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© Le Jour : Jérôme Essian
- 30 Jan 2016 03:39:37
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CAMEROUN :: Trafic : Au marché du gibier D’Ebolowa-Si 2 :: CAMEROON
Les prix de la viande de brousse vendue dans la clandestinité n’obéissent à aucune mercuriale.
Il faut se réveiller de bonne heure pour trouver du gibier à la gare routière d’Ebolowa-si 2, un espace marchand connu dans la ville pour le commerce du gibier. Ce jeudi, 28 janvier 2016 à 6h00, des femmes arrivent. Elles sont vêtues à chaud. Vieilles robes, pull-overs et pantalons, car à cette heure de la matinée du mois de janvier, il fait très froid. Munies de paniers et de sacs, elles attendent les premiers arrivages.
L’attente ne sera pas longue puisque 15 minutes plus tard, un taxi-brousse se montre. Les femmes accourent. Et aussitôt que le véhicule débarque sa cargaison, elles se ruent vers des sacs de gibiers. « Attendez ! Attendez ! », lance subitement une autre femme qui descend de la voiture. La propriétaire des sacs de gibier veut imposer la discipline. Elle est venue de la brousse pour vendre. Elle demande donc aux femmes, qui s’étaient déjà partagé les sacs de gibier, de les remettre et de patienter. Le temps de débarquer toute la cargaison du véhicule. Les « Bayam-sellam » (acheteuses-revendeuses) obtempèrent.
Quelques instants plus tard, le gibier est étalé sur du plastique non loin de la clôture du groupement actif du secteur des douanes du Sud. Un toucan, un pangolin, un chattigre, des antilopes, des gazelles, des porcs-épics, des vipères et des hérissons. Le marchandage peut commencer. Ici, les prix n’obéissent à aucune mercuriale. Ils sont régis par la dure loi du marché. Celle de l’offre et de la demande. 10.000 F de bénéfice pour une antilope Les prix peuvent ainsi fluctuer au gré des saisons. Selon que la chasse a été bonne ou pas.
Autres paramètres pouvant avoir une incidence sur la tarification, des tracasseries liées au transport du gibier de la brousse jusqu’au lieu de vente. Le contrôle du ministère des Forêts et de la Faune, la gendarmerie et la police. La vendeuse du doigt pointe chaque gibier et fixe son prix. L’antilope entière à 25.000 F, la patte à 6000 F, le porc-épic à 8000 F, la vipère à 10.000 FCFA, le chat-tigre à 12.000 F et 3000 F l’oiseau. Dans leur marchandage, les femmes trouvent les prix exorbitants. Et la vendeuse de leur rétorquer, « le gibier est rare en cette période, la chasse est devenue difficile ». Au fur et à mesure que l’on marchande, des femmes se détachent une à une pour aller négocier avec la vendeuse.
Quelques minutes plus tard, elles reviennent avec du gibier dans le sac ou dans le panier. Clémence en est une. Elle achète du gibier ici chaque matin, le prépare pour le revendre en « ovianga » (viande de brousse cuisinée à la sauce tomate) dans un bar de la place. Avec beaucoup d’hésitation, elle accepte de parler, car ici, avec la psychose créée par l’affaire Ebola, l’activité est clandestine et les vendeuses et acheteuses au marché du gibier se sont donné pour mot d’ordre, de ne plus parler aux médias. Un mot d’ordre respecté. Clémence après beaucoup de négociations finit par confier que « l’antilope acheté à 25.000 F peut procurer un bénéfice de 10.000 FCFA, lorsque le gibier est préparé et vendu au bar ». Elle se réjouit donc en faisant savoir que, c’est la seule activité qui nourrit sa famille depuis plus de 10 ans.
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