Marchés publics : Corruption à ciel ouvert au ministère de la santé publique
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Ainsi pourrait-on qualifier les marchés publics au Cameroun, eu égard à leur forte propension de charrier détournements de deniers publics et enrichissement illicite des gestionnaires de crédits. Et quand bien même on leur aura adjoint des structures de gestion et de contrôle pour les arrimer aux préceptes commandant la gouvernance, ceux commis pour les diligenter trouvent rapidement des artifices pour en torpiller les règles procédurales.

L’illustration parfaite de ces états de fait vient de nous être donnée par l’appel d’offres n°D13-193/C/MINSANTE/SG/DRFP/SDBF/SMP/BAO du 29 août 2019 pour l’acquisition en urgence des équipements et matériels médicaux pour la CAN. Autant tout semblait répondre aux dispositions réglementaires régissant les marchés publics, on a tôt fait d’y adjoindre l’épitaphe procédure d’urgence quand bien même les délais requis concèdent au département ministériel de la santé publique près de deux ans encore, sauf de croire que ledit appel d’offres relevait de l’organisation de la CAN qui subit un glissement de date de l’avis même de la voie la plus autorisée au Cameroun. Et quand bien même cela serait, alors, on comprend aisément que cette organisation nous ait été retirée, sinon pourquoi avoir pensé à l’acquisition de tels matériels seulement au mois d’août écoulé où la CAN était sensée terminée depuis des mois. Toujours est-il que ledit marché étale aujourd’hui au grand jour, les dysfonctionnements de ce secteur d’activités qui, malgré les institutions qu’on lui a accolées, continue de se mouvoir avec les mêmes travers participant à s’y méprendre de tripatouillages à dessein pour disqualifier certains soumissionnaires au profit d’autres à qui on aura pris le soin d’indiquer les offres plancher et plafond et pire, les exigences techniques y associées. Du coup, les séances de dépouillement des offres et de qualification de celles-ci deviennent un simple faire-valoir, aussi longtemps que le choix semble fait à l’avance, au regard des accointances liant généralement le lanceur d’appel d’offres aux adjudicateurs des lots les plus juteux de celles-ci, à défaut que ces derniers ne soient en réalité des prête-noms des lanceurs d’offres.

A preuve, de quoi tient l’absence des commissions pour ce type de marché qu’on n’aura guère pris le soin de restreindre en raison des spécifications techniques des équipements et matériaux requis. Or, c’est à ce niveau que devrait s’opérer la première qualification des potentiels soumissionnaires avant que leurs offres respectives passent au scanner pour une évaluation plus affinée et non susceptible de contestation par quelque partie prenante au marché en question. Mais au lieu de cela, on embarque tout le monde dans une sorte de fourre-tout pour simuler la transparence qui n’existe pourtant pas, si ce n’est dans l’esprit des commissaires. Raison certainement pour laquelle il n’y eut pas de procès-verbaux des différentes commissions pourtant sensées diligenter aussi bien l’analyse que l’évaluation multiforme des différentes offres. Surtout que ceux des mandataires des soumissionnaires ont purement et simplement été refusés. Un refus qui aurait dû mettre un terme à la poursuite de la procédure d’attribution des divers lots, mais il n’empêche les résultats y afférents ont été publiés quoiqu’ayant intervenu largement hors-délai, sans que le ministère de la santé se soumette également à la publication desdits résultats d’appel d’offres dont les soumissionnaires n’en eurent connaissance qu’au travers de l’ARMP qui de surcroît devrait s’effacer avec l’instauration d’un département ministériel dédié. Entretiendrait-on dès lors ce bicéphalisme de fait pour perpétuer les marchés fictifs et tout ce qui en découle ? On pourrait effectivement le penser aussi longtemps que les gestionnaires de crédit on choisi l’option d’appel d’offres en urgence qui laisse de nombreuses brèches procédurales et donc de possibilités béantes de corruption, détournements de deniers publics et enrichissement illicite.

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