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© Correspondance : Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
- 11 Sep 2019 12:41:00
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CAMEROUN :: Sauver un pays, ou un régime à Yaoundé? :: CAMEROON
Le procès militaire du Pr. Maurice Kamto et ses camarades d’infortune a déjà établi un précédent dans l’histoire de la justice camerounaise.
En effet, le Pr. Kamto et ses camarades sont accusés, en pratique, d’être des « combattants ennemis » dans un pays où le président n'a pas encore officiellement déclaré la guerre à son opposition réelle et légitime. Dans un pays qui n’opère pas ouvertement sous les pouvoirs d'urgence de la guerre, personne ne peut comprendre pourquoi des personnes qui constituent une menace limitée pour leur pays et qui n'ont pas déclaré la guerre à leur pays sont ainsi arrêtées puis jugées en tant que « combattants ennemis ».
Dès lors la question n’est plus de savoir si le régime de Yaoundé s’attelle -comme il le prétend - à sauver le pays des « combattants ennemis », mais si il ne s’emploie pas en réalité à sauver lui-même.
Parce qu’il n’existe aucune base légale permettant de juger le Pr. Maurice Kamto et ses camarades d’infortune en dehors des procédures pénales ordinaires.
La CL2P a toujours compris qu'il n'y a pas d'habeas corpus au Cameroun, un pays dominé par le despotisme légal. Ce que nous affirmons est aujourd’hui bien documenté par la CL2P, lorsque nous disons que le régime de Yaoundé a utilisé le système juridique pour écarter du champ de bataille politique des Camerounais qu’il considère comme une menace pour sa pérennisation.
L’affaire Kamto met donc en évidence de manière dramatique le despotisme juridique au Cameroun, auquel s’oppose désormais de manière flagrante une écrasante vague de l’opinion publique de plus en plus ouvertement opposée au régime en place. Et ce n’est pas parti pour s’arrêter. Bien au contraire.
Quant aux tribunaux, comme en témoignent notre organisation, leurs échecs sont toujours spectaculaires. La CL2P a toujours mis en cause la pratique courante des tribunaux au Cameroun, consistant notamment à faire allégeance à l'exécutif pour des questions de politique et dites de sécurité nationale. Il est donc difficile d'imaginer à quoi servent les tribunaux dans un tel environnement, si ils ne peuvent pas protéger les personnes contre des arrestations arbitraires et des comparutions inconstitutionnelles.
Le résultat de l’internement et du procès martial de Kamto constitue à cet égard un précédent historique sanctionnant une discrimination politique et ethnique qui montre le vrai visage du régime camerounais.
Le peuple camerounais serait mieux servi si le gouvernement cessait d’essayer d’emprisonner tous les opposants politiques légitimes et s’intéressait plutôt de mettre un terme définitif au despotisme légal en vigueur dans le pays. Une séparation effective et efficace des pouvoirs serait déjà un bon début.
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