Explosion à Tsinga : Le jour d’après
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Les buvettes situées aux alentours du lieu de l’incident sont restées fermées toute la matinée du 31 juillet.

Ambiance inhabituelle au quartier Tsinga le 31 juillet 2019. Il est environ 9h et tous les débits de boissons situés entre le carrefour de la sous-préfecture et l’ancienne mairie sont fermés. Pour cause, des rumeurs font état d’une explosion de grenade dans l’un de ces lieux de commerce. Du côté gauche, dos tourné à la sous-préfecture, trois buvettes se côtoient. Sur le trottoir, devant celle du milieu, est garé un pick-up appartenant à la police. Un élément occupe le siège passager ; un autre, au sol, est adossé sur la portière à moitié ouverte du côté passager. Un ruban de sécurité de couleur jaune sur lequel est écrit « accès interdit, zone de crime », longe les devantures des trois bars.

Devant « Metro », le troisième bar en venant du côté de la sous-préfecture, des fragments de chaises en plastiques, des plats cassés et de morceaux de bois (débris d’une table) sont éparpillés sur le sol. Ce dernier, tout juste devant le bar, est couvert sur près de deux mètres à la ronde d’un liquide qui serait un mélange d’huile et d’eau. Pendant que l’équipe de reportage de Mutations est sur les lieux, un autre pick-up de la police se gare. Les occupants du véhicule nouvellement arrivés sont directement rejoints par les deux policiers initialement présents sur les lieux. Selon le veilleur de nuit de l’un des bars, les deux policiers sont arrivés très tôt en matinée pour suppléer une équipe qui y a passé la nuit. Autour de 10h, un autre véhicule de couleur blanche arrive. Le portail des camerounais de Belgique. Des individus en civil y sortent. L’un d’eux tient un talkie-walkie. Ils éloignent tout individu qui s’approche du périmètre de sécurité. « Vous êtes un curieux ! Bougez un peu pour nous permettre de travailler ! », intime l’homme qui tient le talkie-walkie. Il s’approche aussitôt du lieu où s’est produite l’explosion. Avec son équipe, ils y passent environ cinq minutes. Entretemps, de nombreux curieux sont arrivés sur le lieu. Tenus à bonne distance, chacun raconte, à sa manière, ce qu’il a vécu ou entendu.

Au sujet de l’explosion, les témoignages divergent. « Je ne peux pas vous dire exactement de quoi il s’agit. Je sais tout simplement qu’on a retrouvé une grenade dans le bar d’àcôté. Il y a eu une débandade. Je suis sorti pour m’enquérir de la situation. C’est en ce moment que j’ai suivi un grand bruit. Il y a eu trois blessés. L’un vendait des brochettes, l’autre du « chawarma » et la troisième victime est un vendeur de cigarettes qui était aussi installé devant le bar », raconte un témoin qui s’est présenté comme le vigile « Retro », la buvette où s’est produit l’incident. Pour Jean Marie Djepi, le gérant de ladite buvette, « La scène a commencé chez nos voisins (bar jouxtant le leur, Ndlr). Ils disaient qu’une bouteille de gaz a explosé. Par la suite, on a retrouvé un objet noir dans le même bar. On disait que c’est une bombe. Tout le monde a été pris de panique. Je me suis placé devant la porte de mon bar. Un collègue est arrivé, il a dit qu’il veut prendre un document dans mon bureau. A peine nous sommes entrés que j’ai entendu un bruit. Lorsque je sors, je constate que tout a été saccagé. Trois personnes étaient blessées ».

Dans un communiqué en circulation sur les réseaux sociaux, le chef de la division de communication au ministère délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense, le capitaine de frégate, Serges Atonfack, a produit un démenti au sujet cette explosion d’une grenade. « Une friteuse a effectivement explosé dans un commerce au quartier Tsinga. Par contre… une grenade en goupillée a été retrouvée dans une buvette à proximité », fait-il savoir.

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