement dans les autres régions du pays un peu plus calme et loin des actes des sécessionnistes ou dans des pays étrangers, dépendamment des ressources financières de tout un chacun.

Mais à côté de ceux-ci, il y a un effectif important d’élèves qui n’ont pas pu s’en fuir parce que pris en otage par les « ambaboys » ou par manque de moyen par leurs parents.Ce sont ces derniers qui payent alors le lourd tribut de l’enlisement de la crise. Puisque dans son rapport intitulé « l’éducation en péril en Afrique de l’Ouest et centrale » rendu public le 23 août dernier, le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef) souligne que l’insécurité qui se répand dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du pays depuis novembre 2016 à cause des attaques sécessionnistes, a entrainé la fermeture de plus de 4.400 écoles privant ainsi près de 600.000 élèves de leur droit à l’éducation.

Prérogative pourtant considérée par les juristes comme un droit fondamental notamment un droit de deuxième génération. N’ayant connu aucune avancée, les écoles sont restées fermées jusqu’à ce jour. Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). Elles n’ont été ouvertes ni lors de la rentrée scolaire le 02 septembre 2019, ni lors de la rentrée du deuxième trimestre de l’année en cours que les élèves ont débuté le 6 janvier dernier. Ces enfants sont donc coupés de l’école et donc de l’éducation. Le mot d’ordre des sécessionnistes est toujours d’actualité. Aucun enfant n’a le droit de se rendre à l’école faute de quoi, il sera une éventuelle proie et un potentiel otage de ceux qui réclament la division du pays en deux.

Lettre morte

Pourtant le 26 août dernier, le gouvernement s’est massivement mobilisé à Yaoundé pour rassurer l’opinion de ce que l’école débutera normalement et sans préjudice dans ces deux régions même comme ils n’ont pas donné de façon concrète, les dispositions qui avaient été prises pour y garantir une rentrée scolaire paisible. Vu que la seule chose qui se dégagea des propos du ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, qu’accompagnaient tous les ministres en charge de l’éducation au pays, était que « le gouvernement tient, dans cette perspective, à rassurer les populations quant aux mesures prises par les autorités administratives et nos forces de défense et de sécurité, pour créer les conditions propres à garantir une rentrée des classes sécurisée, en dépit des menaces de toute nature que les hors la loi sécessionnistes continuent de proférer à l’endroit des populations ainsi que des élèves et des étudiants ».

Il est clair que ces paroles sont restées lettre morte. Elles se sont volatilisées dans la nature comme si de rien était. Puisque jusqu’à ce jour, les apprenants ne peuvent pas aisément se rendre à l’école et encore moins prendre des notes de cours. Faut-il encore attendre combien de temps pour voir les écoliers reprendre sereinement le chemin de l’école dans le Nord-ouest et le Sud-ouest ?

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