Téléphonie mobile : Pesanteurs autour de la loi de finances 2019 révisée
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Le président de la République a pris, le 29 mai 2019, une ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de finances 2019. À la lecture du texte présidentiel, on observe une hausse du budget de 361,5 milliards de FCFA, passant ainsi de 4850,5 milliards à 5212 milliards de FCFA. De nouvelles poches de recettes sont ainsi reparties : 121,5 milliards de FCFA de recettes propres (dont 56 milliards de recettes pétrolières et 24, 5 milliards de recettes fiscales) et 240 milliards de FCFA d’emprunts (dont 188 milliards d’emprunts extérieurs). En marge des incongruités relevées par ces nouvelles dispositions, il ne fait point de doute qu’on essaie ainsi maladroitement de colmater le retard de mise en œuvre effective de l’émergence annoncée pour 2035, tant il est constant que quand bien même les projections de croissance n’ont pas été revues à la hausse, le budget 2019 ainsi décliné devrait entrainer une légère hausse de la pression fiscale. Ce d’autant plus, qu’avec le sinistre survenu à la Société Nationale de Raffinage (SONARA), il faut s’attendrie à un arrimage des prix des produits hydrocarbures au prix du marché sans que soit poursuivies automatiquement les subventions de l’Etat à celui-ci pour des prix à la pompe acceptables pour les usagers. C’est donc dire que bon nombre d’entreprises en seront à subir une pression fiscale supplémentaire alors même qu’elles sont déjà au «bord de l’asphyxie». Or, cette nouvelle loi des finances entrera bientôt en vigueur plongeant les entreprises de téléphonie mobile dans une importante crise.

Faits aggravants

En effet, ces entreprises de téléphonie mobile devront non seulement facturer aux usagers 200 F pour les téléchargements et mises à jour des applications mobiles mais également prélever et reverser la taxe douanière sur chaque téléphone mobile, toutes choses qu’elles répercuteront à coup sûr sur le prix de leurs prestations. Car même s’il n’existe pas de mouvement consumériste fort chez nous, toute incidence sur les prix entraîne de facto, la diminution du volume de consommation des produits concernés par toute hausse de prix, fut-elle substantielle. Peut-être y iront-elles cependant en rangs dispersés, eu égard aux réserves financières et surtout la capacité de dilution des coûts induits de chacune d’elles et c’est au travers de tout cela qu’il deviendra plus aisé d’évaluer leur citoyenneté respective tant il est vrai qu’il sera désormais question de soutenir ces obligations fiscales nouvelles sans les répercuter automatiquement sur les consommateurs finaux. Et en la matière, Orange aura démontré par le passé que cela est possible en se positionnant en pionnière du paiement du juste prix des prestations qu’elle offre avant d’être suivie par sa concurrence directe qui aura cependant multiplié des promotions sur le prix pour susciter davantage d’occasions de consommer et réussir ainsi le maintien de leur volume de consommation globale et parfois même y apporter une légère hausse.

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