Droit d’oubli ou Vérité et Réconciliation?
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CAMEROUN :: Droit d’oubli ou Vérité et Réconciliation? :: CAMEROON

Lors d’un débat sur Africa Radio le 9 octobre 2019, Véronique Lehman, porte-parole du parti-État RDPC en France, a loué la magnanimité du « Roi Soleil » et Nnom Guii Paul Biya, qui a décidé dans sa grande et incomparable sagesse d’accorder un sursis puis concéder la liberté et le droit à l’oubli qui aurait permis au Pr. Maurice Kamto, entre autres, de sortir de prison.

Le CL2P doit noter que la libération de certains prisonniers politiques reconnus par notre organisation n’était pas le produit d’une « faveur présidentielle ». Le problème est que nous ne vivons pas dans un monde de conte de fées et cette hypocrisie du RDPC est maintenant trop flagrante pour être ignorée. Pour être clair, ces prisonniers politiques ont été libérés en raison de l’activisme et de la pression exercée sur le régime de Yaoundé, y compris par des organisations non-gouvernementales comme le CL2P. Pour le régime, il ne s’agissait pas vraiment d’une « faveur », mais d’une forme d’opportunisme stratégique qui, en fait, ne protège en rien la république puisque, malheureusement, la guerre civile se poursuit dans le pays.

Justice nécessaire.

Aussi, le CL2P poursuivra son militantisme contre le mythe du Nnom Guii et de l’idée qu’il est un acteur magnanime et innocent dans la politique camerounaise. Il est important de mettre un terme à son règne de 37 ans et au culte de l’immortalité obscène qui a mal tourné pour rajeunir, réformer en profondeur et préserver notre république.

Par conséquent, NON à un régime qui ne valorise que sa capacité à s’accrocher au pouvoir, même si cela inclut une guerre civile persistante et l’emprisonnement de personnes légitimes ou perçues comme des menaces politiques.

Cette culture politique immature démontre le danger de tenir trop longtemps sur le culte du Nnom guii et sur un État construit et maintenu par la violence puis une culture d’impunité permettant à cette violence de se reproduire indéfiniment. C’est là que Joël Didier Engo, président de la CL2P, rappelle que le Cameroun lui-même est une créature des Nations Unies qui ne peut plus être ignoré. C’est l’idée que, si notre situation politique continue à se dégrader, la communauté internationale ne sera pas ou plus un spectateur oisif.

En réalité ce dont nous avons besoin n’est pas le droit à l’oubli, mais un véritable forum de vérité et de réconciliation pour tenter de guérir des traumatismes du passé et continuer à être productif à l’avenir sans nos institutions traumatogènes mais démocratiques.

Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P

http://www.cl2p.org 

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