Le bombardement involontaire d'un village nigérien par un avion non-identifié causant la mort de 36 personnes a provoqué 3 jours de deuil national dans le pays. Au-delà de ce drame, la question de la coopération entre les pays qui luttent contre Boko Haram se pose.

Le village nigérien d’Abadam (sud-est du pays) a été bombardé, mardi 17 février, dans l’après-midi, par un avion "non identifié" provoquant la mort de 36 civils et en blessant des dizaines d'autres. Les regards se tournent désormais vers l'armée de l'air nigériane qui pourrait être à l'origine de cette bavure.

Le village n'abritait aucun combattant de la secte islamiste Boko Haram, les villageois s'étaient réunis pour assister aux funérailles d'un responsable préfectoral lorsqu'ils ont été bombardés. Ainsi, une seule attaque causée par un pays luttant contre Boko Haram (qui ne possède pas d'avion de chasse) a causé plus de victimes au Niger que toutes les attaques de la secte islamique depuis la première offensive, le 6 février, dans la région de Diffa. Le porte-parole de l’armée nigériane affirme ne pas avoir eu connaissance d’un tel incident.

"A la mémoire des victimes de cette tuerie, un deuil national de trois jours sera observé à partir de ce jeudi et les drapeaux seront mis en berne sur toute l'étendue du territoire national", a déclaré à la télévision publique mercredi 18 le porte-parole du gouvernement et ministre de la Justice Marou Amadou.

Cette bavure pose la question de l'efficacité de la lutte contre Boko Haram et des capacités de coopération entre les différents pays coalisés. Si l'entente entre le Niger, le Cameroun et le Tchad semble être efficace –les trois pays ayant lancés avec efficacité plusieurs opérations militaire conjointes–, le Nigeria, d'où le groupe terroriste est originaire et dont l'armée est incapable d'arrêter les offensives, interroge sur ses capacités de défense.