Exactions : Six ans après Boko Haram sème toujours la terreur
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La nébuleuse a repris du poids de la bête il y a quelques mois multipliant les enlèvements et exécutions de paysans, installant une fois de plus la peur et la psychose au sein des populations de l´Extrême-Nord après son entrée au Cameroun en 2014.

Depuis 2014, le Cameroun a dénombrée près de 13 000 attaques de Boko Haram, faisant plusieurs milliers de morts. Des violences ayant forcé plus de 250.000 personnes à quitter leurs domiciles, provoquant un afflux de 60.000 refugies nigérians. Au moment où l´on croyait Boko Haram complètement décapité dans la région de l´Extrême-Nord du Cameroun, la nébuleuse a resurgit, reprenant une fois de plus du poids de la bête en 2019. Une reprise des activités terroristes, marquée par la multiplication des enlèvements et exécutions des paysans. Tout ceci en dépit des actions fortes des forces de défense, question de ramener la paix et la sécurité.

Un retour de Boko Haram, qui, installe une fois de plus la peur et la psychose, au sein des populations de l´ Extrême-Nord. Au mois de juin 2019, L’incursion de Boko Haram dans la zone marécageuse de Darak a été suivie d’intenses combats avec l’armée pendant plusieurs heures, 17 militaires et plusieurs civils ont été massacrés. Une situation qui aura amené le gouvernement Camerounais a décrété, un deuil national d´un jour, en mémoire des militaires tués à l´ile de Darak dans le Lac Tchad la nuit du 9 au 10 juin 2019. C´était l’un des événements les plus meurtriers enregistrés ces derniers mois dans la région d’Extrême-Nord, où les attaques de Boko Haram sont redevenues fréquentes.

Depuis, pas un jour ne passe sans que des incursions ne soient signalées dans les villages frontaliers du Nigeria. Le 9 novembre 2019 dernier, les habitants de Moskota, localité située dans la région de l’Extrême- Nord du Cameroun, sont descendus dans les rues, armés de pancartes, pour exprimer leur ras-le-bol contre les multiples attaques du groupe terroriste Boko Haram. Les attaques répétées de Bh étaient devenus quasi quotidiennes, les membres de la secte islamiste attaquaient et incendiaient les maisons, les mosquées et églises. L´année s´est achevée avec la découverte des corps de trois villageois kidnappés au village tolkomari dans l´Extrême-Nord du Cameroun, décapités par le groupe djihadiste nigérian Boko Haram. Une découverte macabre lors d'une battue organisée par la Force Multinationale Mixte (FMM) de lutte contre Boko Haram, force composée de militaires du Bénin, du Nigeria, du Niger, du Cameroun et du Tchad.

La présence de Boko Haram au Cameroun remonte en 2004, après les émeutes à Kanama au Nigeria puis la répression à l’encontre du mouvement. De nombreux membres vont se réfugiés dans les monts Mandaras camerounais, de même en 2009. Après les affrontements à Maiduguri, au nord-est du Nigeria, au cours desquels le fondateur du groupe, Mohamed Yusuf, est tué, plusieurs de ses cadres se réfugient à nouveau dans les monts Mandaras, avec Aboubakar Shekau qui prend la tête du groupe qui se radicalise. En 2013, l’Extrême-Nord passe d’une zone de transit à celle d’opérations avec les kidnappings d’étrangers. Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). En 2014, le groupe entre dans une logique de confrontation directe avec les forces armées, perpétrant plus de 150 attaques et causant la mort d’environ 70 soldats et des centaines de civils.

A Kolofata le 26 juillet 2014, Boko Haram parviendra à enlever l’épouse du vice-premier ministre. Ces attaques qui ont créé un climat de paranoïa dans le Nord. La cible prioritaire du mouvement reste les musulmans "tièdes" selon ses propres termes, les victimes de la secte sont à 90 % musulmans. Les djihadistes frappent les populations des villages où sont constituées des milices d'autodéfense. Boko Haram, qui peut être traduit par « l'éducation occidentale est un péché » en haoussa, cible particulièrement les lycées et les écoles où est dispensé un enseignement jugé trop occidental par les islamistes. À plusieurs reprises, les djihadistes attaquent des établissements scolaires, massacrant professeurs et lycéens. Selon le gouverneur de l'État de Borno, 176 enseignants ont été tués par Boko Haram dans cet État entre 2011 et juillet 2014.

D'après Human Rights Watch, de 2009 à 2015, 910 écoles ont été détruites, 1 500 ont dû fermer, 611 enseignants ont été assassinés, 19 000 autres se sont enfuis, des centaines d'élèves ont été enlevés et près d'un million d'enfants ont été privés d'enseignement. Boko Haram est un groupe armé particulièrement violent, que le Centre international d'études sur la radicalisation et la violence politique (ICSR) le qualifie de « groupe le plus féroce du monde. Selon Bertrand Monnet, « à côté de Boko Haram, AQMI, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) ou Ansar Eddine sont des agneaux. Les terroristes de Boko Haram sont des barbares, ils tuent des centaines de personnes toute l'année, mitraillent des églises, lancent des grenades pendant les offices et font des raids dans les villages chrétiens qu'ils transforment en Oradour-sur-Glane. Ce qui déclenche d'ailleurs des représailles contre des musulmans.

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