Joseph Dion Ngute : L’épreuve du médiateur en chef
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Le Premier ministre doit se mettre dans la peau d’un manager accompli, pour réussir la mission que vient de lui confier le chef de l’Etat dans le cadre du dialogue annoncé.

Il n’y avait pas mieux au sein du gouvernement formé le 04 janvier 2019, naturellement de par ses oripeaux de Premier ministre, chef du gouvernement, pour conduire les travaux du « grand dialogue national », convoqué par le président de la République, Paul Biya, « dès la fin du mois en cours ». Ceci en vue de trouver des solutions à la crise sociopolitique qui plombe la vie dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016. En plus, le profil de Joseph Dion Ngute, connu pour sa tempérance et son passé dans la diplomatie, plaide en sa faveur.

Une mission jugée difficile, au regard de la profondeur du mal qui ne cesse, au fil des jours, de traumatiser de milliers d’hommes et de femmes devenus subitement « fugitifs » sur leurs propres terres. Le coordonnateur jusque-là dévoué à l’action gouvernementale devrait, pour mieux jouer son nouveau rôle, se débarrasser de sa camisole politique et du reflexe attribué, à tort ou à raison aux fonctionnaires camerounais, d’être maîtres dans l’art du double-jeu permanent, où personne ne pense ce qu’il dit, et ne dit ce qu’il pense. Une gigantesque arabesque dans un environnement où il est plus intéressant de faire le guignol en se déclarant inconditionnel du parti au pouvoir, et croire que dire ce qu’on pense et penser ce qu’on dit relève d’une sorte d’héroïsme.

Le médiateur désigné « unilatéralement » par l’homme du 06 novembre 82, ne l’ignore pas. Pour entrer dans l’histoire, il se nourrira de quelques fragments de la Convention de la Haye du 29 juillet 1899, qui suggère de savoir gagner la confiance des parties et la conserver. D’ailleurs, le succès de l’exercice, enseignent les érudits, dépend en grande partie de la diplomatie du médiateur et de son habileté à bien s’entourer. « L’impartialité et la compétence jouent un rôle décisif. Mais il ne suffit pas qu’elles soient données. Il faut encore qu’elles soient perçues. Le portail des camerounais de Belgique. Dans des procédures de ce type, les perceptions jouent un rôle au moins aussi important que les réalités. Un médiateur sera bien avisé de faire en sorte que les perceptions correspondent autant que possible aux réalités », conseille Nicolas Michel, auteur prolifique en la matière.

Dans un contexte hanté par la méfiance mutuelle, tout le monde ayant pris la mauvaise habitude d’avoir peur de tout le monde, le premier test auquel fera face le Pm, consistera en l’élaboration de l’ordre de jour, l’un des préalables à la tenue proprement dite de ces assises. A croire qu’il doit savoir conjuguer la rigueur et la flexibilité. Sans donner l’impression d’agir en un simple héraut, à l’image de son prédécesseur de regrettée mémoire, Sadou Hayatou, qui, lors de la conférence tripartite d’octobre-novembre 1991, demandait régulièrement à obtenir l’avis du Prince sur certains sujets, avant de poursuivre les débats. On parie que ses interlocuteurs, cette fois-ci, ne baisseront surtout pas la garde qu’au sortir de la Tripartite, le verrou sur la limitation des mandats présidentiels a été levé en 2008.

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