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© Le Messager : Christian TCHAPMI
- 08 Jan 2016 05:03:57
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CAMEROUN :: Fécafoot : Quand l'affaire des comptes bloqués redevient une affaire d'état :: CAMEROON
Alors qu’une « folle rumeur » laissant croire que deux banques de la République où seraient logés les deux comptes les plus importants de la Fédération camerounaise de football, ont décidé il y a déjà un certain moment de ne plus accepter les demandes de retrait de fonds faites par les responsables de l’institution, les pouvoirs publics, apprend-t-on, se préparent à chausser à nouveau les crampons pour mettre un terme à la levée de bouclier menée par Abdouraman et ses comparses.
1-La Fécafoot crie à une nouvelle cabale
Ambiance ordinaire ce mercredi 06 janvier 2016 au siège de la Fécafoot sis au quartier Tsinga. Dans le parking, comme dans la cour, sont garés d’imposants et rutilants bolides.
Respect des engagements
Le tour de quelques bureaux donne à voir le sérieux et l’assiduité des occupants. Une ambiance studieuse qui démontre bien que ces derniers sont plus occupés à éplucher la pile de paperasse qu’ils ont devant eux, plutôt qu’à autre chose. Au premier étage, deux membres appartenant à des Commissions spécialisées dissertent dans le couloir. Un peu plus loin, c’est le comptable en chef, les mains chargés de dossiers frappés du sceau « payé », qui va d’un bureau à un autre. L’homme, vêtu d’une chemise en jean légèrement défraîchie, a juste le temps de répondre d’un sourire au bonjour d’une ses collègues qui dévale les escaliers pour se diriger vers le bureau des compétitions.
Au deuxième étage, le silence est d’or. Laurence Fotso est submergée. Entre consignes à son équipe, relecture d’un document à faire signer par le secrétariat général, report d’un rendez-vous et transmission de certains dossiers importants à sa hiérarchie directe, le chef du département communication et marketing n’a pas une minute à elle. Parfois à bout, elle avale une grosse gorgée de café noir avant de répondre à son téléphone qui n’arrête de sonner. En même temps, elle doit s’assurer de la bonne préparation du match amical international que les Lionnes indomptables vont livrer samedi prochain au stade de la Réunification de Douala. Au bureau du responsable des affaires juridiques, comme au cabinet du président de la Fécafoot, aucune allusion au sujet concernant les « comptes bloqués » de la Fécafoot. D’ailleurs, certains proches collaborateurs du maître des céans éclatent de rire lorsque le reporter du Messager tente de les interroger sur cette affaire qui s’est répandue, telle une traînée de poudre sur la toile la veille non sans faire le buzz sur les réseaux sociaux.
« Ce sont des affabulations. Vous prêtez l’oreille à des agitateurs qui font feu de tout bois pour faire avaler des mensonges et des inepties qui ne sont que le fruit de leur imagination. Aucun des comptes de la Fécafoot n’est bloqué. Les factures sont payées dans les délais, les sélections nationales actuellement en stage, n’éprouvent aucun problème dans la préparation des échéances à venir. Le programme est respecté et toutes les dépenses inhérentes à leur prise en charge complète se payent progressivement comme convenu. Idem chez les employés qui sont régulièrement payés. Vous n’avez qu’à vérifier de vous-mêmes », confie une source au secrétariat du président de la Fécafoot. Des assurances qui tranchent pourtant avec la dernière actualité de mardi 5 janvier au Tribunal de Première instance (Tpi) de Yaoundé centre administratif où a eu lieu une audience à laquelle il a été rapporté que deux banques ont assigné dans le cadre d’un référé, la Fécafoot (son client), ainsi que des membres de cette fédération qui s’opposent au paiement de la moindre somme d’argent si ledit paiement est ordonné par Tombi à Roko.
2-Comptes et mécomptes de Tombi à Roko
Ce dernier qui, depuis le 12 novembre 2015, date de la sentence de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) annulant l’ensemble du processus électoral à la Fécafoot, est resté la cible d’Abdouraman Hamadou Babba (président d’Etoile filante de Garoua), Joseph Antoine Bell (Bandjoun Fc) et Emmanuel Loga (Littoral Maison-mère). Les trois compagnons d’infortune, signent mordicus qu’il y’a quelques semaines, par l’entremise de Me Georges Wamba Makollo, avocat au barreau du Cameroun, ils ont saisi par les soins de Me Ngongang, huissier de justice à Yaoundé, toutes les banques où sont logés les différents comptes de la Fécafoot par une « notification contenant sommation d’avoir à refuser l’accès au mouvement dans un compte bancaire ». Toutes ces sommations, soulignent-ils, ont été servies à la Standard Chartered Bank, la Bicec, Ecobank, Uba et la Cbc. Pour être plus persuasifs, ils annoncent même la saisine de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le gendarme des banques afin qu’elle soit informée de la situation. Dans la foulée, ils confessent avoir mis en garde les partenaires de la Fécafoot : Orange Cameroun dont la sommation a été déposée et Puma par Dhl avec accusé de réception. Pour ne rien faire à moitié, Abdouraman et Cie, par le truchement de leur avocat jurent avoir saisi la Caf, et Markus Katner, le secrétaire général de la Fifa.
L’acte de l’huissier a été précédé du dépôt dans toutes ces institutions de la sentence du 1er octobre 2015 de la Chambre de conciliation et d’arbitrage (Cca) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc), annulant les statuts adoptés par l’Assemblée générale du 05 août dernier ; de la loi 2011/018 du 15 juillet 2011 fixant organisation et promotion des activités physiques et sportives promulguée par le président de la République, en insistant sur certaines de ses dispositions, notamment l’article 44 qui donne compétence à la Cca de rendre ladite sentence et l’article 59, qui dispose que les recours contre les décisions de cette Chambre ne peuvent se faire que devant le Tribunal arbitral du sport (Tas) à Lausanne, en Suisse ; enfin, de la sentence de la Cca du 12 novembre annulant l’ensemble du processus électoral à la Fécafoot.
3- l’Etat dans la peau du mauvais arbitre ?
Sur sa page facebook mardi dernier, le président de l’Etoile filante enfonce le clou en narguant le président de la Fécafoot qu’il dit avoir finalement porté plainte suite à plusieurs tentatives infructueuses de décaissements de fonds. « Ces deux banques par lesquelles transite l’essentiel de la trésorerie de la Fécafoot nous ont assignés en intervention… C’est ainsi que notre Avocat a pris part ce mardi à l’audience qui s’est tenue à huis-clos dans le cabinet de la résidente du Tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif », écrit-il. Or à Tsinga, on persiste et signe que ce n’est que de la poudre aux yeux. « C’est absurde parce que l’argent logé dans le compte Uba oscille entre 10 et 11 millions de Fcfa seulement ; alors que c’est dans d’autres banques que sont logés des sommes faramineuses qui nous permettent d’assurer la gestion quotidienne de l’institution. Sinon la Fécafoot serait dèja exsangue depuis des mois », confie notre source. Face à ce nouveau feuilleton post-électoral, de sources dignes de foi soutiennent que l’affaire, portée devant les pouvoirs publics, n’attend plus que l’arbitrage de ces derniers. Le championnat d’Afrique des nations (Chan) et surtout la préparation de la Can féminine 2016, inscrite dans le cahier des priorités, l’Etat s’apprête donc à sévir en sifflant la fin de ce désordre qui n’a que trop duré.
« Ce n’est plus qu’une affaire d’heures. La Fécafoot qui ne veut sous aucun prétexte se laisser distraire par des agitateurs, laisse le soin à la tutelle de trancher et d’écarter des personnes qui disent défendre l’intérêt du football camerounais alors qu’en réalité, ils cherchent à régler des comptes », lâche sous un air de défi une source proche du cabinet du président de la Fécafoot. S’achemine-t-on vers une nouvelle ingérence (partisane) du politique dans les affaires sportives ? On n’en est pas très loin. Si c’était le cas, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt sera encore sollicité pour le « beau rôle ». Lui qui, à travers un communiqué qu’il a signé le 18 novembre 2015, suite à une concertation entre les parties prenantes de cette crise, donnait son onction au nouvel exécutif de la fédération, en dépit de la sentence de la Chambre de conciliation et d’arbitrage. L’ancien ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique laissait entendre qu’en se prononçant sur un cas afférent au respect de la légalité républicaine, « cette Chambre a outrepassé ses compétences en violation des règles de compétence qui, du reste, sont d’ordre public ». Deux jours plus tard, Abdourahman et Cie montaient au créneau et ouvraient le feu contre le Minsep. Dans un communiqué incendiaire, ils arguaient qu’aucun consensus dont les résolutions consacrent la violation des lois de la République dans l'unique but de préserver des intérêts individuels. A suivre…
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