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© La Météo : Entretien
- 21 Sep 2015 17:05:20
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CAMEROUN :: Antoine Amié Assouh, maire de Ngoumou : «C’est une injustice qui a été réparée par le président Paul Biya» :: CAMEROON
L’élu local de la commune chef-lieu du département de la Mefou et Akono apprécie les décrets du président de la République portant modalités de rémunération des délégués du gouvernement, des maires et leurs adjoints. Et déroule la vision et les activités du développement local entreprises depuis 2002.
M. le maire, comment avez-vous accueilli les récents textes du président de la République portant amélioration des conditions de rémunération des autorités locales ?
C’est avec beaucoup de satisfaction que nous avons accueilli ces textes du président de la République. C’est une injustice qui a été réparée. Parce que les maires ont travaillé jusque-là avec des anciennes considérations. Vous savez qu’avant la décentralisation effective, il y a eu des sous-préfets maires. Et ces derniers ne pouvaient pas accumuler deux revenus, c’est-à-dire être rémunérés au titre de sous-préfet et au titre de maire. C’est pour cette raison qu’ils ne percevaient seulement qu’une indemnité. Une indemnité de fonction assortie d’une indemnité de représentativité, qui elle-même était fonction du compte administratif. C’est-à-dire la mobilisation des recettes au sein de la commune. C’est ainsi que nous sommes passés de la phase de la centralisation à la celle de la décentralisation sans avoir modifié cette réglementation.
Les maires ont ainsi continué à travailler sans percevoir un salaire. Or aujourd’hui, la donne est tout à fait différente. Le maire est devenu celui qui doit résider dans sa commune, pour accompagner les populations à la promotion du développement. Et par conséquent, devenu un salarié de la commune, le magistrat municipal devait bénéficier de tous les avantages liés à cette fonction. C’est pour cela que je réitère que c’est une injustice qui a été réparée par le président de la République, notre père à nous tous.
Étant donné que ce que vous gagné jusque-là en tant que maire de Ngoumou était dérisoire. Comment parveniez-vous à vous mobiliser au jour le jour ?
Oui ! C’est pour cette raison qu’il eu un quiproquo entre la résidence du maire et sa capacité à mobiliser des ressources propres, pour pouvoir survivre en même temps accompagner les populations. Dites-vous que quand j’arrive à la tête de la commune de Ngoumou, j’avais 36 000 francs par mois. Je ne sais pas si cette somme pouvait seulement payer ma facture d’électricité. 36 000 qui étaient assortis peut-être de 12 000 francs d’indemnité de représentation, liée au compte administratif de la commune qui était à l’époque (2002) de 21 millions francs.
Maintenant, on a beau expliqué à nos populations que c’est beaucoup plus le souci de venir travailler pour leur épanouissement qui nous anime. C’est-à-dire œuvrer pour la promotion du développement local. Celles-ci devaient ainsi comprendre que c’était un sacerdoce la fonction de maire. Et je pense que le président de la République a compris que nous ne devons plus continuer seulement à faire le sacerdoce. Car, on ne peut pas allouer aux maires autant de ressources, qui vont parfois aux milliards pour les communes les plus nanties, alors qu’eux-mêmes ont des poches vides.
Ne redoutez-vous pas que cette valorisation de la profession du maire vienne installer des joutes politiques lors des élections municipales à venir d’une part, et de l’élection des exécutifs municipaux d’autre part ?
A mon avis, je ne pense pas que ça va changer quelque chose. Il y aura le même engouement de servir d’abord, parce que si nous nous présentons souvent à la candidature de magistrat municipal c’est pour d’abord servir les populations. Et je pense que cette vitalité qui caractérise les Camerounais ne va pas aller grandissante, parce que les populations de sont pas dupes. Elles sauront distinguer ceux qui viennent pour gagner juste le salaire et ceux qui postulent pour travailler. Je pense donc que la vitalité sera constante bien que ce soit un élément de motivation. D’ailleurs, cette motivation fera qu’on déniche davantage d’autres talents capables de venir s’exprimer. Parce que, la gestion a besoin des hommes et des femmes talentueux. Et si certains talentueux étaient démotivés du fait qu’il n’y avait pas de salaire, qu’ils viennent. Nous ne seront que très fiers de savoir que le développement du pays peut suivre.
Quelle appréciation faites-vous du processus de décentralisation mise en branle par les pouvoirs publics, depuis quelques années ?
La décentralisation est en cours. C’est un processus, et à chaque mois, le président de la République promulgue des textes de loi pour que cette politique se mette effectivement en place. C’est un processus évolutif comme le veut le président de la République. Et je peux me permettre ici de dire que ces décrets valorisant les revenus des maires et des conseillers municipaux vont booster davantage le moral et donner la motivation aux élus locaux de travailler pour le compte de leurs populations.
Qu’est-ce que le transfert de compétences et des ressources y afférentes en cours a jusqu’ici apporté concrètement à la commune de Ngoumou ?
Je peux vous dire que, lorsque nous prenions cette commune en 2002, elle n’avait pas suffisamment de ressources. Et pis, nous n’avions aucune autonomie. Aujourd’hui, nous jouissons d’une autonomie administrative et financière qui nous permet de nous déployer dans tous les sens et trouver des capitaux nécessaires à la construction et de notre cité capitale, ainsi que la zone rurale. Comme retombées de ce processus, il y a : une extension urbaine, des infrastructures aménagées pour améliorer les conditions de vie des populations en zones urbaine et rurale.
Où en êtes-vous avec le projet de construction d’une cité municipale dans la ville de Ngoumou ?
Oui, le projet prend corps ! En effet, il fallait d’abord disposer de la matière première qui est le terrain. C’est aujourd’hui un acquis, de façon légale. La commune dispose déjà d’un titre foncier sur 26 hectares. Et nous avons procédé à la déforestation, l’ouverture des voies, l’aménagement des lots et à la mise en place des infrastructures collectives : l’eau potable et l’électricité. Maintenant, nous attaquons la phase de la construction de la cité municipale. Et pas plus tard que jeudi dernier, nous avons été en pourparlers avec le Feicom (Fonds spécial d'équipement et d'intervention intercommunale, Ndlr) et le Crédit foncier du Cameroun. Ainsi, la commune bénéficiera-t-elle des premières ressources lui permettant de mettre en place une vingtaine de logements. Des logements que nous voulons à la portée de toutes les couches de la population. C’est la raison pour laquelle, il y aura tous les standings. Ce qui va permettre aux autorités administratives et aux fonctionnaires des services déconcentrés de l’État affectés à Ngoumou de résider effectivement sur place et améliorer le rendement administratif. Parce qu’il faut se le dire, à Ngoumou le travail commence mardi et s’achève jeudi. La raison souvent évoqué par les fonctionnaires c’est qu’ils laissent leurs familles à Yaoundé et viennent à Ngoumou pour le travail. On a ainsi besoin de s’installer sur place pour rendre service de lundi à vendredi, et accessoirement samedi en cas d’urgence.
Nous sommes ainsi en train de promouvoir la politique de l’habitat. Et pour booster des activités commerciales dans notre ville, il y a une bonne partie des 26 ha qui sera commercialisée aux potentiels acquéreurs. Évidemment, ces activités commerciales serviront de sources de revenus à la commune. La cité municipale est un projet générateur direct et indirect de revenus pour la survie de la municipalité. C’est l’occasion pour moi de lancer un appel auprès de tous les partenaires, et surtout l’État notre principal associé, pour nous permettre de supporter certaines charges (l’exonération de la Tva par exemple), afin de bien conduire ce projet dont l’impact socioéconomique n’est plus à démontrer.
Quelle place la commune de Ngoumou accorde-t-elle à la coopération décentralisée ?
Au plan interne, je pense que tout ce que nous avons eu jusqu’à ce jour c’est grâce aux partenariats noués avec des administrations locales, telles que le Feicom, le Pndp (Programme national de développement participatif, Ndlr) et l’État. Dans ce cadre de la coopération décentralisée, notre commune a souvent été contactée et vice versa. Mais, il faut tout de même reconnaître que cet aspect de la coopération reste encore timide. Ce d’autant plus que les partenaires exigent beaucoup de garanties qui ne sont pas toujours à la hauteur de la municipalité. Et actuellement, nous sommes en train d’explorer davantage la voie du partenariat privé-public, une autre opportunité mise en place par les pouvoirs publics pour attirer les partenaires au développement. Nous explorons également des cas de jumelages avec des collectivités locales internes et externes. Mais, l’union dans la pauvreté ne donnant rien, comme dit un adage, c’est la raison pour laquelle cette forme de partenariat n’est pas très accentuée avec les communes du département ou de la région. Parce qu’évidemment nous sommes en proies aux mêmes difficultés.
C’est ainsi que nous nous orientons beaucoup plus vers l’extérieur, où l’on rencontre un partage culturel et de ressources. Néanmoins, nous comptons mettre sur pied un syndicat des communes, tout au moins au niveau du département de la Mefou et Akono, afin de pallier des problèmes spécifiques tels que l’entretien routier, l’approvisionnement en eau potable, etc.
Un message
Je profite de cette occasion qui m’est offerte pour remercier le président de la République Son Excellence M. Paul Biya pour nous avoir reconnu ce droit de l’Homme, qui veut qu’à chaque travail équivaut un salaire. Nous, les maires, travaillons ardument et je pense que c’est un élément qui va relancer la promotion du développement. Désormais, les maires et leurs adjoints pourront davantage se consacrer à leurs populations, pour la recherche du développement durable.
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