Complexe d’Olembe : Piccini traîne Magil en justice
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Complexe d’Olembe : Piccini traîne Magil en justice :: CAMEROON

L’entreprise italienne qui a vu son contrat résilié au mois de novembre 2019 accuse la firme canadienne de « vol » de son matériel dans le chantier.

Le match qui oppose Piccini à Magil sur le site du chantier du stade « Paul Biya » à Olembe depuis fin novembre vient de se déporter devant les tribunaux. «Le groupe Piccini a porté plainte au Cameroun contre Magil pour vol et destruction de matériel. Par ailleurs, le groupe Piccini poursuit la société Magil au Canada », affirme le conseil de Piccini, Me Omgba Nsi qui n’a pas voulu s’étendre davantage. Au préalable, un constat d’huissier a été fait sur l’arrivée de ces containers sur le site de Magil à Douala.

En effet d’après une source dans le chantier qui s’est livrée sous anonymat, « depuis le mois de janvier 2020, Magil sort du chantier du matériel et des équipements appartenant à Piccini pour les transférer dans son chantier du stade Bepanda à Douala». Interrogés sur les faits, des responsables locaux de Piccini déclarent avoir saisi les autorités compétentes de ces faits et qu’elles sont toujours en attente d’une réaction pour mettre un terme à ce vol. De plus l’ambassade de l’Italie à Yaoundé a été sollicitée pour protéger ces biens, objet de financement italien destiné exclusivement pour la réalisation du chantier du complexe d’Olembe, poursuit notre informateur.

Au mois de février 2020, dans une correspondance adressée au président de la République, Paul Biya, le président de Piccini tirait la sonnette d’alarme, « Au delà des menaces et des injures à l’endroit de mes équipes que nous subissons depuis longtemps, le 27 janvier dernier, mes collaborateurs ont été tenus en otage à Yaoundé sur les instructions du gouverneur du Centre qui a décidé sans respect des règles de droit élémentaires de saisir les machines et le matériel de ma société pour le mettre à la disposition de la société canadienne Magil ». Ni le gouverneur, ni Magil n’ont jamais démenti cette accusation.

Faible main-d’oeuvre

En dehors du « vol » de matériel, l’entreprise canadienne a pris sur elle de démolir totalement l’aire du stade principal en évacuant au bulldozer la couche drainante ainsi que des caniveaux de drainage périphériques malgré le fait que les travaux avaient été contrôlés et approuvés par Egis lors d’un constat contradictoire après un procès verbal signé le 06 décembre 2019. Malgré les différentes descentes du patron des sports camerounais, ses discours lénifiants sur la bonne marche du chantier, la situation reste stagnante.

Le 29 janvier dernier, Magil a promis au maitre d’ouvrage (ministre des Sports et de l’Education physique) de revoir les effectifs qui travaillent sur le site du chantier à la hausse. C’était à l’occasion d’une visite de l’infrastructure par Narcisse Mouelle Kombi. D’après Emmanuel Compain, chef de l’équipe technique de Magil, il ressortait que tous les travaux précédemment réalisés sont à la phase finale avec un effectif de 220 personnes. Il promettait donc tripler le nombre d’employés à partir de février.

Constat fait sur le terrain le 13 mars dernier, à peine quelques dizaines de manoeuvres officiaient au niveau des stades annexes. La main-d’oeuvre reste faible. Dans son édition 5046, votre journal révélait que « l’on observe une faible présence de quelques ouvriers qui rodent autour du chantier sans véritable tâches précises. Le seul travail qui y est fait, c’est l’arrosage du stade annexe et rien d’autres. A l’époque de Piccini, il y avait 50 camions par jours qui effectuaient des navettes pour les travaux relatifs, mais aujourd’hui, l’on ne voit même pas une bétonnière. Il y a quelques jours, il y a eu le démontage de certaines structures métalliques. Pour le moment, l’on ignore la raison».

Péril sur la Can

D’après le cahier de charges de la Caf, toutes les infrastructures devant accueillir la Coupe d’Afrique des nations (Can) doivent être prêtes six mois avant le début de la compétition. Avec le glissement de la Can 2021 de juin à janvier 2021, le Cameroun doit avoir achevé ses derniers chantiers au mois de juin pour rester dans les délais. Au niveau où se trouvent les travaux, certains observateurs des questions de sport sont pessimistes. Pour eux, il y a péril sur la Can. Les travaux ne peuvent s’achever d’ici juin.

Toujours dans son édition 5046, Mutations informait, que la situation semble aller de mal en pire au regard de la dénonciation faite par Piccini le 21 février dernier à travers une correspondance adressée au Minsep accusant Magil de « vol et sabotage». « La disparition des pièces des structures métalliques de la façade serait catastrophique ! En effet sans ces pièces, la façade ne pourra pas être fermée et le défaut d’étanchéité serait absolument dommageable pour les délais, notamment à l’approche de la saison des pluies. Refaire les pièces manquantes et les transporter prendra minimum trois mois ».

Peut-on lire. Plus grave, « les employés de Magil expliquent que des containers Piccini ont été marqués Magil pour faire croire que les canadiens avaient mobilisé en amenant du matériel alors que 100% de leurs activités seraient sous-traitées alors qu’ils avaient des problèmes avec le payement aux sociétés contactées pour faire le boulot à leur place ». Les tentatives d’avoir Franck Mathière, le responsable de Magil n’ont pas prospérées.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo