Massacre de Kumba : Danse macabre des politiques autour de la dépouille des victimes
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Selon un décret du chef de l’Etat, samedi 31 octobre 2020 est déclarée journée de deuil national. Pour le Mrc, cette commémoration a eu lieu hier, jeudi 29 octobre 2020. Une cacophonie inique autour des familles endeuillées.

Jusqu’où ira la rivalité politique entre le Professeur Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), candidat malheureux à la dernière élection présidentielle d’octobre 2018 et Paul Biya, président de la République, chef de l’Etat du Cameroun depuis 1982, président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), dont le bail au sommet de l’Etat, lui a été renouvelé, à la faveur de sa victoire contestée par son challenger immédiat qu’est Kamto?

Le massacre des enfants, survenu samedi 24 octobre 2020, au complexe scolaire privé Modern Francisca international bilingual academy, en plein coeur de la ville de Kumba, par un groupe de personnes sans foi, ni loi, non identifiées et armées, est également une illustration des postures clivantes, des deux personnages qui comptent au sein du landernau sociopolitique. Alors que cette barbarie injustifiable, ces actes odieux, ces crimes abominables devraient être une opportunité pour fédérer les coeurs endoloris par la douleur du fait de la perte brutale et violente de sept jeunes innocents, et une dizaine de blessés graves enregistrés, par ailleurs, des jeunes gens candides qui ne demandaient qu’à apprendre à lier le bois au bois, gage de l’avenir du Cameroun.

Enquête indépendante

La mort des innocents de Kumba, si à l’unanimité des voix se sont élevées pour condamner, en choeur et à l’unissons, une sauvagerie à nulle autre pareille, en plein 21eme siècle, il reste qu’au sein du microcosme sociopolitique, des dissonances font jour. C’est d’abord cette vidéo du Prof Maurice Kamto, postée sur les réseaux sociaux numériques, laquelle est devenue d’ailleurs virale, annonçant la journée du jeudi 29 octobre 2020, journée de deuil national. Le leader du Mrc, après avoir condamné avec la dernière énergie, ces actes barbares et inacceptables, perpétrés par des personnes inhumaines contre des écoliers sans défense, demande l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur ces atrocités, suivie de poursuites judiciaires et des condamnations lourdes contre leurs auteurs.

Maurice Kamto prie chaque citoyen camerounais de «s’habiller en noir pour exprimer, par le moyen pacifique sa douleur, sa solidarité aux familles des disparus, et son appel à la cessation immédiate de la guerre fratricide du Nordouest et du Sud-ouest. Que la paix soit sur le Cameroun ». Bien plus, le Mrc par le truchement de son président national constate pour le déplorer, l’attitude du régime qui continue de privilégier l’option militaire pour le règlement de la crise anglophone, alors que cette méthode a montré ses limites de fait. Depuis trois ans, le gouvernement n’est pas venu à bout des groupes armés à travers l’option militaire et ne parvient pas toujours à assurer la sécurité des personnes et des biens dans le Nord-ouest et Sud-ouest.

Drapeaux en berne

Face à cet échec, le Mrc suggère des mesures d’urgence à savoir un «cessez le feu immédiat accepté par le gouvernement et les groupes armés séparatistes, la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale pour faire toute la lumière sur tous les crimes commis dans le Noso, l’ouverture d’un véritable dialogue inclusif avec la facilitation des partenaires internationaux, la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone».

De son côté, le régime interpellé par le massacre de Kumba, n’est pas resté aphone ou insensible. Le président de la République, dans un décret rendu public mercredi 28 octobre 2020, déclare le samedi 31 octobre 2020, journée de deuil national en la mémoire des victimes de l’attaque du 24 octobre 2020 de Fiango à Kumba, département de la Mémé, région du Sud-ouest.

De ce point de vue, les drapeaux seront mis en berne toute la journée sur l’étendue du territoire national. Comme on le constate, le peuple camerounais a droit à deux journées de deuil national. L’une tenue hier, à l’initiative du Mrc et l’autre attendu demain samedi, goupillée par le régime en place. Vous avez dit cacophonie, dissonance, clivage et danse macabre des politiques autour d’un massacre ? Ça à tout l’air !

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