"Biens mal acquis" : l'entourage de Sassou Nguesso sur la sellette
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CONGO :: "Biens mal acquis" : l'entourage de Sassou Nguesso sur la sellette

Le neveu et l'ex-belle-sœur du président congolais ont été mis en examen, ce qui porte à 5 le nombre de personnes mises en cause dans son entourage familial.

La justice accélère le pas contre le clan du président congolais Denis Sassou Nguesso : son neveu, Edgar Nguesso, et son ex-belle-sœur, Catherine Ignanga, ont été à leur tour mis en examen dans l'enquête sur le patrimoine fastueux de dirigeants africains en France, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier. Entendus mardi dans le bureau du juge d'instruction Roger Le Loire, Edgar Nguesso et sa mère ont été mis en examen pour « blanchiment de détournements de fonds publics » dans le dossier tentaculaire des « biens mal acquis », ont précisé ces sources qui confirmaient une information du Parisien.

À ce jour, cinq personnes de l'entourage familial du président sont mises en cause : en mars, un autre neveu, Wilfrid Nguesso, puis en juin une des filles du dirigeant, Julienne Sassou Nguesso et son époux Guy Johnson se sont vus également notifier une mise en examen pour les mêmes faits présumés.

Depuis 2010, les magistrats cherchent à savoir si les fortunes de plusieurs familles présidentielles africaines, notamment celles de Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et de feu Omar Bongo (Gabon), ont pu être bâties en France grâce à des deniers publics détournés de ces pays.

L'enquête a déjà débouché sur un premier procès, celui de Teodorin Obiang, fils du président de Guinée équatoriale, qui vient d'être jugé à Paris et sera fixé sur son sort le 27 octobre.

18,5 millions de virements depuis la Direction générale du Trésor du Congo-Brazzaville

Dans le volet congolais, les investigations avancent aussi. Les juges ont déjà saisi plusieurs propriétés du clan des Sassou Nguesso ainsi qu'une dizaine de voitures de luxe. Ils ont notamment saisi à titre conservatoire en 2014 le triplex occupé par Edgar Nguesso, 49 ans, et sa famille, dans la banlieue cossue de Neuilly-sur-Seine, près de Paris, un appartement neuf de près de 400 m2 acheté 2 328 000 euros en 2008.

Edgar Nguesso et sa femme sont soupçonnés d'en être les véritables propriétaires par le biais d'une SCI, M Immo, dont les fonds auraient été alimentés par une société-écran, CIPCI international. Dans leur ordonnance de saisie dont a eu connaissance l'AFP, les juges relèvent que la société-écran aurait reçu des virements en provenance « quasi exclusivement de la Direction générale du Trésor du Congo-Brazzaville pour un montant total de 18 446 339 euros » sur 2008-2009, soit la période de l'achat et des travaux du triplex.

Edgar Nguesso a notamment acheté pour 400 000 euros de costumes, réglés par cette société basée à San Marin, qui aurait servi à financer de nombreuses dépenses du clan présidentiel. Sa mère Catherine Ignanga, 69 ans, est soupçonnée d'avoir servi de prête-nom à cette société.

L'avocat du président congolais et de membres de son entourage, Jean-Marie Viala, a récemment répondu par une requête pour demander la nullité de la constitution de partie civile de l'association anticorruption Transparency International, déjà dans le viseur d'une plainte avec constitution de partie civile déposée en décembre 2016 pour « tentative d'escroquerie au jugement ». L'avocat soutient que la plainte de Transparency qui avait débouché sur l'ouverture de cette enquête repose sur des éléments qui « ne sont pas conformes à la réalité » et « est donc illégale ».

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