« Pas de cahier de charge » : Calvin Mbong, agent commercial
La longévité de certains directeurs généraux à leur poste traduit simplement le fait que nos dirigeants n’ont pas la culture de la transition. Dans notre pays, nous avons comme impression que les postes de responsabilité sont réservés à une minorité d’individus en ce qui concerne la gestion des affaires publiques. Parfois ces gestionnaires n’ont aucun cahier de charge. Lorsqu’un directeur gère une entreprise sans être fixé sur les objectifs à atteindre, il ne peut pas aboutir aux résultats. Cette longévité de certains directeurs généraux à la tête des sociétés publiques et parapubliques donne lieu à un certain nombre de fléaux comme la corruption, le népotisme et le favoritisme… Il est important qu’on respecte la loi en ce qui concerne le nombre d’années qu’un dirigeant doit passer à la tête d’une entreprise publique.

« Une hérésie » : Nina Fotso
C’est une question qui a toujours fait, et qui continue de faire l’objet de nombreux débats au Cameroun. Le fait pour certains Dg de durer à leurs fonctions trahit tout simplement les lacunes de la démocratie au Cameroun. Car, le système d’alternance est méprisé au profit du pouvoir et des avantages qu’offrent de tels postes. Ce qui pousse ces directeurs généraux des sociétés et institutions camerounaises à ne pas vouloir céder la place aux autres. Une pratique qui révèle toutes ces défaillances quand on n’ignore pas ce qu’elle peut engendrer et dans quelle mesure elle ne contribue pas au développement non seulement de ces entreprises, mais aussi, de la nation toute entière. La loi certes limite le mandat des Dg à ces postes mais, la pratique en est tout autre chose et je ne peux que m’indigner devant une telle situation, quand les autorités qui sont chargées de faire respecter ces lois restent sans voix devant une telle hérésie.

« Epiceries familiales » : Jean Ntsama, chauffeur
La longévité d’un directeur général à un poste ne peut causer que du tort à l’entreprise. Nous avons certaines entreprises publiques déjà transformées en épiceries familiales. Cette façon de fonctionner est le résultat des facteurs comme le népotisme, le favoritisme et la corruption. Il faut simplement que le président de la République applique la loi en renouvelant les dirigeants à la tête de certaines sociétés d’Etat. Nous avons besoin d’atteindre l’émergence à l’horizon 2035 et cela ne peut être possible que lorsque ceux qui nous dirigent respectent la loi. Vous trouverez  par exemple aujourd’hui quelques octogénaires qui gèrent des entreprises technologiques, alors que ces dirigeants n’ont pas eu le temps de s’adapter, ni de se recycler afin d’être à jour dans le domaine technologique.