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© Le Jour : Adolarc Lamissia
- 15 Jan 2019 12:00:00
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CAMEROUN :: Mamma Mairama : Une balle dans la tête de son époux :: CAMEROON
Elle est inconsolable depuis l'exécution de son mari par des preneurs d’otages.
Le regard meurtri, Mamma Mairama, 52 ans, affiche une mine triste. Elle se souvient comme si c’était hier encore, l’atrocité de ce que des bandits lui ont fait subir à elle et à ses enfants. « Des preneurs d’otages ont fait irruption dans notre domicile à Naam, dans l’arrondissement de Martap. Ils étaient au nombre de quatre. Quand ils sont arrivés, ils ont commencé à tirer des coups de feu en l’air. Ils ont fouillé toute la maison. Pius, ils ont demandé à mon mari de les suivre. C’est comme ca qu’ils l’ont emmené de force », relate Mamma Mairama.
« Avant de partir, ils m’ont demandée de mobiliser de l’argent pour libérer mon mari. Trois jours après le rapt de mon mari, les ravisseurs ont commencé à me menacer au téléphone. Ils ont exigé 10.000.000 F CFA de rançon pour sa libération », fait savoir la veuve. « Je ne pouvais pas mobiliser cet argent. Nous avons informé les forces de défense. Quand les criminels l’ont appris, ils ont exécuté mon mari d’une balle dans la tête », relate, éplorée, Mamma Mairama.
Depuis ce jour, sa vie ainsi que celle de ses enfants, 7 au total, a basculé. « Nous étions contraints de prendre la fuite par peur des représailles. C’est ainsi que nous avons abandonné le village pour nous réfugier ici en ville (Ndlr Ngaoundere) », témoigne-t-elle. « La vie de mes enfants et la mienne ne seront plus jamais comme avant. Nous n’avons plus de quoi vivre normalement. Je suis obligée de faire des petits métiers pour subvenir aux besoins de mes enfants », confie la veuve. Mamma Mairama, pour nourrir ses enfants, est contrainte de se battre.L'info claire et nette. Elle s’est lancée dans le commerce des beignets au quartier Bamyanga où elle a désormais élu domicile. Elle ne quitte jamais ses enfants des yeux. « C’est tout ce qui me reste. Je ne veux pas m’en séparer », avoue-telle, les yeux larmoyants.
Bien que personne ne lui vienne en aide, la brave dame tient le coup. « Dieu veille sur ses enfants. Je prie afin que mes enfants ne connaissent pas le même sort que leur papa », murmure-t-elle. Subitement, sa voix se brise. Elle fond en larmes. Au bout de quelques minutes, les yeux rivés vers le ciel, elle lève les mains et implore Allah. « Parfois, je prie pour les criminels qui ont ôté la vie à mon mari. J’implore Dieu pour que ces criminels abandonnent leur funeste travail », conjure-t-elle, le regard perdu dans la nature.
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