C’est à la suite du redressement fiscal imposé par le nouveau maire à certains d’entre eux.

Les opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc dans la section Bénoué-Nord jouent les prolongations dans les services de la police. Les candidats malheureux et contestataires du verdict des urnes n’entendent pas baisser les bras. Une plainte introduite dans les services du gouverneur en date du 28 novembre 2015 par le candidat Fankana Taouré a été transmise dans les services des renseignements généraux de Garoua pour enquête. Une douzaine de candidats et personnes ressources du Rdpc de ladite circonscription politique défile, depuis le 04 janvier 2016, devant les enquêteurs desdits services.

Ils sont appelés à s’expliquer sur des faits qui leur sont reprochés. «Ce dossier nous a été coté par voie administrative. Le candidat malheureux à la section, Fankana Taouré, a saisi le gouverneur par correspondance le 28 novembre 2015 pour dénoncer les exactions post-électorales de son ex-challenger. Il accuse le maire de s’être livré à un règlement de compte au lendemain des élections. Tout porte à croire que la situation est grave, d’où l’interpellation de nos services pour clarifier la situation. Il nous revient de faire un état de la situation exacte à Dembo, afin de permettre à l’autorité administrative de prendre des mesures nécessaires pour la restauration de la paix», déclare une source en service aux renseignements généraux à Garoua.

L’on se souvient que peu après les élections internes au parti au pouvoir dans cet arrondissement, des tracts avaient inondé les services des autorités administratives, judiciaires, militaires et politiques de la région. La plus incendiaire a été celle du 28 novembre 2015 dans laquelle le maire de Dembo, Hayatou, par ailleurs président de la section Rdpc de Bénoué-Nord à Dembo, est accusé de traquer ces adversaires politiques. «C’est un fait évident.

Il est élu le 23 novembre et le 26 du même mois, tous, nous avons reçu un redressement fiscal. Parmi nous, il y a ceux qui n’ont pas deux mois d’activités, mais ils sont frappés par la décision. Nous ne comprenons pas qu’un maire dont le souci majeur devait être le développement de sa localité nous fasse comprendre subrepticement qu’il ne veut plus nous voir à Dembo. La situation est pire que ce qu’on peut imaginer. Un redressement fiscal de 500.000 Fcfa est imposé à un vendeur de carburant. Où veut-il qu’il aille prendre cet argent si ce n’est une manière pour le maire de fermer le comptoir de ce vendeur ?», s’interroge Ahmadou Djouldé, commerçant à Dembo.

Le maire, pour sa part, croit avoir agi conformément à la loi. «Qu’on me dise où j’ai violé mes prérogatives et passé outre la loi ? Ces mêmes gens qui ternissent mon image, sont ceux-là mêmes qui me reprochaient dans les médias de ne pas faire mon travail. Aujourd’hui, j’agis dans le sens de leurs exigences, ils sont les premiers à crier haro sur ma personne. Je suis à la tête de la commune pour travailler ; alors, je poursuis ce que j’ai commencé», explique Hayatou, le maire de Dembo. En attendant le dénouement de l’affaire, le maire Hayatou été auditionné le 05 janvier 2016 dans les locaux des services des renseignements généraux de Garoua. C’est désormais à la police de statuer sur les affaires internes du parti au pouvoir. Et même sur la légalité des décisions d’un maire.