Situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest : La surprise du chef
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Fidèle à sa  réputation, le chef de l’Etat a pris tout le monde de court hier, en apportant sa touche spéciale à la recherche de solutions à la crise qui secoue les deux régions.

Y avait-il des signes qui annonçaient  cette tournure  ?  L’honnê- teté nous commande de répondre par la négative. Tellement  l’attention  de  la nation tout entière était focalisée  sur  cette  date  du  4 septembre.  Entre  espoir  et détermination, la rentrée scolaire de  lundi  prochain  était attendue avec tout de même une  certaine  appréhension.

Les  actes  de  vandalisme  et d’intimidation posés par des extrémismes  ont  quand même perturbé l’année scolaire écoulée. D’où cette véritable croisade engagée depuis  plusieurs  semaines  par les pouvoirs publics, les partis politiques, la société civile et l’ensemble de la communauté éducative.  Objectif  :  dire  un retentissant « Non » à la prise en otage de l’école, au nom d’intérêts politiques.

Paul Biya,  déjà  initiateur  de cette impressionnante mobilisation observée ces derniers jours à travers principalement les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et visant à redonner  tous  ses  droits  à l’école, n’en gardait pas moins sa  botte  secrète  pour  couronner les efforts de décrispation fournis par ses collaborateurs, ses camarades du RDPC,  et  tous  ses  compariotes de bonne volonté, depuis le début de cette crise.

L’arrêt  des  poursuites  pendantes devant le Tribunal militaire de Yaoundé, contre notamment les nommés Nkongo Felix  Agbor,  Fontem  Aforteka’a  Neba  et  Paul  Ayah Abine.  Pas  moins  !  Ces hommes, poursuivis  dans  le cadre d’un procès consécutif aux violences perpétrées au cours des derniers mois dans les régions du Nord-Ouest et du  Sud-Ouest  viennent  de bénéficier de la clémence du président  de  la  République.

Paul Biya frappe là un grand coup.  Du  genre à  confondre tous les contempteurs qui ont souvent douté de ses bonnes dispositions dans la recherche de solutions à la crise.  Cette mesure, est certes une de plus de la part des pouvoirs publics. Mais comme le souligne si bien le communiqué publié hier après-midi par la présidence de la République, c’est un acte encore plus fort, à l’image de « la volonté inébranlable du chef de l’Etat de rechercher en tout temps les voies et moyens d’une résolution  pacifique  des  crises, grâce aux vertus de la tolérance, du dialogue et de l’humanisme  ».  

Usant  une  fois  de plus des prérogatives que lui confère la Constitution du Cameroun,  le  chef  de  l’Etat vient de faire un grand geste d’apaisement en élargissant des  hommes  pourtant  présentés et poursuivis comme meneurs d’une action grave, qui  a  vu  des  symboles  de l’Etat profanés, des investissements   publics  vandalisés, des atteintes à l’intégrité physiques  d’enfants et d’enseignement qui pensaient simplement jouir de leur droit à l’éducation. Conformément à l’article  64  du  Code  de  procédure pénale, Paul Biya en tant que président du Conseil supérieur de la Magistrature, autorise donc l’abandon des poursuites  qui  sera  mis  en œuvre par le parquet du Tribunal  militaire  de  Yaoundé.

La loi indique bien que cette mesure  peut  être  prise lorsque l’intérêt social  ou la paix publique sont de nature à être compromis. Les bénéficiaires de cette mesure  présidentielle  vont  recouvrer la liberté. Mais l’alinéa 4 du même article permet de reprendre les poursuites ainsi arrêtées si les circonstances l’exigent.  Avis  donc  à  tous ceux qui, malgré cette manifestation  de  bonne  volonté persistent à vouloir compromettre l’avenir de la jeunesse camerounaise au nom de revendications d’ordre politique.

Voilà en tout cas, de quoi envisager  la  rentrée  scolaire avec encore plus d’espoir. La mobilisation  générale  et  le ras-le-bol  des  parents  et élèves permettaient déjà d’entrevoir un 4 septembre normal dans les écoles, lycées et collèges  du  pays.  A  plus  forte raison,  maintenant,  après cette carte sortie par le chef ! Une carte à décrisper le visage le plus grincheux. Sauf si la mauvaise foi s’en mêle évidemment .

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