UN CONSTAT SIMPLE A PRENDRE EN CONSIDERATION DANS TOUS LES SYSTEMES DE GOUVERNANCE
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CAMEROUN :: UN CONSTAT SIMPLE A PRENDRE EN CONSIDERATION DANS TOUS LES SYSTEMES DE GOUVERNANCE :: CAMEROON

Le pouvoir sans la conscience du devoir de servir honnêtement et équitablement, construit inéluctablement la perte de son autorité et ultimement sa destruction certaine.

Ceux qui détiennent un pouvoir dans la société, que ce soit dans la public ou dans le privé, que ce soit en haut pu en bas, que ce soit dans les familles ou les regroupements de toute nature, sont assurément investis de nombreux privilèges. L’essence même de tout pouvoir c’est selon des normes variées, la latitude d’orienter, de faire exécuter et obéir, de trancher, d’arbitrer positivement ou négativement, sauf à avoir en face de parfaits parvenus et des cancres qui pillent hélas. 

Malheureusement, le pouvoir conçu comme instrument de police et de supervision, d’arbitrage et de représentation de l’autorité, de manifestation et de consécration d’un certain ordre au bénéfice de la stabilisation et du bonheur de la collectivité, peut se révéler très dangereux. Il l’est encore plus ou mieux, lorsque ses actes sont incertains, suscitent des doutes sur son authenticité, sur sa valeur, sur sa destination, son bien-fondé voire sa destination première ou secondaire.

Le Médiateur que je suis, vit de plus en plus le pouvoir dans cette version trouble et dans sa démonstration cruelle d’injustice, d’oppression et d’abus. Les requêtes abondent et inondent mon champ d’intervention quotidien, tant des millions de nos compatriotes sont en souffrances à cause de multiples travers des détenteurs de pouvoir à tous les niveaux. L’honnêteté a disparu chez certains, la transparence, l’équité et la raison logique avec. Tantôt c’est un immeuble bâti ou non bâti arraché, un salaire impayé, une arrestation arbitraire, tantôt des requêtes et des plaintes sans réponse. La réalité est cruelle, quand on peut entendre un responsable lancer à un pauvre citoyen en souffrance : « Allez vous plaindre partout où vous voulez, même chez Paul Biya ; c’est moi qui commande ici ; ne mettez plus les pieds ici ; appelez qui vous voulez ; c’est vous qui m’avez nommé ici ? Tant que je suis ici vous n’aurez rien ; j’ai bloqué votre dossier et puis quoi ? vous allez faire quoi » ? 

Dans ce désordre entretenu par quelques arrivistes, on trouve des membres du gouvernement qui ne répondent jamais à une requête d’un citoyen, et qui ne travaillent que sur des recommandations. Ce sont des seigneurs qui ne craignent ni la mort ni la honte ni l’humiliation, nourris et enivrés par le pouvoir pour le pouvoir, le pouvoir sans aucune conscience du devoir de servir honnêtement et équitablement. C’est triste, très triste, trop triste et traduit la décrépitude morale de notre société. Le plus banal des agents municipaux place les sabots sur les véhicules pour la pure nuisance, et un camion en panne est leur proie facile, comme si on plante un couteau dans une plaie béante. L’interrogation, Quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants, n’a plus de sens, elle a une réponse : « notre honte et notre perdition collective ». Mais avons-nous encore vraiment honte ? Voir, vivre, croire et parler du Cameroun est devenu un lourd embarras, un exercice de remords, de désespoirs et de regrets infinis. Pourtant, il ne faudrait jamais abandonner l’esprit du dialogue, l’esprit d’un nationalisme qui renaît de ses cendres avec la perspective positive d’une nouvelle conscience et d’un nouveau départ.

Ceux qui manipulent l’opinion, disait un grand ministre d’Etat de la République, savent pourquoi ils le font, et pour quels intérêts. Autant dire que ceux qui manipulent le pouvoir du chef de l’Etat, son nom et ses décisions, savent pour quoi ils le font et pour quels intérêts. Une chose est certaine, tout cela n’est pas dans l’intérêt du Cameroun et de notre bonheur collectif. Comprenne qui veut. Dans tous les cas, même si les grands procès à l’instar de Nuremberg, n’ont pas mis fin aux malfaisances de l’humanité. Autant dire que les lendemains seront parsemés d’autres grands procès où tous et chacun, détenteur du pouvoir sans conscience du devoir de servir honnêtement et équitablement, devra rendre compte./.

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