Elections régionales : Paul Biya met Maurice Kamto à l’épreuve
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Faisant fi des menaces du leader du Mrc, le président de la République convoque les collèges électoraux à l'effet d'élire les conseillers régionaux le 06 décembre prochain.

En maître absolu du calendrier électoral, le président de la République a convoqué, hier lundi, les collèges électoraux à l’effet de procéder, le 06 décembre prochain, à l’élection de la toute première cuvée des conseillers régionaux. Calculette en main, le décret de Paul Biya respecte l’intervalle réglementaire de 90 jours entre la date de sa publication et celle fixée pour le scrutin (article 86, alinéa 2 du Code électoral). Il est surtout rendu public deux semaines jour pour jour après que le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), Maurice Kamto, a juré que la convocation des collèges électoraux en vue de ces élections avant le retour de la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest déclencherait immédiatement une mobilisation pour chasser le chef de l’Etat du pouvoir.

Manifestement, Paul Biya n’a pas pris au sérieux les menaces de son ancien ministre et a choisi de le mettre à l’épreuve après l’échec de la première phase de son « Plan national de résistance », mis sur pied au terme de l’élection présidentielle d’octobre 2018. Immédiatement après la publication du texte présidentiel, le porte-parole de Maurice Kamto, Olivier Bibou Nissack, a écrit sur son mur Facebook : « Paul Biya doit partir ».

Dans un deuxième message, il a avancé la date du 22 septembre 2020, suivie du hashtag #CameroonRevolution#. Au moment où nous mettions sous presse, aucune réaction officielle du Mrc n’avait encore été rendue publique. Mais de toute évidence et tenant compte de ce que Maurice Kamto n’avait jamais autant fait preuve de fermeté dans ses menaces que le 24 août dernier, l’establishment du parti ne tardera pas à dérouler son « plan de guerre ».

Le 25 août, le président du Mrc avait appelé à une union de l’opposition et sollicité l’adhésion de la société civile et de la diaspora à un « front commun républicain pour sauver le peuple camerounais du désastre », à travers une insurrection qui déboucherait sur la chute de Paul Biya. Cet appel a été très peu suivi, du moins officiellement. Aboubakar Ousmane Mey, président de Justice Plus, une association qui milite pour le rapatriement de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo au Cameroun, a été à répondre favorablement à l’appel de Maurice Kamto, «dans l’intérêt supérieur de la patrie».

Il y a ensuite eu le député et non moins président régional du Social Democratic Front (SDF) pour le Littoral, Jean-Michel Nintcheu dont la position a été diversement appréciée au sein du parti.

Soutiens populistes

Mais au-delà de ces soutiens purement théoriques, voire populistes, ces responsables sont-ils vraiment capables de franchir le pas au cas où Maurice Kamto et les siens venaient à descendre dans la rue ? Bien plus, jusqu’où le Mouvement pour la renaissance du Cameroun lui-même est-il capable d’aller dans le bras de fer qu’il a annoncé contre le pouvoir ? Quoiqu’il en soit, ces questions et bien d’autres trouveront des réponses d’ici au 06 décembre 2020.

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