Le contentieux judiciaire opposant Léon Theiller Onana, militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), à la direction de son propre parti, atteint un tournant critique ce 24 avril 2025. Après deux reports successifs, le Tribunal de première instance du Mfoundi ouvre enfin les débats, marquant une étape décisive dans cette affaire qui symbolise un conflit générationnel au cœur du paysage politique camerounais .  

Contexte : Une bataille juridique pour la légitimité interne  
Léon Theiller Onana, conseiller municipal RDPC à Monatélé, conteste depuis mars 2025 la légitimité des instances dirigeantes du parti, arguant que le mandat du président national Paul Biya et du Bureau Politique a expiré depuis 2011, en violation des statuts exigeant un congrès tous les cinq ans . Sa demande de désignation d’un mandataire ad hoc pour organiser un congrès du parti vise à rétablir la légalité statutaire, un combat qu’il présente comme une lutte pour la transparence et le renouvellement générationnel .  

La déclaration choc d’Onana : Un appel à la jeunesse  
À la veille de l’audience, Léon Theiller Onana a lancé un vibrant plaidoyer adressé à la jeunesse camerounaise, dénonçant une « génération d’aînés » accusée de perpétuer des pratiques antidémocratiques et de mépriser les lois. « Il s’agit d’une confrontation entre ceux qui se croient au-dessus des règles et une jeunesse déterminée à bâtir un Cameroun respectueux du droit », a-t-il déclaré, soulignant que cette affaire dépasse le cadre partisan pour toucher à l’avenir du pays .  

Enjeux politiques et réactions divergentes  
Si le RDPC rejette ces accusations, invoquant une prorogation légale des mandats par le Bureau Politique , cette affaire expose des fractures internes. Des figures comme Akere Muna, ex-président de Transparency International Cameroun, qualifient la gestion du parti de « scandale de corruption », tandis que des militants anonymes expriment un soutien discret à Onana, malgré les intimidations . Parallèlement, le maire de Monatélé a engagé une procédure d’exclusion contre l’élu pour absentéisme, perçue comme une manœuvre politique .  

Implications pour le Cameroun : Un test pour la justice  
Cette audience du 24 avril représente un test pour l’indépendance de la justice camerounaise. Une décision en faveur d’Onaña pourrait forcer le RDPC à organiser son premier congrès depuis 14 ans, remettant en question la longévité de Paul Biya à la tête du parti, à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025 . Pour les observateurs, c’est aussi un signal envoyé à une jeunesse lassée de l’immobilisme politique .