Un faux Samuel Eto’o arnaque sur les réseaux sociaux
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Incarcéré à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui, l’apprenant à l’université de Dschang a rejeté en bloc toutes les accusations retenues contre lui. Il accuse la police de lui avoir prêté des déclarations lors de l’enquête préliminaire.

M.Fadjil Fewou Mussa, présenté comme étudiant à l’université de Dschang est-il un chef de gang qui extorquait d’importants fonds à ses nombreuses victimes à travers sa page Facebook avec le profil d’un européen spécialisé dans la commercialisation d’objets d’art? Est-il le même qui a arnaqué Mme Tanga Efen Adolphine, une camerounaise résidente au Canada? Le 5 décembre 2019, le mis en cause en détention à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui, a répondu par la négative devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif.

Dès l’entame de son témoignage, le mis en cause a nié toutes les accusations qui l’assimilent à un cybercriminel. Il a ensuite contesté la teneur du procèsverbal (PV) de l’enquête préliminaire qui, selon lui, est une fabrication des enquêteurs de la police judiciaire pour les besoins de la cause. Le jeune homme a expliqué avoir refusé de faire toute déclaration dans cette unité de police d’abord parce les enquêteurs n’ont pas voulu lui donner les chefs d’accusation pour lesquels il est poursuivi, ensuite parce qu’il a été interdit à son avocat de l’assister. «Alors que j’avais déjà passé trois jours de disette dans la cellule, les policiers m’ont contraint de signer un papier blanc pour me permettre de rentrer en contact avec les membres de ma famille», a-t-il confié. M. Fadjil Fewou Mussa a indiqué qu’au moment de son interpellation le 3 août 2019, il n’était plus en possession de sa carte nationale d’identité (CNI) égarée en novembre 2018.

Depuis lors, il n’utilisait plus que des certificats de perte qu’il s’est fait établir respectivement à Foumbot et à Dschang. Pour lui, il est possible que des tiers se soient saisis de sa pièce d’identification pour commettre toutes les exactions qui lui sont imputées. Le représentant du parquet estime pour sa part que ses dénégations sont en contradiction avec ses déclarations faites à l’enquête policière au cours de laquelle, il serait passé aux aveux complets.

Promesses de mariage

Pour le magistrat, l’attestation de perte brandie par le mis en cause n’a aucune valeur juridique. Ce document est, selon lui, un prétexte qu’il veut utiliser pour tromper la vigilance du tribunal. Il a expliqué par contre que certains documents présentés par l’accusation attestent qu’il était entré en contact avec la plaignante à travers sa page Facebook avec le profil d’un européen et a reçu d’elle, d’importants fonds dans la période de 2018 à 2019. D’après le ministère public, M. Fadjil Fewou Mussa promettait d’acheter à Mme Tanga Efen, des objets d’art au Cameroun. Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). Des promesses que l’étudiant n’a jamais réalisées. Poursuivant ses propos, le ministère public a expliqué que la victime présumée a été séduite par l’offre alléchante et avait fait entièrement confiance au prétendu européen qui lui promettait le mariage. Mais les espoirs de la dame, vont s’estomper lorsqu’elle va se rendre compte de la duperie, une fois arrivée au Cameroun, alors qu’elle avait déjà perdu plus de 3 millions de francs.

Une enquête ouverte permettra de mettre la main sur l’étudiant qui selon le parquet, agissait parfois sous le profil du célèbre footballeur Eto’o Fils. Jusqu’à ce jour, poursuit le magistrat, la victime n’est jamais rentrée dans ses droits. Raison pour laquelle, il a demandé au juge de déclarer M. Fadjil Fewou Mussa coupable des faits d’escroquerie par voie cybernétique. Pour sa part, l’avocat du mis en cause s’est dit surpris par les réquisitions du parquet. Selon l’homme en robe noire, les faits pour lesquels son client est poursuivi, sont clairs et militent en sa faveur. L’avocat explique que si les reçus de transfert d’argent effectués par Mme Tanga Efen Adolphine existent, il n’est nulle part indiqué que c’est l’étudiant qui les a déchargés. De plus, l’attestation de perte de la carte nationale d’identité que détenait son client, montre à suffire que ce dernier n’était plus en possession de sa CNI, qui a été utilisée par des inconnus. Dès cet instant, affirme l’avocat de la défense, on ne pouvait plus lui imputer les malversations commises par le biais de ce document.

«Le procès-verbal de l’enquête préliminaire vous induit en erreur. L’enquêteur qui craignait d’être confondu devant la barre, a refusé de comparaître pour défendre son travail qui accable mon client. Ce policier a confectionné son rapport avec légèreté et partie pris. Il n’y a aucun lien entre la plaignante et l’étudiant», a déclaré l’avocat. Pour lui, un doute plane dans cette affaire. Et lorsqu’il y a doute, dit-il, celui-ci profite à l’accusé. L’avocat a demandé au tribunal, la relaxe pure et simple de son client. Le verdict est attendu le 19 décembre 2019.

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