Lettre ouverte à Salmana Amadou Ali : trahison, douleur et colère d’un jeune du Grand Nord
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CAMEROUN :: Lettre ouverte à Salmana Amadou Ali : trahison, douleur et colère d’un jeune du Grand Nord :: CAMEROON

Honorable Salmana Amadou Ali,

Je vous adresse ces mots avec une douleur que je peine à contenir. Cette lettre, je n’aurais jamais imaginé l’écrire. Et pourtant, me voilà, les mains tremblantes, la gorge serrée, le cœur lourd d’amertume et d’incompréhension. Vous m’avez blessé, profondément. Vous avez blessé un peuple. Et surtout, vous avez trahi une espérance.

À mes yeux, vous représentiez une jeunesse courageuse, lucide, debout face à l’injustice. Vous étiez ce souffle nouveau dans un paysage politique asphyxié, une promesse au milieu du désespoir. Et moi… j’y ai sincèrement cru.

Mais aujourd’hui, il ne me reste que les larmes d’une trahison. Ce que vous avez fait dépasse de loin une simple décision politique. Vous avez quitté votre parti au moment même où, après tant d’années d’errance, il semblait enfin entendre l’appel du peuple et amorcer le changement tant espéré. Et pire encore : vous avez choisi d’embrasser ceux-là mêmes qui ont écrasé nos espoirs. Ceux qui ont abandonné nos villages, méprisé nos souffrances, piétiné notre dignité.
Vous avez rallié un régime à bout de souffle, figé dans le temps, incarné par un homme de 92 ans que plus personne ne voit, que plus personne n’écoute, et dont les 43 années de règne n’ont laissé dans le Grand Nord que pauvreté, silence et oubli.
Alors, je vous pose cette question, le cœur noué :

Était-ce cela, votre combat ?
Était-ce pour quelques millions, une promesse de nomination, un fauteuil doré, que vous avez sacrifié toutes ces attentes ?

Croyez-vous vraiment que ceux que vous servez aujourd’hui vous feront confiance, vous qui avez tourné le dos aux vôtres ? Ils vous applaudiront un moment, vous instrumentaliseront durant la campagne… puis vous effaceront. Vous deviendrez une ombre gênante, un nom qu’on ne prononce plus, un souvenir honteux.

Moi, jeune du Grand Nord, je vous le dis avec le cœur en morceaux : vous êtes devenu un Judas, un enfant indigne. Même le Seigneur, devant qui vous avez juré sur le noble Coran, ne saurait bénir une telle trahison. Et si Dieu reste silencieux, le peuple, lui, parlera. Et il ne vous oubliera jamais.
Mitammay noh tchéde hewete guite.

Le Grand Nord n’oubliera pas.
Ni votre visage. Ni vos discours. Mais surtout pas ce geste. Cette faute. Cette blessure.
J’écris ces lignes les larmes aux yeux. Parce que c’est une part de moi que vous avez brisée. Une foi que vous avez piétinée. Une confiance que vous avez jetée aux pieds de ceux qui nous oppriment.

Mais je ne resterai pas à terre. Je me relèverai. Je parlerai. Je lutterai.
Parce que mon avenir, celui de ma région, celui des générations à venir, ne peut être vendu pour un poste ministériel. Et puisque vous avez choisi le camp du naufrage, sachez-le : le navire RDPC coulera en octobre. Et vous serez à bord.
Vous aviez mon respect. Vous aviez ma loyauté.

Aujourd’hui, vous n’avez que mon silence, ma peine… et ma colère muette.
Moi, je choisis la vérité. Je choisis l’espoir. Je choisis la dignité.

Et le peuple se souviendra.

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