Commerce extérieur : Questions autour des devises
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L’idée répandue dans l’opinion selon laquelle les opérations d’importation sont plombées du fait de la pénurie des dévises est battue en brèche par la BEAC.

Nombre d'opérateurs économiques sont aux abois depuis plusieurs semaines. Ils doivent parcourir plusieurs banques pour acquérir des devises, notamment l’Euro, nécessaires pour leurs transactions internationales. « Acheter des devises est devenu difficile. Le taux est élevé et en plus, elles sont de plus en plus rares dans nos banques», se plaint Jacquis Kemleu, président de l'Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc). « L’achat ne peut se faire que si la banque dispose de devises car les paiements à l’international ne se font pas en F mais généralement en dollars ou en euros. Si vous allez dans la rue, votre Fcfa sera converti en devises avec une perte de 8 à 13% de sa valeur. C’est suffisamment grave », rajoute Jacquis Kemleu. Un autre opérateur économique qui a requis l’anonymat indique que pour changer le Fcfa en Euro, les frais exigés par certaines banques commerciales s’élèvent à 13% de la somme, bien au-delà du taux normal à pratiquer.

Selon lui, la rareté des devises se justifie aussi par les importations de plus en plus massives alors même que les exportations stagnent. Il ajoute qu'aujourd’hui, les transferts d'argent se font difficilement, rendant impossible le paiement des créances extérieures. L'info claire et nette. Ce qui d’après les experts, a créé un malaise au sein de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac) qui redoute désormais la fuite des capitaux. «Ce sont les contraintes de la Beac, désormais pour transférer de l'argent à l’étranger, il faut justifier ses transactions», indique notre source. Un responsable d'un établissement de crédit évoque les raisons similaires pour justifier la situation. Il indique que le pays importe trop de produits finis et exporte très peu. Ce qui entraîne l'épuisement des réserves auprès du trésor français. «On importe avec les devises, donc la réserve de change ».

Le chef d'agence d'une banque de la place parle aussi du déficit de la balance commerciale. Il préconise donc que les Camerounais produisent plus. Il reconnaît tout de même que la faute revient aussi aux banques commerciales. Puisqu'avant, pour faire un transfert, les mécanismes de contrôle prescrivaient une autorisation du ministère des Finances. Aujourd’hui, ce sont les banques qui contrôlent tout. Les astreintes sont lourdes, la banque doit gérer ses devises de peur d'avoir des pénuries. Ce qui justifie aussi d'après lui, toutes les sanctions de la Banque centrale infligées aux banques commerciales dernièrement. Il y a eu des transferts massifs à l'étranger.

«Certaines banques ont voulu spéculer au cas où il y aurait dévaluation», ajoute-t-il. Approché pa CT, le gouverneur de la BEAC pointe un doigt accusateur sur des banques commerciales.

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