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© Le Jour : Jérôme Essian
- 26 Mar 2016 11:58:55
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Le visage de la pauvreté au Cameroun : Trois dans une chambre à Ebolowa. :: CAMEROON
Ici la population est en proie à l’insalubrité et aux maladies diarrhéiques au quartier Mokolo.
Louise Mendim, 18 ans, sans emploi est enceinte. Avec Arielle Koulou sa cousine, elle vit dans une chambre que les deux filles louent à 5000 FCFA le mois. Pendant les pluies, l’eau coule du toit. Ce mardi, 22 mars 2016 à Mokolo au quartier New-Bell, il est 10h30 et le soleil peine encore à s’établir dans le ciel. Les deux jeunes filles assises à la véranda, devisent avec quelques voisins venus « perdre du temps » avec elles.
Rodolphe et Estelle. On parle de tout et de rien. A un moment donné, Louise se lève et se dirige vers la petite cour où sont juxtaposées trois grosses pierres. La jeune fille intercale des morceaux de bois entre les pierres. C’est ce qui tient lieu de foyer. Elle s’active ensuite à allumer le feu qui peine à prendre.
Le sol étant très humide en cette période de l’année marquée par des pluies abondantes dans cette partie du pays. Avec un peu de patience en soufflant sur le bois allumé, la fumée finit par monter et les premières flammes apparaissent. Reste à faire une seule prière, que la pluie ne s’invite à cet instant précis. Ce qui compromettrait tout espoir de faire la cuisine ce jour. Non loin du foyer de fortune à ciel ouvert, ruissellent dans des rigoles des eaux usées d’une couleur noirâtre dégageant des odeurs nauséabondes.
Cette eau souillée qui met tant les habitants du quartier mal à l’aise, « charrie aussi des excréments humains provenant des fosses septiques vidangées par les fortes pluies. D’où les mauvaises odeurs », se plaint Rodolphe Obama Eto, habitant du quartier et élève en classe de terminale au collège Bonneau d’Ebolowa. Et comme si cela ne suffisait pas, « ces eaux usées et souillées s’introduisent dans les maisons pendant les inondations provoquées par les fortes pluies », déplore l’élève.
Promiscuité et grossesses.
Le secteur Mokolo du quartier New-Bell étant un marécage classé de zone à risque interdit d’habitation par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Le quartier est en effet situé au pied d’une montagne surplombée par une énorme pierre pouvant dégringoler à tout moment. A Mokolo, le sol est boueux, les mares d’eaux sont omniprésentes et les rigoles charriant des eaux souillées côtoient des habitations construites pêle-mêle.
Des maisons en décrépitude avancée, la plupart faite en planches ou en terre battue avec des toitures aux vieilles tôles perforées. D’où les moustiques, les souris, les cafards dans les maisons et surtout des maladies diarrhéiques très fréquentes dans le quartier. Estelle Mefouman, une jeune habitante du quartier sans emploi, énumère quelques unes, « les amibes et la diarrhée, du fait de la mauvaise qualité d’eau consommée ».
L’eau potable ici relevant d’une vraie gageure. Il faut faire la queue devant l’unique point d’eau aménagé du quartier n’offrant d’ailleurs aucune garantie. Ça, c’est en saison pluvieuse. En saison sèche, « l’accès à l’eau potable devient encore plus difficile. L’on peut alors parfois se contenter d’une bouteille d’eau à boire pendant un ou deux jours à défaut de consommer l’eau dupuits», regrette Rodolphe.
Mais pourquoi donc ne déménagent-ils pas ? Estelle Mefouman explique, « ici le loyer ne coûte pas cher et les bailleurs sont bien compréhensifs. L’on peut les devoir jusqu’à quatre mois sans qu’ils ne vous mettent la pression, car, ils sont eux-mêmes conscient de l’état de délabrement de leurs maisons et des conditions de vie dans le quartier ». Ici donc, plusieurs personnes à faibles revenus optent pour ce quartier sans plan d’urbanisation. Et bonjour la promiscuité. A Mokolo, la démographie est forte. La plupart des jeunes filles rencontrées ne vont pas à l’école et sont sans emploi.
Dans chaque maison, au moins une fille est enceinte. Des jeunes filles en âge d’aller à l’école.
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