Photographie d’art : Yaoundé brille dans sa lentille
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Photographie d’art : Yaoundé brille dans sa lentille :: CAMEROON

Le 20 juin 2019, Yaoundé interroge la société à travers ses clichés. L’artiste photographe, Perez, présente ses œuvres. Il est face aux journalistes. Il maitrise son sujet. En conférence comme au vernissage, les hommes de médias sont à la bonne source, celle qui inspire.

« Je ne vis pas de la photographie d’art », déclare Perez (Prosper Mekem, de son vrai nom). Sa vie y est pourtant consacrée. Une vie qui se manifeste dans des faits, par la quête du professionnalisme. Perez bouscule les habitudes de la photographie de gagne-pain. Il mange, il boit, il respire la photo d’art. Toutes ses économies y vont. Le photographe d’art a sacrifié une partie de sa vie pour les causes de la photographie d’art. Perez a déjà définit ce qu’il va laisser aux générations futures. « Un bien inestimable à la postérité », visionne le journaliste de culture, Parfait Tabapsi. « Mettre une graine en terre, que ses fruits soient mangés par des autres », Perez résume par ces mots, empreints d’engagements, l’essentiel de son existence.

Un lieu, Cake-art (quartier Ngousso). Etendue sur 42 m², la galerie d’art, haut-lieu de la culture, respire aux tableaux de Perez. Ici, le savoir s’acquiert en alliant convivialité et modestie. Le sanctuaire des rencontres culturelles n’a que 3 mois d’âge. Mais, elle mobilise du grand monde. C’est ici que Perez signe son retour à Yaoundé après son exposition à l’Institut français il y 2 ans. Il présente 14 photos, incitatives, mi-comiques, mi-tragiques.

Vernissage

« La photo d’art est magique. Elle n’est pas différente du livre », Perez illustre ces propos par ses photos. L’artiste pense qu’un écrivain peut à partir d’un tableau de son exposition, écrire un livre. De même, « Chaque photo peut être utilisée pour la couverture d’un livre », soutient-il. Une photo, titrée « Droit chemin », présente un homme qui emprunte une issue où il est marqué « passage interdit ». Un cliché qui peint la société, rappelle selon l’auteur, l’irrespect des règles établies. C’est un tableau de 40 cm sur 50, prise en 2010 à Bandjoun (région de l’Ouest-Cameroun). Il est dans un cadre en bois, peint en noir et couvert de vitre. Une autre « c’est fait », une autre encore « transpiration », « impasse », ou « donne-moi la main », ou même encore « inspiration » en passant par « transcendance », bref, 14 photos qui parlent et font parler. Elles écrivent leurs propres histoires. Chacune s’exprime, ne se suffit qu’à elle-même. Elles sont porteuses de vraie philosophie et de grande sagesse. Elles parlent quand l’on les interroge. Elles donnent des réponses à toutes des questions qui leurs sont posées. Elles sont condensées dans un roman-photo, Empreintes publié en 2016 aux bruits de l‘encre.

Droit chemin

Perez immortalise l’esprit du temps. C’est ici que lui est venue l’inspiration, son regard. Une image qui résume les conditions d’incarcération de Nelson Mandela dans sa cellule du Robben island. Une autre qui présente les massacres de Soweto (Afrique du Sud) en 1976 où 700 étudiants noirs sont tués dans un mouvement de protestation. Une photo qui rappelle une gamine qui inespérée, coure sans direction dans le champ de guerre du Vietnam. Le village de la fillette est bombardé du napalm après une erreur d’appréciation des soldats. Ces images sont certes anciennes, mais elles parlent et décrivent sur des faits, les horreurs et les atrocités que la planète ait connues. Un métier s’exprime dans ces images, la « photographie d’art ».

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo