Crise anglophone: Buéa, ville fantôme depuis ce matin
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Commerces fermés, rues désertes, cités universitaires vides, imposante présence policière... Buea, chef-lieu de la région anglophone du Sud-Ouest au Cameroun, ressemble depuis ce matin à une ville fantôme.

Le Ghost Town s'intensifie avec les entreprises locales. Les conducteurs et les propriétaires de voitures à Buea ont garé leurs véhicules. Même son de cloche dans les villes comme Mutengene, Tiko, Limbe, Kumba et d'autres parties du NOSO.

Pour les séparatistes, c'est une façon de couper les régions anglophones, c'est-à-dire Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun, du réseau des autres régions du pays.

Pendant ces périodes pas d'activité que ces derniers appellent courament le "lock down", pas de circulation : les habitants sont appelés à rester chez eux par les groupes armés nés de la crise qui secoue depuis plus de 3 ans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun.

Dans la capitale régionale du Sud ouest, la quasi-totalité des boutiques sont fermées, la circulation est très faible tandis que quelques taxi tournent à vide.Que ce soit à Upper farm, Bongo Square, Molyko, Small Soppo, la ville est apparue comme frappée de torpeur.

Le but de cette opération est de montrer que nous [la communauté anglophone] avons des droits, que nous sommes autonomes et que nous sommes capables de faire pression, nous confie une source locale.

Dans le quartier de Molyko à Buea, les cités universitaires sont vides. «Je loue une chambre dans une cité de plus de 130 chambres. Mais actuellement, je suis le seul occupant», nous confie un propriétaire de mini cité. «Il n'y a plus personne ici, dit-il, plus aucun étudiant. La force de Buea ce sont eux. Quand il n'y a pas d'étudiants, la ville est morte».

Selon l'ONU, 437 000 personnes ont été déplacées à cause de la crise anglophone, et plus de 32 000 autres ont fui au Nigeria voisin. Les habitants de cette zone riche en pétrole dénoncent leur marginalisation par le pouvoir francophone de Yaoundé. Les responsables de la contestation, qui a éclaté fin 2016, demandent en majorité un retour au fédéralisme et, pour une minorité, l'indépendance et la proclamation d'un nouvel État, «l'Ambazonie». Après un an de protestation, des séparatistes anglophones ont pris les armes fin 2017 contre Yaoundé, et depuis les combats sont quasi-quotidiens dans la région.

Les députés camerounais ont commencé à examiner vendredi 13 décembre un projet octroyant un statut spécial aux deux régions anglophones du Cameroun

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