Kadhafi, le guide abattu en plein vol
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Traque et exécution sommaire

Le 21 octobre 2011, un drame se déroule en terre africaine, dans la ville de Syrte plus exactement en république libyenne. Les circonstances exactes de ce drame restent cachées, mais des recoupements et rapprochement laissent entendre que cela s’est passé dans des conditions atroces. La version la plus probable selon les récits, fait savoir qu’un drone Predator américain aurait repéré très tôt ce matin-là, un convoi d’environ 75 véhicules tentant de quitter Syrte, sans que la présence de la cible principale à son bord soit connue. Ensuite, une patrouille d’avions français serait intervenu vers 8 h 30 heure locale, le convoi aurait été arrêté par des tirs de missiles du drone et par un bombardement d’un Mirage 2000 D, détruisant une vingtaine de véhicules, puis aurait été assailli par des combattants du Conseil national de la transition originaires de Misrata.

L‘homme pourchassé et ses gardes du corps se seraient alors réfugiés dans un tunnel de drainage des eaux passant sous la route où leur convoi a été intercepté, après quoi il aurait été capturé et désarmé par les combattants du CNT, après des échanges de tirs. Grièvement blessé il est transporté, mort ou agonisant, à l’hôpital de Misrata ; d’où sa mort sera annoncée. Son corps, ainsi que celui d’un de ses fils qui était avec lui, sont exposés ce même jour plutôt dans une chambre froide du marché de Misrata, où des milliers de Libyens se succèdent pour le voir. Une autopsie est réalisée sur son cadavre, mais le médecin l’ayant effectuée a indiqué ne pas pouvoir en communiquer les résultats, attendant le feu vert des autorités de Tripoli pour s’exprimer sur le sujet. Quatre jours plus tard, au petit matin du 25 octobre 2011, les deux corps sont inhumés dans le désert dans un lieu tenu secret pour éviter que sa sépulture ne devienne un lieu de pèlerinage.

Né révolutionnaire

Vous l’aurez compris, il s’agit de Mouammar Mohammed Abu Minyar Kadhafi, le guide de la révolution libyenne, né dans une zone rurale située à l’extérieur de la ville de Syrte dans les déserts de la Tripolitaine, à l’ouest de la Libye. Sa date de naissance, généralement présentée comme étant le 19 juin 1942 n’est cependant pas connue avec certitude. Ses parents, illettrés, sont issus d’une communauté qui ne tenait alors pas de véritable registre des naissances. Ses biographes David Blundy et Andrew Lycett ont noté cependant que sa naissance aurait pu avoir lieu avant 1940. Il grandit dans la région désertique de Syrte et reçoit tout d’abord une éducation islamique. Il préférait le désert à la ville et se retirait souvent là-bas pour méditer, et à l’âge de neuf ans, il entre à l’école primaire de Syrte, devenant le premier membre de sa famille à suivre des études.

Féru de politique, il est admirateur de Charles de Gaulle, Tito, et Mao Zedong, il se passionne tout particulièrement pour l’action de Gamal Abdel Nasser qui, avec le mouvement des officiers libres, a renversé la monarchie égyptienne et apparaît comme le principal héros du nationalisme arabe. Elève pas très modèle, il fait tout de même des études de droit à l’université de Libye et entre à l’Académie militaire de Benghazi en 1963, ayant déjà une idée claire de ce qu’il veut faire, comme il le dira lui-même plus tard : « Quand nous avons décidé d’entrer à l’académie militaire, ce n’était pas pour devenir des soldats de métier, mais pour infiltrer cette institution et préparer la révolution. Notre pays était occupé par des forces étrangères [américaines et britanniques] […]. Tout cela s’ajoutait à la présence permanente de l’armée italienne de colonisation. Notre devoir était de libérer notre terre de cette occupation ».

La prise du pouvoir

Au cours des années 1960, le mécontentement populaire va croissant à l’égard du régime monarchique. Ayant constaté l’impossibilité d’organiser une révolution populaire pour renverser la monarchie, Kadhafi et des officiers font le choix du coup d’État, longuement préparé par une méthode de noyautage de l’armée et par le recrutement de nouveaux membres. Kadhafi impose aux conjurés une discipline stricte, et des règles draconiennes d’hygiène de vie. Le plan est mis en exécution dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1969, alors que le roi Idriss se trouve à l’étranger pour suivre sa cure annuelle. Agé de 27 ans, Mouammar Kadhafi est désormais chef de l’État en qualité de président du Conseil de commandement de la révolution (CCR). Ses méthodes de gouvernance sont discutables, et ont même été très critiquées, mais il faut dire que les critiques souvent entendues étaient celles distillées par les média occidentaux, rien d’étonnant puisque l’intention du révolutionnaire était justement de libérer son pays et l’Afrique de l’Occident.

Politique du bien être pour tous

Au-delà de ce qui peut lui être reproché donc, Kadhafi a mis un point d’honneur durant son règne à travailler à l’amélioration des conditions de vie de ses populations, en réalisant des performances inattendues comme faire sortir l’eau du désert. D’après le journaliste Jacques Lefort dans le site d’information lavoixdelalybie.com, la Lybie avait été sous Kadhafi transformée en un paradis sur terre, avec l’électricité et l’eau à usage domestique gratuites, le prix d’un litre d’essence à 0,08 euros, soit l’équivalent de 53 Fcfa. Les banques libyennes accordait des prêts sans intérêts, les citoyens n’avaient pas d’impôts à payer, et la TVA n’existe pas, tout étudiant diplômé recevait le salaire moyen de la profession du cursus choisi s’il ne trouve pas d’emploi, lorsqu’un couple se mariait, l’Etat payait le premier appartement ou maison de 150 mètres carrés, chaque famille libyenne, sur présentation du livret de famille, recevait une aide de 300 EUROS soit 196 500 cfa par mois, il existait des endroits nommés « Jamaiya », où l’on vendait à moitié prix les produits d’alimentation pour toute famille nombreuse, sur présentation du livret de famille. Tout libyen ou libyenne n’ayant pas de logement pouvait s’inscrire auprès d’un organisme d’ « Etat », et il lui était attribué un sans qu’il ou elle n’avance aucuns frais, et sans crédit. Le droit au logement était fondamental, en Libye. Et un logement devait appartenir à celui qui l’occupe. Les soins médicaux étaient gratuits, l’éducation secondaire et universitaire aussi. Et là c’était sur le plan social.

Sur le plan économique, Kadhafi ne pensait pas seulement libyen, mais toute l’Afrique. Ses projets pour le continent étaient pharaoniques et l’on ne peut les évoquer tous, on peut retenir juste que La Libye participait ardemment au développement de l’Afrique, et travaillait à libérer le continent des occidentaux et leur système monétaire dictatorial. C’est plus de 60 milliards de dollars, soit environ 33 300 milliards de Cfa que l’état libyen était prêt à investir dans 25 pays d’Afrique et donner du travail à des millions d’Africains.

Sa mort décidé en Occident

Son arrêt de mort a été signé quand les occidentaux ont su qu’il avait en projet de lancer un satellite africain qui permettrait au continent de ne plus dépendra des satellites occidentaux pour leur communication, qu’il avait l’intention de créer une monnaie africaine et une banque centrale africaine avec siège à Yaoundé au Cameroun pour concrétiser son plan de mettre sur pied les Etats Unis d’Afrique.

Tous ces projets à la dimension africaine et ces réalisations en Lybie menaçaient les intérêts occidentaux en Afrique, et il a fallu trouver les moyens de l’effacer de la surface de la terre. D’après le site d’information Médiapart, des preuves existent aujourd’hui, entre autres des e-mails confidentiels entre les hauts responsables des pays Occidentaux, qui révéleraient les véritables raisons de la guerre menée contre la Libye de Kadhafi. « L’enjeu essentiel serait une volonté d’annihiler complètement l’influence de Kadhafi en Afrique francophone alors que celui-ci avait prévu de supplanter le Franc CFA par une monnaie or fabriquée en Libye dans le cadre d’un plan panafricain. » dit le journal

8 ans après son assassinat, le Libye est devenue un champ de guerre, un pays ingouvernable. Les populations vivent désormais sous la terreur, pendant que le sous-sol est tranquillement pillé. Ils ont beau qualifier Kadhafi de dictateur selon leur conception, l’Afrique retiendra que l’un de ses guides a été abattu en plein vol, quand il essayait de conduire le peuple vers la terre promise,

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