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© L’OEIL DU SAHEL : Jean Areguema
- 26 Aug 2017 13:39:41
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CAMEROUN :: Des tables-bancs exigés aux parents d’élèves :: CAMEROON
Leur achat s’ajoute aux frais exigibles pour le recrutement d’un élève.
A seulement deux semaines de la rentrée scolaire, ce n’est pas encore la grande bousculade dans les établissements scolaires. Mais, c’est un secret de polichinelle qu’à chaque rentrée scolaire, le recrutement des élèves est un véritable casse-tête chinois pour les parents. La difficulté à inscrire un élève surtout dans une école publique, provient du fait que les modalités de recrutement diffèrent d’un établissement à l’autre. De ce fait, certains enseignants dénoncent sous cape, la véritable mafia qui s’installe dans les établissements publics à chaque rentrée scolaire.
Une situation qui donne toujours du tournis aux parents. Ce vendredi, 18 août 2017 au lycée de Domayo- Maroua. Il est environs 10h. Devant le bloc administratif où est installée une équipe qui assure la permanence, quelques parents font le pied de grue. Une équipe composée de trois enseignants est chargée de réceptionner les dossiers de recrutement. L’opération a commencé le 31 juillet dernier. A moins de trois semaines, 148 dossiers ont déjà été enregistrés dont 16 dossiers pour le recrutement des enseignants vacataires. Au lycée classique et moderne, ce sont plus de 300 dossiers enregistrés. Les parents retiennent leur souffle en attendant le verdict de la commission de recrutement présidée dans chaque établissement par le chef.
«Vous constatez que pour le moment c’est encore timide. D’ici une semaine, les parents vont commencer à se bousculer ici avec les dossiers de leurs progénitures. D’autres oublient même qu’après le 04 septembre jour de la rentrée scolaire, le recrutement ne sera plus possible», lance un enseignant. Un parent venu «traiter» directement avec le proviseur du lycée de Domayo n’a pas voulu laisser le dossier de son enfant à l’équipe de permanence en l’absence du chef d’établissement. «J’attends de rencontrer le proviseur pour gérer avec lui», lâche-t-il.
16 500 FCFA POUR UN TABLE-BANC
«Gérer» directement avec un chef d’établissement, c’est la nouvelle donne des parents à chaque rentrée scolaire. L’objectif affiché est de contourner les «tracasseries » de la commission de recrutement par voie normale qui nécessite un bon dossier. Conscient de ce que bon nombre des parents préfèrent ce réseau, certains chefs d’établissements ont mis en place un mécanisme bien huilé pour que la période de rentrée scolaire soit une saison de vaches grasses. Ainsi, outre les frais exigibles et les frais de l’Association des parents d’élèves et enseignants (Apee) dont les montants varient d’un établissement à l’autre, les parents doivent en plus débourser les frais dits de table-banc.
«C’est un véritable réseau que les chefs d’établissements ont mis en place pour se faire les poches pleines à chaque rentrée scolaire. Vous remarquerez que le montant varie d’un établissement à l’autre et se négocie. Dans ce réseau, les chefs d’établissements, les censeurs et les surveillants généraux ont chacun son quota. Parfois, certains censeurs et surveillants généraux montent les enchères lorsqu’ils sont sollicités par des parents coincés. Sincèrement, on ne sait pas où va cet argent», tempête un parent.
Au lycée bilingue de Maroua, le montant des frais de table-banc est connu de tous, 16 500F à verser contre reçu. «Ce montant est certes déjà arrêté mais peut être négociable selon le cas de chaque élève», précise un enseignant. Si le lycée bilingue joue la carte de la transparence, dans les autres établissements de la ville, c’est un flou total. A part les frais exigibles et les frais d’Apee qui sont connus, les frais de table-banc se négocient dans les bureaux des chefs d’établissements, des censeurs ou des surveillants généraux. Ceci aux antipodes des modalités officielles pourtant affichées dans chaque établissement.
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