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© Camer.be : Paul Moutila
- 15 Jan 2024 09:15:00
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15 Janvier 1971 : L'exécution D'ernest Ouandié - Chapitre Obscur De L'histoire Camerounaise :: Cameroon
Le 15 janvier 1971 reste gravé dans l'histoire comme le jour où le régime d'Ahmadou Ahidjo, dictateur camerounais soutenu par la France, exécuta froidement Ernest Ouandié, dernier grand leader de l'Armée de libération nationale du Kamerun (ALNK). Accompagnés de deux de ses compagnons, Raphaël Fotsing et Gabriel Tabeu, Ouandié fut la victime d'une parodie de procès en décembre 1970, menant inexorablement à cette sombre journée.
Précédant l'exécution, le régime de Yaoundé orchestrât une vaste campagne de propagande, localement et à l'étranger, pour justifier publiquement l'élimination des "rebelles" luttant pour l'indépendance du Kamerun. Pendant ce temps, un groupe de militants occidentaux, au sein du "Comité international de défense d'Ernest Ouandié (CIDEO)," tenta de mobiliser une opposition internationale, comprenant des personnalités éminentes telles que Noam Chomsky, Paul Ricoeur, Michel Leiris, ou Jean Suret-Canale.
Malheureusement, malgré ces efforts, la dictature camerounaise, avec le soutien des autorités françaises, mit en œuvre son plan diabolique. Ouandié, Fotsing et Tabeu furent exécutés sur une place publique de Bafoussam, symbolisant la victoire totale du régime sur ceux qui aspiraient depuis des années à l'émancipation réelle du Kamerun.
Une lettre poignante, retrouvée dans les archives du CIDEO mais non signée, offre un aperçu déchirant des dernières minutes de Ouandié. Cette lettre, accompagnée de la seule image connue de l'exécution, décrit le climat de terreur instauré par les autorités, et la résistance héroïque d'Ouandié face à son destin.
Trois semaines après cet acte brutal, le président français Georges Pompidou était accueilli en grande pompe à Yaoundé lors d'une "tournée africaine." Ironiquement, aucune mention ne fut faite de l'exécution d'Ouandié, soulignant la complaisance de la Françafrique au Cameroun.
L'assassinat de Ouandié à Bafoussam et la visite de Pompidou à Yaoundé, accompagné du stratège de la "Françafrique," Jacques Foccart, marquèrent la victoire définitive de cette nébuleuse politico-économique en territoire camerounais. Une victoire tissée de trahisons et d'injustices, symbole d'une ère sombre dans l'histoire du pays.
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