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© Camer.be : Interview Réalisée Par Alain NDANGA
- 22 Sep 2016 12:15:33
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Cameroun: Bernard Njonga « Mes trente années de lutte » :: CAMEROON
L’activiste des droits des aviculteurs en particulier et des organisations paysannes en général, a accordé une interview sans faux-fuyant à Camer.be. L’ingénieur agronome portant désormais la casquette d’homme politique de l’opposition, a passé au crible l’actualité sur la grippe aviaire qui refait surface. Il est clair qu’oublier les récentes crises qui ont dévasté les exploitations n’est pas évident. Toutefois, de l’espoir, il y en aura pour des aviculteurs…
Alors que les aviculteurs se remettaient peu à peu de la psychose causée par la crise de la grippe aviaire de mai 2016, l’on signale l’alerte à la résurgence de la calamité. Votre réaction ?
Une catastrophe ! Je ne peux dire plus, connaissant les conséquences d’une telle résurgence tant sur le plan moral des acteurs de la filière que sur l’avenir de la filière avicole nationale. Celle-ci a impacté négativement sur l’économie nationale, sur le quotidien les consommateurs et j’en passe. C’est un coup très dur.
Des superstitieux sont persuadés que c’est un mauvais sort. Certains observateurs ramènent le débat au tribalisme à l’endroit notamment des peuples grassfields. Enfin, des experts énoncent la mauvaise gestion de la crise par des autorités du Cameroun. Pour celui que l’on ne présente plus, le problème se situe à quel niveau ?
Un mauvais sort ? Je dis NON…et NON. Une conspiration à l’endroit des peuples grassfields ? Je dis NON….et NON. Il ne faut pas être expert pour remarquer cette gestion catastrophique de la crise par les autorités. Le problème se trouve au niveau d’une communication approximative, source de suspicion, d’intoxication et d’amplification de la psychose au sein non seulement de la filière mais aussi des consommateurs. Des décisions à l’emporte-pièce sans aucun suivi. Des aviculteurs sont abandonnés à leur propre sort. Nous déplorons l’absence totale de solidarité, de soutien aux sinistrés. Aucun cop pèque n’est prévu pour dédommager les victimes de destruction et bien d’autres dérives sont çà et là constatées. Evidemment, cette attitude des autorités ne justifie pas tout. Au regard de la scène, il n’est pas exagéré de dire que nous sommes TOUS COUPABLES. Un arrêté signé du Ministre qui donne des instructions que personne ne respecte et personne ne dit mot. Tout au contraire, les agents administratifs en profitent pour lever les enchères de la corruption, arnaquent et raquetent les aviculteurs qui malheureusement jouent le jeu.
Selon vous, qu’est ce qui devrait être fait et qui n’a pas été fait ?
Ecoutez, les responsables du MINEPIA sont mieux placés que moi pour savoir que le Cameroun n’est pas le premier pays au monde à vivre une crise de grippe aviaire. Les nigérians, les ghanéens pour ne citer que ceux-là, en connaissent et ont su prendre des dispositions pour contenir la grippe en sauvegardant par-dessus tout, la filière. En ce qui nous concerne, il faut prendre des dispositions pour indemniser les sinistrés, créer des couloirs pour faire circuler les produits avicoles entre les zones indemnes. Etablir une communication intelligente sur la crise. Instituer une gestion participative de la crise entre administration- acteurs de la filière et autres sociétés civiles. Mettre sur pied un suivi rigoureux des mesures, des agents administratifs honnêtes et responsables….
Où en sommes-nous avec des mesures de compensation annoncées ?
Des mesures de compensation dont vous faites allusion, sont annoncées par qui ? Si oui, vous m’informez ! Si ces mesures étaient annoncées, qu’attend-on pour les mettre en application ? Qui serait compensé et qui ne le serait pas ? Vous ignorez qu’aucun registre des victimes n’est tenu et que la filière avicole ne connait aucun récemment. Quelques rencontres se sont tenues au niveau du Comité national de compétitivité du MINPAT pour parler de la relance de l’aviculture. C’est par cette voie que la filière à travers l’IPAVIC a reçu quelques subsides suite à la crise de 2006. Et le souvenir que j’ai de la gestion de ce comité n’est pas élogieux. Malheureusement.
Vous êtes l’un des leaders de l’opposition, au travers du projet « Croire Au Cameroun (CRAC)», activiste très engagé et présent sur le terrain. Le problème serait-il dans la volonté politique ou dans la mobilisation citoyenne gangrénée par l’ivraie à séparer du bon grain ?
Je suis rentré en politique parce que convaincu de ce que les solutions à nos différents problèmes de développement sont éminemment politiques. Convaincu aussi de ce que l’Agriculture est le premier levier de notre développement socioéconomique. Vous êtes sans oublier que ces convictions sont le fruit de mes trente années de lutte sociale et d’accompagnement de la paysannerie pas seulement au Cameroun, mais en Afrique noire. La mobilisation citoyenne vient pousser les politiques à assumer leurs responsabilités, en définissant de bonnes politiques, en anticipant sur les problèmes de société et en donnant des réponses adéquates aux difficultés que rencontrent les communautés. Avec le CRAC, nous sommes porteurs d’un projet qui colle comme un gant à nos réalités, à nos potentialités, à nos rêves. « Croire au Cameroun », c’est plus qu’un parti politique. Il se veut être un mouvement politique
Quel est l’avenir de la filière avicole, celle de la longue chaine (producteurs de maïs, soja…, marchands de provende, autres équipements, des mouvements bancaires etc.) ?
Cette question vient à point nommé. Nous avons programmé un forum y relatif le mois prochain (octobre 2016). Nous envisageons y trouver des solutions durables en termes de relance de la filière et les méthodes plus appropriées de gestion d’une éventuelle crise. Il s’agira d’un forum national sur le thème : « Quel avenir pour la filière avicole camerounaise ». Il faut absolument actionner sur le levier de mobilisation et d’éducation de masse. Car à l’allure où vont les choses, l’avenir de la filière avicole est très incertain. Ceci nous inquiète, nous interpelle et nous donne d’agir sans réserve pour l’intérêt de tous. Il y a de bonnes raisons que cette rencontre de tous les espoirs, augurent des lendemains radieux
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