L’addiction, s’il vous plaît...
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La prolifération des paris sportifs contribue à la déperdition scolaire des jeunes accros encore en âge de scolarisation.

Pour Léopold Noumsi, élève de 18 ans en classe de Seconde et ancien parieur sportif, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Normal, puisqu’il vient de perdre une année scolaire en misant ses frais de scolarité. « C’était en période de rentrée scolaire l’année dernière. Lorsque ma mère m’a remis de l’argent pour payer mon école, mes amis m’ont conseillé de le multiplier en pariant au foot. Malheureusement, j’ai tout perdu », se souvient-il. Après une année blanche passée à vadrouiller au quartier, le jeune homme a repris les cours et n’entend plus commettre cette erreur. Si Léopold Noumsi a eu la chance de reprendre ses études en main, bon nombre de jeunes accros à ce jeu de hasard ont dû abandonner les bancs pour sombrer dans la débauche.

« Les auteurs de petits larcins qu’on retrouve dans les quartiers se recrutent parmi ceux-là. Sans compter ceux qui s’endettent pour aller miser et espérer gagner de grosses sommes d’argent. Le portail des camerounais de Belgique. Ce type de jeu constitue un terreau fertile pour la déperdition scolaire et la délinquance juvénile », assure Louis Mbarga, parent. Pour un autre parent, cette passion pour les jeux entraîne également des troubles de santé mentale chez les jeunes, notamment l’anxiété et les symptômes dépressifs. « Mon fils a commencé à avoir des sautes d’humeur quand il rentrait à la maison. Je ne comprenais pas jusqu’à ce qu’on me dise qu’il s’était endetté à cause du pari foot. Il n’arrivait plus à se concentrer sur ses études et il dépensait tout son argent de poche dans ces jeux. J’ai dû batailler dur pour le faire revenir à la raison », explique Marie-Thérèse N., parent. Ceci sans compter les perturbations relationnelles en famille.

« Mon voisin, un conducteur de moto-taxi, rentre tous les soirs sans un franc en poche. La raison est qu’il mise toute sa recette journalière. Et du coup, c’est la famille qui en pâtit avec le manque de nourriture à la maison tout le temps et même quand l’enfant tombe malade, il ne dispose d’aucun frais pour les soins médicaux. Face à cette situation devenue récurrente, c’est son épouse qui subvient aux petits besoins de la famille à travers la vente de fruits en bordure de route », témoigne Constance Magne, riveraine.

Comme pour ne rien arranger, d’autres parieurs participent à des activités illicites, dont la consommation de la drogue et d’alcool pour noyer leurs soucis après l’échec aux jeux. Avec raison parce que la réalité est souvent difficile à vivre surtout avec des dettes contractées. Toutes situations qui font dire, qu’il est temps d’endiguer ce fléau en sensibilisant les jeunes pour éviter de tels dérapages dans les familles .

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