Dr MARCEL EYIDI BEBEY : UN HOMME POLITIQUE COMME IL N’EN EXISTE PLUS
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Parmi les hommes qui ont marqué la décolonisation du Cameroun, il s’en trouve un dont on ne parle plus et que les nouvelles générations ne connaissent plus de ce fait : Dr Marcel Eyidi Bebey.

Il fut un grand patriote, un personnage épris de démocratie, et qui a su mettre en avant les intérêts de la nation plutôt que les siens égoïstes.

Il a fait de la politique au sens noble et grand du terme c’est-à-dire en refusant de mêler son nom aux sordides combines qui caractérisaient à l’époque un grand nombre de politiciens camerounais. Il en a payé le prix fort en se retrouvant en prison, d’où il sortira physiquement meurtri, et en mourra quelques mois seulement après avoir recouvré sa liberté, à l’âge de 52 ans.

Il fut un grand homme, un grand Camerounais, l’un de ceux qui méritaient réellement de diriger notre pays.

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Chapitre IV :

Faculté de Médecine de Paris : création de l’Association des Etudiants Camerounais ancêtre de l’UNEK

Marcel Eyidi Bebey reprend ses études par correspondance à travers l’Ecole Universelle, un établissement français de ces années-là de cours par correspondance. Il passe son baccalauréat en Sciences Expérimentales1 probablement en 1947. Puis il s’inscrit à la Faculté de Médecine de Paris.

Il arrive en terre française en pleine période raciale à l’ endroit des Noirs. Il vit douloureusement cette situation, lui qui vient de risquer sa vie à la guerre pour libérer les Français de la servitude allemande, le voilà victime de ségrégation raciale en France dans les cafés, les restaurants, les bus, les amphithéâtres à la Fac, et naturellement dans la rue. C’est une période très dure pour les Africains en France, ils sont traités en sous-hommes.

Kwamé Nkrumah, revenu d’Amérique et installé en Angleterre, avait créé une association regroupant tous les étudiants de l’Afrique occidentale et qu’il avait dénommée WASO, West African Students Organisation. Elle concernait avant tout les étudiants des colonies britanniques. Il avait par la suite contacté des étudiants africains en France originaires des colonies françaises, et leur avait suggéré de créer la même chose.

Eyidi Bebey Marcel a ainsi créé le 3 février 1948 l’Association des Etudiants Camerounais, AEC, qui plus tard va devenir au mois de décembre 1957, l’Union Nationale des Etudiants du Cameroun, UNEC, et en 1959, l’UNEK avec « K ».

Marcel Eyidi Bebey assigne pour mission à l’AEC de susciter une solidarité entre les étudiants camerounais, de les former politiquement et de leur inculquer un esprit nationaliste.

L’AEC formera ainsi politiquement la plupart des étudiants qui se lanceront par la suite dans le combat nationaliste. Au nombre de ceux-ci, on peut citer Ossendé Afana, Woungly Massaga, Doh Michel, Tchaptchet Michel, Hogbé Nlend, Abel Eyinga, Mongo Beti, Augustin Frédérique Kodock, Sengat Kouoh, Abolo Gabriel, Ngango Georges, Booh Booh Jacques Roger, Ndongo Diyè, Njawé Nicanor, Meloné Thomas, Tekam Jean-Michel, Ekindi Jean-Jacques, Bityéki Emmanuel, Ekané Anicet, Moukoko Priso, Dr Kuissu Siméon, Enoh

Meyomesse, Epanya Augusta, Kalla Lobé Suzanne, Mouen Gaspard, etc.

En 1952, l’AEC avait donné mandat à Ruben Um Nyo-bè lorsqu’il s’est rendu pour la première fois à l’ONU, pour parler en son nom. Ensuite, Osendé Afana avait pris la parole à l’ONU au mois de février 1957 pour le compte de l’AEC. De même, au mois de mars 1959 lors que débat de l’Assemblée Générale de l’ONU sur le Cameroun, l’UNEK avait été représentée par Victor Anoma Ngu, étudiant en Angleterre.

Enfin, l’AEC devenue l’UNEK, publiait un journal intitulé « L’Etudiant Kamerunais ».

Fait de la plus haute importance à signaler, l’UNEK, dans sa section de Grande-Bretagne et d’Irlande, s’était tout naturellement prononcée en faveur de la réunification du Cameroun. En 1961, elle a publié le document ci-joint :

Appel aux étudiants anglophones par l’Union Nationale des Etudiants du Kamerun, UNEK.

« … Au vu de la campagne nigériane en vue d’influencer la décision des masses lors du prochain plébiscite (…) nous sommes dans l’obligation de signifier au Nigeria qu’une telle attitude équivaut à une immixtion flagrante dans les affaires intérieures du Cameroun et ne peut que susciter l’opposition des Camerounais. Nous considérons également avec une profonde indignation la manière dont Sir Abubakar, Premier ministre du Nigeria, a parlé au cours de sons allocution radiodiffusée au peuple camerounais du gouvernement de la République du Cameroun caractérisé par cet Etat voisin comme livré au choix et privé de toute apparence de légalité, d’ordre et de justice, est extrêmement éloigné de ce que l’on peut attendre de la part d’un Premier ministre qui aspire au rôle de leader de l’Afrique2 »

Signé : W.A. Fochap, président de l’UNEK, Londres, Mercredi 8 février 1961.

Pour tout dire, l’acte que Marcel Eyidi Bebey avait posé en créant l’AEC avait été d’une très grande utilité patriotique …

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Chapitre VII :

Marcel Eyidi Bebey à la session spéciale de l’ONU sur le Cameroun au mois de mars 1959

Avant ou après son arrestation, nous n’avons pas pu le savoir, Marcel Eyidi Bebey a créé un mouvement politique auquel il a attribué pour nom : « Comité pour le Regroupement des Forces Nationalistes ».

L’appellation en elle-même était déjà tout un programme, et reprenait plus ou moins la démarche de Soppo Priso en 1956, avec son « Courant d’Union Nationale » qui visait également à rassembler les forces nationalistes au lendemain de l’ interdiction de l’UPC au mois de juillet 1955. C’est avec ce mouvement qu’il participera à la session spéciale de l’Assemblée Générale de l’ONU sur le Cameroun au mois de mars 1959.

Parmi les autres participants, on notait :

Cameroun sous tutelle française :

Joseph Amougou (CGT-Force ouvrière); Gaston Kin-gué Jong (Manc); Paul Monthé (Conseiller Economi-que) ; Charles Elle Mboutou (Union Sociale Camerounaise) ; Ngaba Ndzana (député dissident du PDC) ; Moussa Yaya (UC); Tchoumba Ngouankeu Isaac (Bureau National Camerounais de la Conférence des Peuples Africains); Mme Marthe Moumié (UDEFEC) ; Félix Moumié (UPC); une vingtaine d’ associations traditionnelles.

Cameroun sous tutelle britannique :

Emmanuel Endeley (Ca-meroon People National Co-nvention), Mallam Abdullahi (ministre pour les affaires du Cameroun septentrional) John Ngu Foncha (KNDP); Anomah Ngu Victor (Union Nationale des Etudiants du Kamerun, UNEK); Ndeh Ntumazah (One Kamerun) ; etc.

Ahmadou Ahidjo, Premier ministre, pour sa part était accompagné de Kémajou Daniel, Président de l’ALCAM, Talba Malla, Njoya Arouna et Behle Gaston.

Lorsque les débats s’ouvrent, Ahmadou Ahidjo est assis au milieu de la délégation française. Ses interventions sont préparées par celle-ci. Eyidi Bebey et Félix Moumié tentent l’impossible pour obtenir une entrevue avec lui, en vain. Ses protecteurs s’y opposent catégoriquement, et l’encadrent jusque dans son hôtel. A la fin des débats, la thèse franco-Ahidjo, c’est-à-dire franco-française (le point de vue d’Ahmadou Ahidjo étant dicté par la France) l’emporte. Il n’y aura pas de nouvelles élections avant la proclamation de l’indépendance ; celle-ci aura lieu le 1er janvier 1960 ; enfin, une large amnistie sera proclamée.

Aussitôt la session spéciale achevée, Marcel Bebey Eyidi est retourné au Cameroun.

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Avant-propos

Chapitre I :

Naissance et enfance de Marcel Eyidi Bebey

Chapitre II :

L’école d’infirmiers d’Ayos

Chapitre III :

Marcel Eyidi Bebey engagé volontaire dans les Forces Françaises Libres en 1940

Chapitre IV :

Faculté de médecine de Paris : création de l’Association des Etudiants Camerounais ancêtre de l’UNEK

Chapitre V :

Retour au Cameroun et évolution de la politique nationale

Chapitre VI :

L’emprisonnement de Marcel Eyidi Bebey le 13 décembre 1957

Chapitre VII :

Marcel Eyidi Bebey à la session spéciale de l’ONU sur le Cameroun au mois de mars 1959

Chapitre VIII :

Marcel Eyidi Bebey opposé à la première constitution de Cameroun

Chapitre IX :

Marcel Eyidi Bebey prône le « NON » au referendum constitutionnel du 21 Février 1960

Chapitre X :

Marcel Eyidi Bebey élu député du Wouri le 10 avril 1960

Chapitre XI :

Le député Marcel Eyidi Bebey en guerre contre le salaire élevé des parlementaires

Chapitre XII :

Du Comité pour le Regroupement des Forces Nationalistes au Parti Travailliste

Chapitre XIII :

Marcel Eyidi Bebey décline l’offre d’entrée au 1er gouvernement du Cameroun indépendant

Chapitre XIV :

Marcel Eyidi Bebey émissaire du Cameroun pour la récupération du Cameroun septentrional

Chapitre XV :

Le dernier combat politique du Marcel Eyidi Bebey qui lui coûta la vie : opposition au parti unique en création

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1 - C’était ce qui deviendra la série D à la faveur de la réforme universitaire de 1968 en France.
2 - La Presse du Cameroun, février 1961.

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