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© Cameroon Tribune : Propos recueillis par Monica Nkodo
- 29 May 2020 01:20:00
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CAMEROUN :: Jacques Fame Ndongo : « Les mesures–barrières seront scrupuleusement respectées » :: CAMEROON
Monsieur le ministre d’Etat, la reprise académique s’effectuera sur l’ensemble du territoire national dès ce lundi 1er juin 2020. Comment vous êtes-vous assuré du respect effectif des mesures-barrières dans les Universités d’Etat et au sein des Instituts privés du supérieur ?
Le chef de l’Etat, S.E. Paul Biya, qui pilote personnellement le plan national de lutte contre le Covid-19 et le Premier ministre, chef du Gouvernement, Chief Dr Joseph Dion Nguté, qui en assure la supervision exécutive tiennent, dans le domaine qui est le nôtre (enseignement supérieur), à la validation de deux prérequis fondamentaux : la prévention absolue de la santé de l’ensemble de la communauté universitaire (responsables managériaux, enseignants, personnel d’appui, étudiants) d’une part, et la continuité efficiente de toutes les articulations de la pédagogie et de la recherche fondamentale et appliquée d’autre part, dans le strict respect des 19 mesures édictées par le Premier Ministre, sur très hautes instructions du chef de l’Etat.
Le 29 avril 2020, j’ai tenu une visioconférence avec les Vice-chancellors et les Recteurs des 8 Universités d’Etat, le recteur de l’Université panafricaine, le directeur de l’association de l’African Institute for mathematical sciences (Limbe), le Coordonnateur académique de l’Université inter-Etats Congo-Cameroun (Sangmélima), le directeur du pôle Afrique centrale de l’Université panafricaine, les représentants des 300 Instituts privés d’enseignements supérieur, les directeurs des établissements universitaires publics à régime particulier (INJS, ENSTP, Suptic, Linafi de Limbe). Au cours de cette réunion de concertation, nous avons examiné minutieusement les modalités d’application des mesures-barrières édictées par Monsieur le président de la République, chef de l’Etat et annoncées par le Premier ministre, chef du gouvernement.
A la suite de cette visioconférence, j’ai demandé au président de la conférence des chefs des Institutions Universitaires d’organiser une session extraordinaire de cette instance, élargie aux Instituts privés d’enseignement supérieur afin d’affiner tous les aspects liés à une reprise sereine et optimale des cours en présentiel. Cette visioconférence s’est tenue de fort belle manière. Les mesures-barrières seront scrupuleusement respectées dès lundi et les cours en présentiel se dérouleront selon les normes académiques et sani- taires liées à l’assurance-qualité universitaire et à la sécurité sanitaire Les cours reprennent alors que la pandémie est passée au stade de la contamination communautaire. Qu’est-il prévu pour la désinfection quotidienne des infrastructures ? Toutes les institutions universitaires publiques et privées, nationales et internationales ont pris des dispositions idoines en vue de garantir une bonne distanciation physique, le lavage des mains (savon ou gel hydroalcoolique), test-rapide, port obligatoire du masque etc… Il s’agit d’un impératif catégorique, car la santé n’a pas de prix : c’est le bien le plus précieux dont dispose tout être humain.
La survenue de cas suspects parmi les étudiants, enseignants ou les membres du corps administratif n’est pas à éluder. Qu’est-il prévu dans cette circonstance ?
Dès qu’un cas suspect est détecté, les autorités universitaires conduisent la personne, illico presto, au centre médico-social de l’Institution, en vue d’un examen approfondi et, le cas échéant, pour l’administration des premiers soins, avant que le patient ne soit conduit dans un établissement hospitalier approprié et plus performant.
Les établissements de l’enseignement supérieur ont-ils les capacités nécessaires pour mettre au point l’une des principales mesures-barrières, notamment la distanciation, qui exige les regroupements de 50 étudiants au maximum par amphithéâtre et autres salles de cours ?
Les autorités universitaires savent gérer l’espace et le temps de manière rationnelle, ainsi que les ressources humaines, logistiques, matérielles, numériques et financières. Il suffit de respecter quelques principes pratiques : la rotation des enseignements et des enseignants, le fractionnement des effectifs académiques, l’échelonnement des cours dans le temps (exemple : dans une université donnée, le lundi peut être consacré aux 1ères années, le mardi aux 2ème années, le mercredi aux 3èmes années etc… et les amphithéâtres sont subdivisés en conséquence, pour éviter l’agglutination surdimensionnée des étudiants audelà de 50 personnes, dans un espace académique précis). En sémiologie, cela s’appelle la proxémique. Dans certaines Universités, l’outil radiophonique voire télévisuel sera mis à contribution : plusieurs groupes d’étudiants suivront le même cours dans plusieurs salles, afin de minorer la massification des effectifs et les risques exponentiels de contamination. Evidemment, cette multiplication des salles induit une maximisation des heures complémentaires et une hypertrophie de l’incidence financière. Des solutions endogènes sont identifiées par les Universités, pour résoudre ces problèmes pécuniaires, en attendant un appui exogène, si tant est que la haute hiérarchie le juge opportun, en fonction de la situation macro-économique et des arbitrages régaliens.
Avec ce regroupement de 50 étudiants par salle, un besoin d’enseignants supplémentaires dans les différentes Universités pourrait se pose. Quelle organisation a été mise en place face à cette éventualité, en collaboration avec les recteurs et autres responsables ?
En réalité, depuis plusieurs années, dans toutes les universités du Cameroun, les cours non-présentiels et les cours présentiels cohabitent. Le don, par le chef de l’Etat, de 500 000 ordinateurs, aux étudiants des Institutions universitaires publiques ou privées du Cameroun et la construction de 10 centres de développement du numérique universitaire (dans les huit universités d’Etat, à l’Université inter-Etats Congo-Cameroun et au niveau central, pour un (réseautage numérique des Universités) constituent une plus-value substantielle pour le système universitaire camerounais.
Durant la période de deux mois de confinement, la machine des cours à distance s’est mise en branle, notamment avec les cours et des soutenances en ligne. Comment comptez-vous prolonger dans une certaine mesure ce type de dispensation des enseignements ?
En dehors du don présidentiel de 500 000 ordinateurs et de la construction des dix contres de développement du numérique universitaire que j’ai évoqués il y a un instant, le ministère de l’enseignement supérieur a aussi, sous sa tutelle, une université virtuelle panafricaine (à Yaoundé) que j’ai inaugurée le 15 janvier 2020 et deux autres universités virtuelles financées, sous l’égide de l’Union Africaine, par le gouvernement indien (à l’Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé d’une part, et près de la faculté des Sciences de l’université de Yaoundé I d’autre part). Ces deux universités virtuelles fonctionnent depuis 2008. Elles ont une dimension nationale d’une part et sous-régionale d’autre part. En outre, chaque Université publique ou privée est dotée d’un centre numérique pour le développement du e-learning. Enfin, le centre High Tech de l’école nationale supérieure polytechnique de Yaoundé doté de la technologie ultra-moderne 3D permet de préparer l’ère du quantique qui viendra après le numérique. L’école nationale supérieure polytechnique de Yaoundé est devenu, ainsi, un incubateur du numérique et, dans une quinzaine d’années, ce sera un creuset du quantique pour l’Université du futur .
Sur quels points accompagnez-vous les Universités publiques et les Instituts privés dans la mise en œuvre du dispositif numérique ?
Le ministère de l’enseignement supérieur accompagne les Universités dans les cinq domaines suivants : L’accès mutualisé à l’Internet à travers le réseau d’interconnexion des Universités camerounaises (RIC), La consolidation de la puissance de l’Internet haut débit (de 1 gigabit actuellement pour tout le système de l’enseignement supérieur, à 10 gigabits dans un avenir proche), L’appui technique à la numérisation des cours par le biais de la division des systèmes d’information du ministère de l’enseignement supérieur, Le centre High-Tech 3D de l’école nationale supérieure polytechnique de Yaoundé chargé du prototypage des produits industriels, La poursuite méthodique de la distribution des ordinateurs présidentiels « PBHev » aux étudiants des Universités camerounaises publiques et privées et le suivi de la mise en service des 10 centres de développement du numérique universitaire (la construction de tous ces centres est achevée et tous les équipements sont installés). Cette infrastructure futuriste permet d’arrimer résolument l’Université camerounaise à la cybercivilisation planétaire.
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